Suisse/Irak: La guerre, le plus mauvais moyen de résoudre les conflits

Déclaration du Présidium de la Conférence des évêques suisses

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CITE DU VATICAN, Mercredi 5 février 2003 (ZENIT.org) – Voici le texte de la déclaration des évêques de la conférence épiscopale de Suisse (CES), contraire à une guerre en Irak. “ La guerre est toujours le plus mauvais moyen de résoudre les conflits”, disent les évêques qui rappellent: “ Nulle violence ne peut être infligée au nom d’une religion, quelle qu’elle soit”.

– Déclaration –

Depuis quelques jours, dans tous les médias, il n’est plus question de l’opportunité d’une guerre contre l’Irak, mais de la date du début des hostilités. Pire encore: certains dissertent déjà sur l’après-guerre… Nous sommes alarmés par ce genre de discours et nous tenons à rappeler avec fermeté notre opposition à une guerre dont les principales victimes seraient les populations civiles.

Depuis des années, le peuple irakien, tout particulièrement les enfants, souffre atrocement des conséquences de l’embargo international contre ce pays. Ne le martyrisons pas encore davantage, alors que toutes les voies de dialogue n’ont pas été épuisées et que le danger que ferait planer le dictateur irakien n’a pas été avéré.

La guerre est toujours le plus mauvais moyen de résoudre les conflits, même si parfois elle peut être l’ultime recours contre une folie plus grande encore. Mais sommes-nous bien sûr que le monde se trouve confronté à pareille situation ? Les Etats-Unis ont promis pour ce jour des preuves de ce danger imminent; il conviendra de les analyser avec soin, mais nous doutons que le point de non retour – comme certains l’appellent – soit arrivé !

Il faudrait les preuves d’un danger clair et présent – au-delà de tout doute -, pour légitimer une éventuelle guerre, comme l’a expliqué à plusieurs reprises le Saint-Père. Et, pour reprendre les termes de nombreux évêques de par le monde, même si l’Irak de Saddam Hussein devenait une réelle menace, la communauté internationale ne devrait pas se précipiter tête baissée dans un conflit.

Il faut épargner au monde une guerre préventive; bien plus le monde a besoin d’une vraie prévention contre la guerre ! Il faut en outre être conscients qu’une guerre contre l’Irak « blesserait » de nombreux musulmans et produirait certainement le contraire de l’effet escompté, à savoir une forte hausse de la menace terroriste de la part de fanatiques islamistes. Loin du « nouvel ordre mondial » prôné par certains, c’est un désordre mondial qui s’installerait.

Nous appelons tous les croyants de notre pays à redoubler leurs prières pour que la guerre n’éclate pas et que le bon sens triomphe. Nous croyons en la force de la prière, capable de renverser les montagnes. Prions tous ensemble, chrétiens de toutes dénominations, avec nos frères et sœurs musulmans, pour que le bain de sang soit évité. Et gardons aussi dans nos prières les chrétiens, musulmans et juifs de Palestine et d’Israël, qui vivent une situation dramatique eux aussi. Car nulle violence ne peut être infligée au nom d’une religion, quelle qu’elle soit.

Le Présidium de la Conférence des évêques suisses

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ZENIT Staff

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