CITE DU VATICAN, Lundi 24 février 2003 (ZENIT.org) – “Il ne faut pas se résigner, la guerre n’est pas inéluctable!”, disait Jean-Paul II aux membres de la communauté de Sant’Egidio à l’occasion du 35e anniversaire de sa fondation.
Dans la matinée du samedi 8 février 2003, le pape Jean-Paul II a reçu en audience, dans la Salle Clémentine du palais apostolique, les membres de la communauté de Sant’Egidio, à l’occasion des journées de prière et de réflexion organisées pour le 35e anniversaire de sa fondation, qui ont réuni des évêques et des prêtres amis de diverses nationalités. Le thème de réflexion de cet anniversaire était: « L’Evangile de la paix ». Au cours de la rencontre, Jean-Paul II a prononcé le discours suivant, selon la traduction de l’italien de L’Osservatore Romano en français du 19 février (cf. www.vatican.va).
Vénérés frères dans l’épiscopat et le sacerdoce,
chers amis de la Communauté de Sant’Egidio,
1. Je suis heureux de vous rencontrer, vous tous qui êtes rassemblés à Rome de diverses parties du monde pour quelques jours de prière et de réflexion, à l’occasion de la rencontre internationale des Evêques et des prêtres, amis de la Communauté de Sant’Egidio. J’adresse un salut particulièrement cordial aux représentants des autres Eglises et communautés ecclésiales ici présents.
Je remercie Mgr Vincenzo Paglia pour les paroles courtoises qu’il m’a adressées, se faisant l’interprète des sentiments communs et avec lui, je salue le Professeur Andrea Riccardi, qui a suivi et animé dès ses débuts le chemin de la Communauté de Sant’Egidio.
Votre Congrès a pour but de rappeler les trente-cinq ans de votre Communauté qui, au cours de ces années, s’est diffusée dans divers pays, créant une sorte de réseau de solidarité dans la Communauté chrétienne et civile.
2. Vous vous êtes réunis ces jours-ci pour réfléchir sur le thème: « L’Evangile de la paix », sujet plus que jamais important et sensible à l’époque que nous traversons, marquée par des tensions et des menaces de guerre. Il devient donc toujours plus urgent d’annoncer l' »Evangile de la paix » à une humanité fortement tentée par la haine et la violence.
Il faut multiplier les efforts. On ne peut s’arrêter face aux attaques du terrorisme, ni face aux menaces qui se lèvent à l’horizon. Il ne faut pas se résigner, comme si la guerre était inéluctable. Chers amis, offrez à la cause de la paix la contribution de votre expérience, une expérience de véritable fraternité, qui conduit à reconnaître dans l’autre un frère à aimer sans conditions. Tel est le chemin qui conduit à la paix, un chemin de dialogue, d’espérance et de réconciliation sincère.
3. Dans le Message pour la Journée mondiale de la Paix du 1 janvier dernier, j’ai voulu rappeler le quarantième anniversaire de l’Encyclique « Pacem in Terris » de mon vénéré prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII. Aujourd’hui comme alors, la paix est en danger. Il faut donc répéter avec force que « la paix n’est pas tant une question de structures que de personnes. Il est certain que les structures et les procédures de paix – juridiques, politiques et économiques – sont nécessaires et, par bonheur, elles sont souvent présentes. Toutefois, elles ne sont que le fruit de la sagesse et de l’expérience accumulées au long de l’histoire à travers d’innombrables gestes de paix, posés par des hommes et des femmes qui ont su garder espoir sans jamais céder au découragement. Les gestes de paix naissent de la vie de personnes qui nourissent en elles des attitudes constantes de paix » (n. 9; cf. ORLF n. 51 du 17 décembre 2002).
A travers une conscience missionnaire renouvelée, vous êtes vous aussi appelés, aujourd’hui plus que jamais, à être des bâtisseurs de paix. En demeurant fidèles et cohérents avec l’histoire de votre tradition associative, vous continuez à vous prodiguer afin que s’intensifie partout la prière pour la paix, accompagnée par une action concrète en faveur de la réconciliation et de la solidarité entre les hommes et entre les peuples.
4. Puissent les communautés chrétiennes et tous les croyants en Dieu suivre l’exemple d’Abraham, père commun dans la foi, tandis qu’il prie le Seigneur sur le Mont, afin qu’il épargne la ville des hommes de la destruction (cf. Gn 18, 23sq). Avec la même insistance, nous devons contribuer à invoquer pour l’humanité le don de la paix.
Tournons notre regard confiant vers le Christ, le « Prince de la Paix », qui nous annonce la bonne nouvelle du salut, l' »Evangile de la Paix »: « Heureux les doux, car ils posséderont la terre » (Mt 5, 4). Il appelle ses disciples à être témoins et serviteurs de l’Evangile, certains que c’est l’Esprit, plus que tout effort humain, qui rend fructueuse leur action dans le monde.
En vous renouvelant à tous l’expression de ma reconnaissance pour cette rencontre, j’invoque la protection céleste de la Vierge Marie, Reine de la Paix, sur chacun de vous et sur chacune de vos initiatives. En vous assurant de ma proximité spirituelle, je donne de tout cœur la Bénédiction apostolique à toutes les personnes présentes, à tous les membres de la Communauté de Sant’Egidio présents à travers le monde, ainsi qu’à tous ceux que vous rencontrez dans vos activités quotidiennes.
©L’Osservatore Romano