Bosnie: Visite de Jean-Paul II dans un pays à la recherche de la réconciliation

CITE DU VATICAN, Vendredi 20 juin 2003 (ZENIT.org) – La visite de Jean-Paul II en Bosnie-Herzégovine s’inscrit dans le contexte d’un pays à la recherche de la réconciliation, explique le P. Stjepan Kusan, directeur du bureau pour la région des Balkans du Service des jésuites pour les réfugiés, au micro de Radio Vatican.

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Il explique les difficultés que rencontre le pays, huit ans après les accords de Dayton, signés en 1995, et qui mettaient fin à la guerre de l’ex-Yougoslavie.

PSK – Les accords de Dayton ont été un moyen, le seul en ce moment, pour apporter la paix à la Bosnie. Mais malgré les accords de Dayton, la Bosnie est restée plus que jamais divisée. Pas seulement du fait que la République est une fédération croato-musulmane, car il y a aussi deux « sous-entités ». Et le double nom laisse toujours un espace aux rivalités et aux définitions peu claires. Il faudra donc résoudre cela. En tout cas, la Bosnie, nous devons être honnêtes, est un protectorat des Nations Unies, ou de l’Union européenne. Si l’on demande pour combien de temps encore ils resteront, ils diront en anglais: ”long term commitment”. Si la situation des soldats internationaux était claire, la police et les représentants des organisations internationales quitteraient la Bosnie. Mais au contraire on ne sait pas quand ils le feront. Telles sont les conséquences de la guerre. Les gens doivent changer de mentalité et de façon de penser.

RV – La parole du pape qui a toujours encouragé la réconciliation a un rôle à jouer dans ce changement de mentalité?

PSK – Il semble que oui. Depuis la fin de la guerre, un groupe a été créé composé d’évêques catholiques, orthodoxes, et un autre aussi avec des musulmans. Les catholiques et les orthodoxes se rencontrent régulièrement. Ils ont dit qu’ils ne veulent pas faire semblant de vouloir se rencontrer et ne faire quelque chose que pour se montrer: ils veulent que cela soit sérieux. Un groupe composé de catholiques, orthodoxes, et musulmans s’est rendu il y a deux ans en Macédoine, et au Kosovo, pour aider les groupes locaux et leur dire qu’en dépit de ce qui s’est passé, ils sont appelés à vivre ensemble. Pour le faire, il n’y a pas besoin d’encourager la violence, mais le dialogue et la tolérance. Il semble qu’il y qu’il y aura un écho aussi en Bosnie.

RV – Comment les gens accueillent-ils ces paroles?

PSK – Les gens disent « nous attendons que les politiques se mettent d’accord ». Les gens attribuent leur responsabilité à quelqu’un d’autre, c’est cela le problème.

RV – Avec les accords de Dayton, on a établi que les réfugiés devaient pouvoir rentrer dans leurs maisons et se déplacer librement. Qu’en est-il?

PSK – Il y a encore un million de personnes déplacées en Bosnie. La majorité d’entre elles étaient à l’étranger et sont revues, mais surtout, elles sont revenues là où elles pouvaient être majoritaires et non là où elles auraient pu se retrouver en minorité. Par exemple, les musulmans sont allés là où est la majorité musulmane, et non là où ils auraient été mélangés aux catholiques et aux orthodoxes.

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ZENIT Staff

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