R. D. du Congo: Une paroisse saccagée par les soldats du RCD/Kisangani

L´évêque réclame des gestes de « réparation »

Share this Entry

CITE DU VATICAN, Mardi 8 janvier 2002 (ZENIT.org) – Des soldats du RCD/Kisangani saccagent et profanent la paroisse de Mbingi et torturent des paroissiens, annonce l´agence internationale Fides, organe de la congrégation romaine pour l´Evangélisation des peuples. Devant les viols, les tortures, les destructions, les pillages et la profanation du Saint-Sacrement, l´évêque réclame des actes de « réparation ».

 » Avec une grande douleur, je porte à votre connaissance que la Paroisse de Mbingi a été saccagée depuis le 22 décembre à 15 heures. Tout a été saccagé : le presbytère, le couvent des religieuses, la maternité, ainsi que les maisons des habitants de Mbingi « . C’est l’Evêque de Butembo-Beni, Mgr Melchisedech Sikuli Paleku qui parle, dans un communiqué publié le 29 décembre, et transmis aujourd´hui par Fides.

« En guise de réparation de ce sacrilège sans précédent dans note diocèse, exhorte l’Evêque, je vous demande de faire de la dernière journée de l’année, non seulement une journée d’action de grâce, mais surtout de prière de demande de pardon au Seigneur, de pénitence, et de terminer par une heure d’adoration du très Saint Sacrement ».

Les responsables des violences sont des soldats du RCD/Kisangani (le Rassemblement Congolais pour la Démocratie) de M. Mbusa Nyamwisi, arrivés le 22 décembre pour déloger les Mayi-Mayi. Ceux-ci, informés auparavant de l’arrivée de ces soldats, se sont repliés immédiatement vers l’ouest dans la forêt. Les habitants du village se sont réfugiés dans la brousse pour échapper aux représailles inévitables des soldats, indique Fides.

Mgr Sikuli Paleku rapporte que les soldats sont entrés dans la paroisse à la recherche des prêtres considérés par eux comme des collaborateurs des Mayi-Mayi, et tiraient des coups de feu dans toutes les directions. N’ayant trouvé personne, ils ont saccagé le presbytère en détruisant et en pillant les biens dans les chambres, les bureaux paroissiaux. Pour se nourrir, ils ont abattu le petit bétail et une partie du gros bétail appartenant au diocèse. Après le presbytère, ils ont saccagé également le couvent des religieuses situé en face de l’église.

Les soldats n’ont pas épargné l’église, où ils ont accompli des actes de vandalisme et de profanation : ils ont défoncé la porte de la sacristie, emporté ou déchiré les habits liturgiques et les vases sacrés, calices et ciboires, et sont même allés à l’autel et au choeur, où ils ont détruit le tabernacle, versé, dispersé et écrasé sur le pavé le Très Saint Sacrement.

A partir du 23 décembre, les soldats ont commencé à défoncer et à piller une à une toutes les maisons du village, et à poursuivre la population dans la brousse. Tous ceux qu’ils ont trouvé ont été torturés et dépouillés de tout. Des religieuses, retrouvées dans leur cachette, ont été prises en otage pendant quelque temps, puis ont été relâchées. Des jeunes filles et une maman enceinte ont été violées.

Dans un secteur de la paroisse, un catéchiste qui a sonné la cloche pour appeler les fidèles à la célébration de la Parole le jour de Noël, a été roué de coups, et obligé de quitter les lieux.

Cinq jours avant d’assiéger Mbingi, un autre groupe de soldats de l’armée du RCD/Ml de Mbusa Nyamwisi, a incendié 151 maisons de paille, défoncé et pillé toutes celles en tôles de trois villages dépendant de la paroisse de Mbingi, et situés à une quinzaine de kilomètres de l’axe routier Lubero-Goma. Des centaines de personnes se trouvent sans abri et sans secours depuis ces saccages qui se sont répétés ailleurs, comme à Kivugha, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Butembo ; sans parler des pillages réguliers opérés par des hommes en uniforme sur l’axe routier Butembo-Beni-Eringeti, et Beni-Kasindi.

Le RCD/Kisangani est l´un des mouvements rebelles installés dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, explique la même source. Il est né de la division du RCD en deux groupes le RCD/Kisangani (connu aussi sous le nom de RCD-Mouvement de Libération), appuyé par l’Ouganda, et le RCD/Goma appuyé par le Rwanda. Ces deux Pays occupent la partie orientale du Congo, sous le prétexte de donner la chasse à des groupes armés qui travaillent contre leurs Pays. Les Mayi-Mayi sont un mouvement local de rebelles, indépendant vis-à-vis du gouvernement congolais ; il lutte contre la présence étrangère en république Démocratique du Congo.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel