CITE DU VATICAN, Vendredi 7 mars 2003 (ZENIT.org) – Selon le représentant du Saint-Siège à Taiwan, les récents changements intervenus à la nonciature de Taipei ne présagent pas d’une évolution dans les relations entre le Vatican et Taiwan, explique l’agence des Missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie, dans son édition du 1er mars (EDA n° 370, cf. eglasie.mepasie.org). Les relations entre le Vatican et Taiwan « demeurent substantielles et stables ».
Le nouveau représentant du Saint-Siège à Taiwan, récemment nommé, a démenti les informations publiées par certains organes de presse indiquant que les changements intervenus à la tête de la nonciature de Taipei avaient un rapport avec une éventuelle inflexion de la politique du Saint-Siège vis-à-vis de Taiwan. Nommé le 11 janvier dernier, arrivé dans l’île le 9 février 2003, Mgr Ambrose Madtha a pris la succession de Mgr James Patrick Green qui a quitté Taiwan le 14 février pour rejoindre la section anglophone de la Secrétairerie d’Etat où il sera plus spécialement chargé des discours prononcés en anglais par le pape Jean-Paul II.
Mgr Green avait été nommé à la tête de la nonciature de Taipei en janvier 2002. Son départ, à peine un an plus tard, a été interprété par le South China Morning Post, principal quotidien de langue anglaise de Hongkong, dans son édition du 13 février, comme le signe d’« un dégel de printemps dans les relations glacées » entre Pékin et le Vatican. Citant des sources pékinoises, sans plus de précision, le quotidien qualifiait le départ de Mgr Green de « remplacement surprise » augurant d’« une évolution dans la politique de Saint-Siège vis-à-vis de Taiwan ». Avec Mgr Madtha, d’origine indienne, le journal hongkongais estimait qu’une éventuelle normalisation des rapports du Vatican avec Pékin serait plus aisée qu’avec Mgr Green, d’origine américaine.
Répondant par e-mail à l’agence de presse catholique Ucanews, Mgr Madtha a démenti ces rumeurs, estimant que la nomination de Mgr Green à Rome, un an après son arrivée à Taipei, n’était pas exceptionnelle en soi. « Il est arrivé, qu’en d’autres parties du monde, des personnes soient transférées en des laps de temps encore plus courts que dans le cas de Mgr Green », a-t-il précisé. Pour le cardinal Paul Shan Kuo-hsi, évêque de Kaohsiung, Mgr Green a travaillé par le passé à la section anglophone de la Secrétairerie d’Etat et il est compréhensible qu’il y soit rappelé, étant donné son expérience. De plus, a-t-il ajouté, le représentant du Saint-Siège à Taiwan occupe une position particulière, étant donné que, depuis 1971, il n’a plus le titre de nonce mais seulement celui de chargé d’affaires par intérim.
Selon une dépêche du 19 février dernier de l’agence Taiwan News, un porte-parole du ministère taiwanais des Affaires étrangères a déclaré que les relations entre le Vatican et Taiwan « demeuraient substantielles et stables ». Dans le délicat dossier des relations entre le Vatican et Pékin, Taiwan occupe une place particulière. En effet, au nom du dogme de l’unicité de la Chine, les dirigeants communistes considèrent Taiwan comme « une province renégate » et non comme un Etat souverain. Pour cette raison, la plupart des pays de la planète qui entretiennent des relations diplomatiques avec Pékin n’ont pas d’ambassade officielle à Taipei. Le Saint-Siège fait partie des quelque 28 Etats qui ont une représentation diplomatique à Taiwan et non en Chine continentale. Dans l’hypothèse d’une normalisation des relations entre le Vatican et Pékin, le Saint-Siège a fait savoir à plusieurs reprises que la nonciature serait transférée de Taipei à Pékin.
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