Le fracas des armes de doit pas étouffer le cri des victimes de la guerre

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CITE DU VATICAN, Jeudi 27 mars 2003 (ZENIT.org) – Il faut éviter que le fracas des armes n’étouffe la voix des victimes de la guerre, affirme le Saint-Siège.

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Une session de formation en droit humanitaire, destinée aux aumôniers militaires catholiques, a été en effet inaugurée mercredi 26 mars, à Rome, au siège du Conseil pontifical Justice et Paix. Y participe une cinquantaine d’aumôniers de 34 (sur 37) diocèses aux armées.

La session est organisée conjointement par le conseil pontifical Justice et Paix et par la congrégation pour les évêques. Mgr Martino, président de justice et paix affirmait que, « La sollicitude humanitaire est un antidote salutaire pour éviter que le fracas des armes n’étouffe la voix des victimes de la guerre ».

Elle est « une préfiguration de cette paix à laquelle les combattants eux-mêmes aspirent ».

Cette session observait Mgr Martino « tombe à un moment dramatique au plan international: la furie de la guerre se déchaîne malheureusement encore une fois ».

Il insistait sur le fait que  » le droit humanitaire se refuse à admettre la logique implacable de l’homo homini lupus (où l’homme serait un loup pour l’homme, ndlr) et il tente de surmonter les divisions, afin de rapprocher les personnes des racines de leur humanité commune « .

Cornelio Sommaruga, ancien Président du Comité international de la Croix-Rouge, a pour sa part retracé l’histoire et l’évolution du droit humanitaire ou Droit de Genève.

Il a pour but, disait-il, que l’humanité ne tombe pas dans la barbarie absolue, ou du moins de freiner cette chute. Le respect du Droit de Genève contribue à jeter les bases sur lesquelles il sera possible de rétablir un ordre pacifique à la fin des hostilités.

Il citait la Parabole du Bon Samaritain, et revendiquait pour la Croix-Rouge le droit d’intervenir pour protéger les plus faibles dans les faits, et pas seulement en paroles.

Georges Filibeck, de Justice et Paix, a ensuite présenté le droit humanitaire dans l’enseignement de l’Église. Il soulignait l’actualité de la déclaration conciliaire Gaudium et Spes. Le concile dit : « Se servir des armes pour défendre les justes droits des peuples est une chose, vouloir imposer sa domination sur les autres nations en est une autre. La puissance de guerre ne légitime pas n’importe quel usage militaire ou politique qui en est fait. Et le fait qu’une guerre ait malheureusement déjà éclaté ne légitime pas n’importe quoi entre les parties en conflit ».

Georges Filibeck a également insisté sur le soutien apporté par l’Église à tous les instruments internationaux du droit humanitaire, et en particulier à l’institution de la Cour pénale internationale.

Il a ensuite mis l’accent sur la contribution des aumôniers militaires dans le domaine de l’éducation pour affronter  » l’effet paradoxal d’accoutumance des consciences, comme si le sentiment croissant de compassion face au spectacle tragique des victimes de la guerre, conduisait à la résignation, au lieu de produire une réaction susceptible de peser sur les choix politiques et militaires ».

La contribution des aumôniers ne se situe donc pas tant, précisait l’expert, au plan technique et juridique, qu’au plan pédagogique. Ils doivent rappeler les grands principes qui sont à la base du droit humanitaire : dignité, solidarité, unité de la famille humaine, primat du droit sur la force.

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ZENIT Staff

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