Corée du Sud: Les “ Diables rouges ”, un nom qui heurte certains Protestants

Le nom de l’équipe nationale sud-coréenne de football

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CITE DU VATICAN, Lundi 1er juillet 2002 (ZENIT.org ) – Le nom de l’équipe nationale sud-coréenne de football, les “ Diables rouges ”, heurte la sensibilité de certains chrétiens protestants, explique la revue des Missions étrangères de Paris (MEP), Eglises d’Asie (EDA, http://eglasie.mepasie.org) dans son édition du 1er juillet.

Un certain nombre de protestants sud-coréens affirment que l’expression “ Diables rouges ”, nom donné au club des supporters de l’équipe nationale de football, ne donne pas une bonne image du pays et de ses habitants. Ils demandent un changement de nom, mais ne sont pas suivis sur ce point par une bonne partie de leurs coreligionnaires. Il y a quelques semaines, le Conseil chrétien de Corée, réputé conservateur, a publié un communiqué intitulé : “ Nous demandons instamment que les Diables rouges changent de nom ”.

Le communiqué souligne que “ l’image que suggère ce nom est si négative qu’il ne peut obtenir l’adhésion du peuple coréen. Il nuit à l’image de la nation et de son peuple…Le nom doit être changé pour que la Corée ne soit pas considérée comme un pays qui, dans le monde, accueille et propage les esprits mauvais ”.

Le Conseil chrétien de Corée, organe qui réunit 56 dénominations et 16 organisations protestantes sud-coréennes, a tenu une session de prière le 1er avril dernier pour appuyer sa demande de changement de nom. Après cette session de prière qui a rassemblé plus de 400 personnes, une campagne de signatures a été lancée, toujours dans le même but, les participants ayant suggéré que le nom soit changé en “ Tigres rouges ”, appellation estimée plus conforme à la culture coréenne traditionnelle.

Depuis sa fondation en 1997, à l’occasion des matchs préliminaires entre équipes asiatiques en vue de la Coupe du monde de 1998, le club des supporters des Diables rouges a suscité l’enthousiasme des Coréens pour la Coupe du monde et le maillot emblématique du club, le maillot rouge des “ Diables ”, a connu un franc succès populaire. Mis sur pied par une poignée de fans de football qui utilisait Internet pour entrer en contact les uns avec les autres, le club ne comptait, à ses débuts, que 200 membres et ne pouvait guère réunir plus de 50 personnes dans un stade. Le 12 juin dernier, dans le sillage de la Coupe du monde nippo-coréenne de 2002, le club s’enorgueillissait de plus de 130 000 membres.

D’après une dépêche de l’agence Yonhap datée du 22 mai, le révérend Jeong, de l’Eglise protestante de Corée, a déposé une requête devant la Haute Cour de justice de Séoul à l’encontre des Diables rouges, affirmant que “ le gouvernement ne devait pas autoriser les Diables rouges à pénétrer dans les stades de la Coupe du monde ”. Dans sa requête, le pasteur a affirmé que, “ à cause des Diables rouges, l’équipe coréenne donne l’impression de jouer au nom du diable ”, ajoutant que cela pouvait choquer non seulement les Coréens mais également les étrangers.

Commentant cette démarche, le P. Taegon Andrew Lim San-man a déclaré le 13 juin dernier : “ Il est grotesque pour un groupe religieux de vouloir changer le nom de ‘Diables rouges’ que le club s’est donné. Je ne vois pas quel rapport il y a avec le christianisme… Cette demande est insensée. ” Le prêtre catholique a ajouté qu’il était confus de voir qu’“ un responsable religieux semblait ne pas se rendre compte de la portée de ses actes ”. Jan Jeong-tai, un chroniqueur bouddhiste, a, quant à lui, déclaré que “ les Diables rouges étaient très aimés des Coréens en ce moment et considérés comme des patriotes ”.

Pour sa part, le révérend Lim Heung-ki, un responsable du Conseil national des Eglises (protestantes) de Corée, de tendance réformatrice, a déclaré : “ Nous avons reçu une proposition d’une dénomination protestante conservatrice au sujet d’un changement de nom des Diables rouges, mais nous l’avons déclinée ”. Pasteur protestant de 52 ans, il a souligné que cette idée de changer de nom “ n’émanait pas de l’ensemble des Eglises protestantes de Corée mais d’une petite minorité ”. Jang Jeong-tai, qui dirige le groupe d’Etudes sur le bouddhisme populaire coréen, a estimé pour sa part que, “ depuis le commencement, les Diables rouges ne veulent être qu’un groupe de supporters d’une équipe de foot, au même titre que les ‘Anges blancs’ ou tout autre club de supporters ”.
(c) EDA

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ZENIT Staff

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