CITE DU VATICAN, Jeudi 17 janvier 2002 (ZENIT.org) – Trop de « modestie », c´est un obstacle à la communication, estime le P. Ciro Benedettini, vice-directeur de la salle de presse du Saint-Siège et religieux Passioniste, dans un entretien avec l´agence Vidimus Diminum (VD, cf. vidimusdominum.org).
« La communication, estime le P. Benedettini, fait encore peur à beaucoup (de religieux), parce qu´elle apparaît comme un monstre difficilement domptable. On craint les manipulations, les effets boomerang. On se réfère aux cas de personnes et d´Instituts ´brûlés´ par les journaux. Dans de nombreux Instituts, il y a une sous-estimation de ses propres actes, en sorte qu´on ne juge point opportun ou nécessaire de les rendre publics. Il y a l´idée qu´il ne faut pas « trompeter », que Dieu se chargera de faire connaître les fruits de l´arbre bon, oubliant la sagesse populaire qui affirme: aide-toi, le Ciel t´aidera ».
Et de préciser: « Il y a une conception erronée de la modestie, qui devient une excuse pour justifier la paresse. Le rôle des supérieurs est crucial, car ils doivent savoir encourager avec fermeté, en surmontant les timidités éventuelles. Il ne faut point oublier que la vie religieuse est une forme de vie publique de l´Église. Il y a également un droit du peuple de Dieu à savoir ce que font ses ´corps spéciaux´ « .
« La santé des membres, poursuit-il , est la première condition requise pour la vitalité d´un Institut, mais une bonne capacité de communiquer et même de faire de la publicité pour soi est un instrument auquel on ne peut renoncer dans notre monde globalisé. A tout hasard, au moins un Bureau de presse, même très modeste, est indispensable. L´Évangile nous invite à oser: le semeur de la parabole sème les grains même sur le terrain clairement improductif ».
« Ce qui est important, continue le spécialiste, c´est le comportement à travers lequel on s´adresse au monde de la communication. Et comme conséquence primaire, je parlerais de l´humilité (qui n´est point de la timidité). Aujourd´hui, la communication est une science développée, complexe, interdisciplinaire. On ne s´improvise pas communicateurs. L´humilité est aussi de l´authenticité: si l´on est authentique, les gens s´en aperçoivent, le message passe. Il n´est que de suivre l´exemple d´un grand communicateur, Jean Paul II, qui paraît défier toutes les lois officielles de la communication. En général, il ne faut pas avoir peur de recourir à la collaboration des experts. C´est de l´argent bien dépensé, s´il sert à proclamer l´Évangile. La collaboration intercongrégationnelle peut donner des résultats exceptionnels, comme dans le cas de la MISNA, l´agence de nouvelles des Instituts missionnaires ».
Naturellement, constate en substance le P. Benedettini, l´aspect formatif est lui aussi important. La communication est désormais entrée dans toutes les universités pontificales à Rome, et « il faut la rendre obligatoire là où elle ne l´est pas encore ». Le problème est senti, et « tout le monde doit connaître les règles fondamentales (à moins qu´il n´y ait des individus particulièrement doués). Que font les laïcs? Il faut apprendre à travailler avec les professionnels, les défier de mettre leur talent au service des exigences d´un institut ainsi que de l´Évangile ».