CITE DU VATICAN, Vendredi 14 mars 2003 (ZENIT.org) – Mgr Martino rappelle avec force le rôle irremplaçable des Nations Unies pour une solution pacifique de la crise en Iraq, et la gloire qu’il y a à conquérir « la paix par la paix ».
Le président du conseil pontifical Justice et Paix, Mgr Renato Raffaele Martino a été pendant plus de 15 ans l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU.
« C’est un plus grand sujet de gloire de tuer les guerres par la parole que de tuer des hommes par les armes, et de conquérir la paix par la paix, et non par la guerre »: ces paroles de Saint Augustin trônent, indique aujourd’hui Radio Vatican (www.radiovaticana.com), sur une sérigraphie de l’artiste hongrois Hajnal, dans le bureau de Mgr Martino.
« Les Nations Unies, déclare Mgr Martino, ont pris en charge cette crise depuis des années et c’est pour cela que les Nations unies se sont engagées à la résoudre. Comme l’ont dit souvent le pape, le cardinal Sodano, et l’archevêque Tauran, cette crise ne peut être résolue que dans le cadre des Nations Unies ».
A propos de sa récente prise de position sur la recherche des voix au Conseil de Sécurité, Mgr Martino précise: « Je ne veux pas crier au scandale, mais je n’ai fait que remarquer, et je voudrais le répéter, que si tous sont égaux aux Nations Unies, si tout Etat membre est égal à l’autre, alors, il faut laisser la liberté à chacun de décider selon sa propre responsabilité. Il n’est pas juste que les « grands » exercent sur les petits une pression plus forte que leur capacité de résister. Lorsque l’on fait des promesses et des menaces pour l’avenir d’un peuple (quel qu’en soit l’auteur), on fausse le processus de décision et l’on fait du tort au principe de l’égale dignité ».
Mais les inspections sont-elles la seule voie possible pour le désarmement de l’Iraq? « Il y a la fameuse résolution 1441, qui n’a pas été épuisée dans toute ses potentialités, répond Mgr Martino. Je l’ai dit et je le répète: cette résolution donne aux inspecteurs le pouvoir de trouver les armes meurtrières et de les rendre inoffensives ou de les détruire. Nous avons vu que l’Iraq a commencé à collaborer. Donnons lui le temps nécessaire ».
A propos de l’hypothèse de pousser Saddam Hussein à l’exil, Mgr Martino répond: « Ce pourrait être la meilleure solution, mais jusqu’à un certain point, parce que nous ne pouvons pas parier sur l’après Hussein, qui pourrait offrir des surprises pires que la situation présente. Le principe est que chaque peuple décide et choisit démocratiquement le gouvernement qu’il préfère. On ne peut pas aller chez quelqu’un et mettre la maison en ordre selon nos propres goûts ».
« L’action du pape, conclut Mgr Martino, s’est exercée à trois niveaux. Au niveau du magistère, il nous a dit ce qu’était la paix: un don de Dieu. Il y a eu l’action proprement diplomatique, par l’envoi de ses émissaires et par les audiences à des personnes qui ont demandé à être reçues pour entendre la position du souverain pontife. Et au troisième niveau, il y a ce que j’appellerai la « diplomatie spirituelle », la diplomatie de la prière, par la journée de jeûne et de prière. L’activité du Saint-Siège n’est pas finie, elle se poursuit en coulisses, et pas nécessairement sur les journaux ».