CITE DU VATICAN, Mardi 30 janvier 2002 (ZENIT.org) – S´engager à « construire la paix à l´intérieur de nos communautés, cela n´est pas déloyauté envers nos religions », insiste le Dr Setri Nyomi, secrétaire général de l´Alliance mondiale des Eglises réformées qui a prononcé le témoignage suivant lors de la Journée de prière pour la paix à Assise, le 24 janvier dernier. Nous continuons à publier ces témoignages qui étaient au nombre de 12. Le témoignage a pour fil conducteur la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 29-37).
Témoignage de Setri Nyomi
« Le Bon Samaritain. Qui est mon prochain? »
« En tant qu´Eglises de la tradition de la Réforme, nous ne pouvons pas ne pas commencer ce moment de témoignage sans la Parole de Dieu. L´histoire familière du Bon Samaritain a toujours été racontée en mettant l´accent sur le sauveur inattendu qui a agi comme le « prochain », souvent sans faire une analyse profonde des différences religieuses et culturelles existant entre le sauveur et le sauvé. Il est intéressant que notre-Seigneur Jésus ait raconté cette histoire en réponse à une question concernant le salut et (cette histoire) est traversée par des accents d´amour, de respect, d´attention et de communion avec ceux qui peuvent être d´une culture ou d´une religion totalement différente, au lieu de passer outre et de les ignorer ou de les menacer comme des ennemis.
De tels récits nous offrent la base pour travailler à la création d´une culture de paix dans le monde d´aujourd´hui. Malheureusement, aujourd´hui, nous avons hérité d´un monde dans lequel les personnes qui ont d´autres motivations (souvent politiques ou économiques) utilisent les religions comme des outils dans leurs propres guerres, conduisant ainsi le monde dans un état sans-paix. Si seulement nous pouvions écouter une fois encore l´histoire du Bon Samaritain!
En ce temps de témoignage, nous ne sommes pas ici seulement pour nous lamenter. Nous sommes aussi ici pour célébrer les bons exemples de qui s´est comporté en « prochain ». Nous nous souvenons avec gratitude du Conseil chrétien et du Conseil suprême musulman du Liberia qui se sont réunis pour former un Comité interreligieux. Ce fut le commencement d´un chemin vers la paix au Liberia. Oui, la paix n´est pas complètement une réalité au Liberia, mais la résolution de ces deux communautés de travailler ensemble a été une étape importante et cette décision continue à pousser le Liberia vers une paix croissante. Un processus semblable a eu lieu en Sierra Leone. En Indonésie, on entend parler de communautés où pendant des années Chrétiens et Musulmans ont vécu en paix , jusqu´à récemment, alors que des forces, souvent motivées de l´étranger ont commencé à utiliser Chrétiens et Musulmans les uns contre les autres dans certaines îles. Mais au cours des derniers mois, nous avons appris que dans les deux communautés il existe des forces qui désirent se rencontrer pour dialoguer et pour s´opposer à toute force de destruction. Ce sont des signes d´espérance que nous devons encourager et pour lesquels nous devons prier.
Notre devoir est de prier pour que ces semences de paix continuent de germer. On a besoin de davantage de Samaritains qui, inspirés par la foi, décident que les différences religieuses ne devraient pas permettre d´ignorer ou même de haïr ceux qui sont différents. Nous vivons dans les mêmes communautés, sur la même terre. Lorsque nous nous engageons à construire la paix à l´intérieur de nos communautés, cela n´est pas déloyauté envers nos religions ni même contraire à l´esprit de nos religions. Un tel engagement fait partie de notre appel.
Continuons à nous unir et à prier pour la paix ».