Inde: L’Eglise catholique mesure son audience à Goa auprès des électeurs

Au lendemain des élections de mai dernier

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CITE DU VATICAN, Mercredi 3 juillet 2002 (ZENIT.org) -A l’issue des élections du 30 mai dernier, l’Eglise catholique à Goa mesure son audience auprès des électeurs catholiques de l’Etat, explique la revue des Missions étrangères de Paris (MEP), Eglises d’Asie (EDA, eglasie.mepasie.org) dans son édition du 1er juillet.

L’Eglise catholique à Goa avait appelé les électeurs catholiques de l’Etat à accomplir leur devoir électoral dans un esprit de responsabilité lors des élections législatives du 30 mai. Les directives adressées aux fidèles leur recommandaient en particulier de rejeter les candidats soutenus par les partis sectaires, comme le Bharatiya Janata Party (Parti du Peuple Indien, BJP), et ceux qui, ayant été élus sous l’étiquette du Parti du Congrès, ont fait défection en cours de la législature pour se mettre au service du BJP, et qui malgré cela sont revenus à leur parti d’origine au moment des nouvelles élections.

Ce type de candidats sans principe constitue la principale cause d’instabilité politique dans l’Etat de Goa qui, en l’espace de treize ans, a connu pas moins de treize gouvernements successifs, précise EDA. Les directives des autorités religieuses de Goa avaient été également bien accueillies par les deux partis rivaux, le BJP et le Parti du Congrès, l’un et l’autre refusant de reconnaître qu’ils étaient concernés par les orientations pastorales de l’Eglise.

Le résultat des urnes à l’issue des élections du 30 mai a donné une fragile majorité au BJP (17 sièges) sur le Congrès (16 sièges). Cependant, les observateurs notent que le BJP a accompli un considérable progrès depuis les dernières élections de 1999 où il avait recueilli 26,15 % des voix et obtenu dix sièges. Cette fois-ci, avec 39,10 % du total des voix, les candidats du BJP conquièrent six sièges de plus. Le Parti du Congrès voit le nombre des électeurs qui lui sont favorables se réduire de 8 % et le nombre de sièges remportés passer de 21 en 1999 à 16 en 2002.

L’analyse des résultats met donc en évidence que les directives de l’Eglise avant les élections n’ont été suivies qu’en partie seulement. En particulier, la mise en garde concernant les partis sectaires, c’est-à-dire le BJP, semble n’avoir eu que peu d’effets sur l’électorat de cet Etat où 30 % des habitants, estimés à 1,6 millions, sont des chrétiens, 5 % sont des musulmans, le reste des hindous. Par contre, les recommandations des dirigeants chrétiens de l’Etat concernant les députés du Congrès ayant fait défection au cours de la précédente législature semblent avoir eu plus d’effet sur l’électorat catholique.

Certains catholiques dissidents du Congrès ont reçu une sévère leçon. Ainsi, Churchill Alemano, qui s’appelle lui même “ l’homme fort du Congrès ” dans sa circonscription, ancien membre du Parlement, ancien ministre-président, avait fait défection lors de la législature précédente. Il a été battu par un candidat faisant ses débuts en politique et en outre non résident indien de Goa, Mickey Pacheco. Un autre membre du Congrès, très connu pour ses défections successives, a été surclassé par un vieux militant social, Matanhy Salhannha. La victoire de six nouveaux venus, issus d’une coalition de partis locaux, semble indiquer que les électeurs ont eu la ferme intention de sanctionner la mauvaise conduite de ceux qui ont abandonné leur parti après avoir été élus.

Il reste cependant que le BJP s’est acquis la victoire. Il lui a été facile de se maintenir au pouvoir en s’alliant avec les élus de six partis régionaux, qui tous ont reçu des portefeuilles ministériels. Il y a maintenant quatre catholiques dans la coalition gouvernementale conduite par le BJP. Pourtant, avec une très faible majorité de 22 sur 40 sièges à l’Assemblée législative, les menaces d’instabilité politique sont loin d’être dissipées. Cependant, si les membres des partis régionaux gardent leur cohésion, il se pourrait qu’ils puissent exiger des concessions du BJP, ce qui serait de bon augure pour l’avenir.

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ZENIT Staff

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