CITE DU VATICAN, Mardi 30 juillet 2002 (ZENIT.org) – Au Guatemala, terre maya, Jean-Paul II affirme le droit des peuples indigènes à la justice, au développement intégral et à la paix, et appelle à « la reconnaissance effective des droits inaliénables » et de la dignité de la personne.
« Le pape ne vous oublie pas! »: au cours de la messe de canonisation de celui qui « a traversé l’Atlantique pour servir les pauvres et les indigènes d’Amérique », Jean-Paul II disait son « estime » et sa « proximité » aux populations indigènes du Guatemala, en présence des responsables politiques de huit pays d’Amérique centrale et devant les télévisions et les radios du monde.
Mais le pape élargissait ensuite son appel à toute personne, appelant à la construction de « relations sociales, politiques et économiques qui soient dignes de l’homme, et où l’on promeuve la dignité de la personne avec la reconnaissance effective de ses droits inaliénables ».
Saint Pedro de San José de Betancur (1626-1667), « avec pour seul bagage celui de sa foi et de sa confiance en Dieu a traversé l’Atlantique pour servir les pauvres et les indigènes d’Amérique, rappelait le pape, d’abord à Cuba, puis au Honduras, et enfin dans cette terre bénie du Guatemala, sa « terre promise ». »
« Je désire aussi exprimer mon estime et ma proximité aux nombreux indigènes, ajoutait Jean-Paul II. Le pape ne vous oublie pas et, admirant les valeurs de votre culture, vous encourage à surmonter avec espérance les situations, parfois difficiles que vous traversez. Construisez l’avenir avec responsabilité, travaillez au progrès harmonieux de vos peuples! Vous méritez le respect et vous avez le droit de vous réaliser pleinement dans la justice, le développement intégral et la paix ».
« Le frère Pedro, continuait le pape, a été un homme de prière profonde, déjà dans sa terre natale, à Tenerife, et ensuite dans toutes les étapes de sa vie, jusqu’à son arrivée ici, où, spécialement dans son ermitage du Calvaire, il cherchait la volonté de Dieu à chaque instant ».
« C’est pourquoi il est un exemple lumineux pour les chrétiens d’aujourd’hui, soulignait le pape: il leur rappelle que pour être des saints « ce qui est nécessaire, c’est d’abord un christianisme qui se distingue avant tout dans l’art de la prière » (Novo millennio ineunte, 32) ».
« Le frère Pedro a ainsi forgé sa spiritualité, particulièrement dans la contemplation des mystères de Bethléem et de la Croix, continuait Jean-Paul II. Si, dans la naissance et l’enfance de Jésus, il a approfondi l’événement fondamental de l’Incarnation du Verbe, dans la méditation sur la Croix, il a trouvé la force d’exercer héroïquement la miséricorde envers les plus petits et les plus pauvres ».
Commentant le Ps 111 (vv. 8-9), le pape insistait: « La justice qui dure est celle qui est pratiquée avec humilité, en partageant avec le cœur le sort de ses frères, et en semant partout un esprit de pardon et de miséricorde ».
Une miséricorde pratiquée par le nouveau saint, « avec un esprit humble et une vie austère », avec « tendresse » pour les pauvres, et un « amour immense de leur salut », continuait Jean-Paul II.
Pour les pauvres, il a en effet fondé, rappelait encore Jean-Paul II, le petit hôpital de Notre Dame de Bethléem, « berceau de l’ordre bethléemite ».
Pour aujourd’hui, Pedro Betancur lance donc un appel « pressant » à « pratiquer la miséricorde dans la société actuelle », soulignait le pape, « surtout pour ceux qui – et ils sont nombreux – attendent une main tendue qui vienne à leur secours ». Et de citer les enfants, les jeunes, « sans maison, sans éducation », les femmes « abandonnées avec tant de besoins à affronter », la « multitude des marginaux des villes », les « victimes du crime organisé, de la prostitution, ou de la drogue », les malades « sans assistance » ou les personnes âgées « qui vivent seules ».
Frère Pedro, concluait le pape, est un « héritage à ne pas perdre » (cf. NMI, 7): « Cet héritage doit susciter chez les chrétiens le désir de transformer la communauté humaine en une grande famille, où les relations sociales, politiques et économiques soient dignes de l’homme, et où l’on promeuve la dignité de la personne avec la reconnaissance effective de ses droits inaliénables ».
Le pape achevait son homélie en évoquant la dévotion mariale du nouveau saint, Pedro de Betancur, « homme fait charité ».