CITE DU VATICAN, Mardi 9 juillet 2002 (ZENIT.org) – « L’aide aux pauvres est un impératif évangélique, qui s’adresse avec vigueur à tous les chrétiens », rappelle Jean-Paul II dans un message à l’occasion du Xe anniversaire de la Fondation Populorum Progressio. Jean-Paul II lance un nouvel appel contre le « fléau » de la dette internationale.
La salle de presse du Saint-Siège publie en effet aujourd’hui (Texte intégral ci-dessous, cf. www.vatican.va) le message de Jean-Paul II à Mgr Paul Josef Cordes, à l’occasion du Xe anniversaire de la création, à l’initiative du pape, de la Fondation (13 février 1992) dont Mgr Cordes est président. Le texte est en date du 14 juin 2002. Cet anniversaire est célébré par les membres du Conseil d’Administration de la Fondation et leurs collaborateurs en la ville de Sucre (Bolivie). Les responsables de l’approbation des projets et de la distribution des fonds sont issus des zones mêmes où ces projets se réalisent pour « manifester l’amour de Dieu envers tous les hommes, particulièrement envers les pauvres ».
« L’aide aux pauvres est un impératif évangélique, qui s’adresse avec vigueur à tous les chrétiens, car ils ne sauraient se détourner du prochain qui est dans le malheur (cf. Lc 10, 33-35), rappelle Jean-Paul II d’emblée.
« Je constate avec tristesse que, si dans certains pays en voie de développement une grande partie de la population souffre du fléau de la pauvreté, les groupes les plus marginaux sont privés même de l’indispensable », déplore Jean-Paul II.
La Fondation Populorum Progressio, insiste Jean-Paul II, « veut être un signe qui exprime ma proximité aux personnes qui se trouvent en situation de grave pénurie et qui fréquemment sont les laissés-pour-compte de la société ou même des autorités, souvent incapables de leur venir en aide »
« Dans diverses régions de l’Amérique latine, la situation sociale reste malheureusement très difficile, constate Jean-Paul II. Les États et les Églises particulières en chaque pays, dans leur sphère respective de compétence, doivent s’efforcer d’améliorer les conditions de vie de tous, sans exclure personne. La persistance d’injustices et de corruption en milieu politique et social aggrave aussi les causes de cette situation ».
Jean-Paul II dénonce le « fléau » de la dette en ces termes: « Dans certains pays, la dette extérieure atteint des chiffres astronomiques et empêche le développement économique. C’est pourquoi le Saint-Siège se sent le devoir de signaler ce fléau qui paralyse les énergies et l’espérance en un avenir meilleur. Comme je le rappelais dans l’Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in America, les catholiques, où qu’ils soient, doivent se sentir appelés à collaborer, car » la charité fraternelle exige une attention à toutes les nécessités du prochain. ‘Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ?’ (1 Jn 3, 17) » (n. 27) ».
« Pour nous chrétiens, la parole de Dieu ne nous libère pas de l’obligation pressante d’offrir notre aide et de nous engager dans la recherche de la vraie justice. Elle nous exhorte aussi à prendre soin de nos frères et sœurs qui sont réellement dans le besoin. Notre condition d’évangélisateurs nous y pousse d’ailleurs également, puisqu’il existe un lien étroit entre l’évangélisation et la promotion humaine, le bien accompli favorisant l’accueil de la Bonne Nouvelle. Et, d’autre part, les œuvres de charité rendent plus crédible la prédication elle-même », souligne le pape dans son message.
La Fondation a pour but de rendre plus efficace et de coordonner l’aide humanitaire de l’Eglise catholique entre les communautés indigènes, métisses et afro-américaines de l’Amérique latine. De 1993 à 2001, 1 596 projets ont été soutenus pour un montant total de 13.232.082 EUR (13.142.529 USD), grâce surtout à la générosité des catholiques italiens, dont la Conférence Épiscopale Italienne rassemble les offrandes, et grâce aux dons d’autres bienfaiteurs et organismes ecclésiaux. Les Églises locales en Amérique latine participent également au financement des projets.