CITE DU VATICAN, Jeudi 15 mai 2003 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II souhaite aux responsables des Nations du Moyen Orient « un esprit courageux et audacieux » pour garder le cap sur la recherche de la paix.
Jean-Paul II a reçu parmi les douze nouveaux ambassadeurs près le Saint-Siège, Mme Siba Nasser, représentant la République Arabe Syrienne.
Dans son discours, le pape évoquait les attentats du 11 septembre 2001 et leurs conséquences sur l’Etat du monde en réaffirmant: » La guerre, qui a de nouveau prévalu, ne peut être considérée comme un moyen de résoudre les conflits; elle atteint gravement les personnes et elle entraîne le monde dans des déséquilibres profonds ».
Le pape soulignait l’importance de la « concertation » et du rôle des institutions internationales: « Le Saint-Siège n’a cessé de rappeler que la recherche des causes profondes du terrorisme s’imposait à tous, pour permettre de lutter efficacement contre ce phénomène, qui met en danger de manière insupportable le bien commun de la paix, de la dignité des personnes et des peuples. Il a aussi manifesté son attachement indéfectible à la concertation entre les nations, dans le cadre des instances internationales légitimes, pour éviter toute action unilatérale qui risque de conduire à un affaiblissement du droit international et qui fragilise le pacte existant entre les nations. La recherche de la paix implique, nous le croyons, un dialogue franc et approfondi entre responsables, en ayant le souci de rechercher, avec la participation des institutions internationales, le consensus le plus large, afin d’éviter tout esprit de vengeance et toute tentation de surenchère violente, susceptibles de déchaîner un mal plus grand. Ce dialogue demande aussi aux parties impliquées de savoir se remettre en cause, pour combattre effectivement les situations d’injustice ou de domination qui engendrent dans les populations des sentiments d’hostilité ou de haine, difficiles ensuite à déraciner ».
A propos de la Terre Sainte, le pape soulignait le droit à la sécurité et à la souveraineté : « Comment ne pas entendre les légitimes aspirations de tous les peuples qui y résident aujourd’hui à disposer d’eux-mêmes, à vivre enfin sur leur sol dans la dignité et la sécurité, dans l’indépendance et la souveraineté véritables, pour tenir leur place légitime dans le concert des nations, en y apportant leurs richesses propres ? interrogeait le pape. Il faut souhaiter à tous les dirigeants de cette région du monde un esprit courageux et audacieux pour ne pas se laisser décourager par les échecs déjà subis et pour garder fermement le cap d’une recherche authentique de la paix, dans le respect de la justice ».
A propos de la communauté catholique de Syrie, le pape soulignait l’importance du dialogue avec les musulmans en disant: « Je sais que ses membres, bien qu’ils soient peu nombreux, ont à cœur de prendre part au développement économique et social de leur pays, et de tenir leur place dans la vie de la nation, en y témoignant des valeurs de responsabilité, de liberté et de dignité de la personne que leur inspire l’idéal évangélique. Qu’ils sachent que le Successeur de Pierre les encourage tous, pasteurs et fidèles, à persévérer dans leur désir de relations fraternelles avec leurs frères chrétiens d’autres confessions et dans leur souci de dialogue avec les musulmans ! »
Jean-Paul II rendait grâce pour son pèlerinage sur les pas de Saint-Paul, il y a deux ans, à Damas et « l’esprit d’Assise » pour les relations entre les religions. « Vous avez évoqué la visite que j’ai accomplie dans votre pays à l’occasion de mon pèlerinage jubilaire sur les pas de saint Paul, disait-il. Je rends grâce à Dieu de m’avoir permis de me rendre à Damas, où l’Apôtre Paul fut accueilli pour la première fois par la communauté chrétienne après sa conversion et où l’on garde également la mémoire du martyre de saint Jean-Baptiste. J’ai pu, à cette occasion, rencontrer de hauts responsables de l’Islam, manifestant ainsi l’importance du dialogue entre les religions pour servir la cause de la paix, comme je l’ai fait d’une manière encore plus large quelques mois après, lors de la Journée de prière à Assise le 24 janvier 2002, en affirmant solennellement qu’on ne pouvait légitimer la violence au nom de Dieu et que les religions voulaient servir le bien de l’homme et de la paix ».
Mme Siba Nasser est née à Lattaquié en 1941. Elle s’est diplômée en droit à Damas, et a occupé différents postes à Berne (1966-1968); aux Nations Unies à Genève (1968-1971); au ministère syrien des Affaires étrangères (1971-1980); à Paris (1980-1982); à Bruxelles (1983-1986); avant d’être nommée ambassadeur auprès du Benelux et de l’Union européenne (1987-1993); puis elle a exercé d’autres fonctions au ministère des Affaires étrangères syrien (1993-2002). Depuis 2002, elle est ambassadeur en France, où elle réside.