Carla Del Ponte, le procureur du Tribunal, a fait savoir aux media que le père Athanase Sumba Bura était accusé de génocide, sans même avoir informé l´intéressé.
Riccardo Bigi, porte-parole du diocèse de Florence, a déclaré au micro de Radio Vaticano que ceci était pour le moins « incorrect ».
Le Tribunal criminel international de l´ONU, qui a son siège à Arusha en Tanzanie, n´a pas encore réussi à convoquer le père Sumba Bura car le gouvernement italien s´est jusqu´ici opposé à son extradition.
En novembre 1999, le quotidien londonien « Sunday Times » informait que le prêtre était accusé d´avoir accueilli 2.000 ou 2.500 tutsis dans l´église du village de Nyange, et d´avoir incité les extrémistes du « Interahamwe » à les massacrer.
« Le père Athanase n´a pas fui. Il n´est pas en train de fuir la loi. Il a au contraire toujours affirmé qu´il était prêt à pour fournir des explications et à répondre aux accusations », a déclaré Riccardo Bigi.
Le diocèse de Florence affirme qu´il y a beaucoup de doutes sur les accusations lancées contre le prêtre rwandais.
« On a malheureusement vu dans le passé des cas d´ouverture de procès avec des accusations extrêmement graves contre des religieux rwandais, accusations qui se sont ensuite avérées entièrement fausses. C´est le cas par exemple de l´évêque de Gilongoro, Mgr Augustin Misago », a déclaré le porte-parole.
Un tribunal rwandais avait en effet demandé la peine de mort pour l´évêque. Plus tard, ces accusations ont été levées lorsqu´on a réussi à prouver que les déclarations de certains témoins étaient fausses.
« C´est pour cette raison, a poursuivi Riccardo Bigi, qu´on se demande toujours si quelqu´un n´aurait pas intérêt à attaquer l´Eglise rwandaise. C´est ce qu´a toujours répété le père Athanase, depuis qu´il est accueilli dans le diocèse de Florence, et c´est ce qu´il veut expliquer à la justice ».