CITE DU VATICAN, Vendredi 21 février 2003 (ZENIT.org) – La « spiritualité de communion » donne vie à une authentique « unité ecclésiale » et à une solide « fraternité universelle », expliquait le pape aux évêques amis du Mouvement des « Focolari”.
Dans la matinée du jeudi 13 février 2003, le Pape Jean-Paul II a reçu en audience, dans la Salle Clémentine, les Evêques amis du Mouvement des « Focolari ». Nous publions ci-dessous le discours que Jean-Paul II leur a adressé à cette occasion, selon la traduction de l’édition hebdomadaire de L’Osservatore Romano en français (cf. (http://www.vatican.va) :
Vénérés frères dans l’épiscopat!
1. Je suis heureux de vous souhaiter une cordiale bienvenue à cette rencontre, qui a lieu à l’occasion du Congrès spirituel des Evêques amis du Mouvement des « Focolari ». Celui-ci a pour thème: « Spiritualité de communion: unité ecclésiale et fraternité universelle ». Je vous salue tous avec affection. Je salue en particulier le Cardinal Miloslav Vlk, Archevêque de Prague, et je le remercie des paroles courtoises qu’il vient de m’adresser au nom des personnes présentes, en traçant le cadre synthétique de vos travaux. J’adresse un salut cordial à Chiara Lubich, Fondatrice du Mouvement, qui est intervenue durant votre Congrès.
Au cours de ces journées de réflexion, d’échange de témoignages et d’expériences pastorales, vous vous êtes proposés d’approfondir le thème de la « spiritualité de communion », répondant à l’invitation contenue dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, à « promouvoir une spiritualité de la communion » et à « faire de l’Eglise la maison et l’école de la communion » (cf. n. 43).
Vos réflexions et la confrontation de vos expériences ont contribué à mettre en lumière la nécessité permanente d’une authentique spiritualité de communion, qui anime de manière toujours plus incisive la vie et l’activité du peuple chrétien.
2. La « spiritualité de communion » s’articule autour de divers éléments, qui plongent leurs racines dans l’Evangile, et se trouvent enrichis par la contribution que le Mouvement des « Focolari », engagé à témoigner de la « spiritualité de l’unité », offre à la communauté chrétienne dans son ensemble. Je voudrais entre autres rappeler ici l’unité comme « testament » laissé par Jésus à ses disciples (cf. Jn 17), le mystère du Christ crucifié et abandonné comme « chemin » pour y parvenir, la célébration de l’Eucharistie comme lien de communion, l’action de l’Esprit Saint qui anime le Corps mystique du Christ et en unifie les membres, la présence de la Vierge Marie, Mère de l’unité, qui nous conduit tous au Christ.
Il ne faut pas non plus oublier le caractère dynamique de la « spiritualité de communion », qui découle du lien existant entre l’amour de Dieu et l’amour pour le prochain. Dans cette perspective, il est indispensable d’apprendre l’art de « se sanctifier ensemble », dans un cheminement personnel et communautaire. Par ailleurs, une communion toujours plus organique « entre la dimension institutionnelle et la dimension charismatique » de l’Eglise est nécessaire. Il s’agit en effet de deux dimensions co-essentielles qui « concourent ensemble à rendre présent le Mystère du Christ et son œuvre salvifique dans le monde ». (Cf. Message au Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux, n. 5, in Insegnamenti XXI/1 [1998], p. 1065); cf. ORLF n. 23 du 9 juin 1998).
3. L’engagement au service de la « spiritualité de communion » apporte un élan renouvelé à l’œcuménisme, car il pousse à trouver des formes et des moyens propres à favoriser la concrétisation de l’aspiration ardente à l’unité de tous les chrétiens, que Jésus nous a laissée comme don et comme mission lors de la Dernière Cène.
Une spiritualité de communion ouvre également de grandes possibilités dans le domaine du dialogue interreligieux, qui toutefois, comme je le rappelais dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, ne peut être fondé sur l’indifférentisme religieux. Pas plus qu’il ne faut craindre « que puisse être lésée l’identité de l’autre par ce qui est en fait l’annonce joyeuse d’un don offert à tous et qui doit être proposé à tous dans le plus grand respect de la liberté de chacun: le don de la révélation du Dieu-Amour » (n. 56).
4. Chers et vénérés frères! L’effort de construire une « spiritualité de communion » exige de surmonter chacune des éventuelles difficultés, incompréhensions, voire les échecs. Il faut poursuivre sans trêve sur le chemin entrepris, en ayant confiance dans le soutien de la grâce divine, pour donner vie à une authentique « unité ecclésiale » et une solide « fraternité universelle ».
J’invoque dans ce but la protection maternelle de la Vierge du Saint Rosaire et, tout en vous assurant de mon affection, renforcée par un souvenir constant dans la prière, j’accorde de tout cœur à chacun de vous ici présents une Bénédiction apostolique particulière, que j’étends volontiers aux communautés qui sont confiées à vos soins pastoraux, ainsi qu’à toutes les personnes qui vous sont chères.
©L’Osservatore Romano