ROME, Jeudi 5 avril 2001 (ZENIT.org) – En dépit de tensions dans certains pays, les relations entre musulmans et chrétiens dans les pays de l´Afrique francophone du sud du Sahara sont en général « plutôt bonnes », estime le cardinal Arinze, qui souhaite « faire davantage » pour le dialogue aussi avec les religions traditionnelles.
Au Cameoum
Le cardinal Francis Arinze, président du Conseil pontifical pour le dialogue avec les religions non chrétiennes, revient du Cameroun où il a participé à une rencontre des évêques d´Afrique francophone, en particulier pour une rencontre à propos du dialogue avec les religions traditionnelles africaines.
La situation actuelle
Ce congrès, promu par le Conseil pontifical, a réuni 25 représentants des épiscopats des pays de langue française de l´Afrique sub-saharienne, en particulier les présidents des conférences épiscopales, les recteurs des séminaires et des universités catholiques. Le but de la rencontre était de faire le point sur la situation actuelle du dialogue et des relations entre chrétiens et musulmans et entre chrétiens et adeptes des relations traditionnelles.
Faire davantage
Le thème des relations avec les musulmans est d´une grande actualité en Afrique, soulignait le cardinal au micro de Radio Vatican. Les situations, constate-t-il, sont extrêmement variées. En Sierra Leone par exemple, « les relations entre chrétiens et musulmans sont très bonnes en dépit de la guerre ». Dans d´autres pays en revanche, « on rencontre des tensions », et de citer le Nord du Nigeria, son pays d´origine. Mais dans l´ensemble, dans les pays d´Afrique francophone, le cardinal Arinze estime que les relations entre musulmans et chrétiens sont « plutôt bonnes ». La réunion a servi non seulement à faire un tableau de la situation générale à partir des données concrètes du terrain, mas aussi à envisager, disait encore le cardinal Arinze « à comprendre ce qu´il est possible de faire en plus ».
Terreau culturel et religieux
Pour ce qui concerne les religions traditionnelles africaines, la priorité doit être donnée à la « sollicitude pastorale ». Si l´Evangile doit s´enraciner dans la culture africaine, expliquait en substance le cardinal Arinze, une attention particulière à ces traditions est tout à fait nécessaire. En effet la religion traditionnelle africaine est le terreau culturel et religieux d´où viennent – et où vivent encore – la majorité des chrétiens d´Afrique.
Un « manuel »
La réunion a aussi suggéré la rédaction d´un « manuel » l´usage des professeurs des instituts et des séminaires pour la formation des étudiants.
Visite de diocèses
Après une rencontre avec les épiscopats de l´Afrique sub-saharienne francophone à a Yaoundé , le cardinal Arinze a visité deux diocèses du Cameroun, celui de Garoua et celui de Bamenda. IL y a rencontré toutes les composantes de la communauté catholique locale, ainsi que des représentants des communautés musulmanes et des adeptes de la religion traditionnelle africaine.
Cheminer ensemble
Un opuscule du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, publié en français en 1999,présente une introduction très accessible aux principales religions du monde, en 140 pages et sous le titre: « Cheminer ensemble. L´Eglise catholique en dialogue avec les traditions religieuses du monde » (Editrice Vaticana).
Dieu Un
On y lit à propos des religions traditionnelles que leurs adeptes « croient en un Dieu, qu´ils considèrent comme Un, Créateur unique et Esprit suprême, Tout-puissant, Roi incréé, Omniscient, Omniprésent, Celui qui st au-dessus des choses visibles et invisibles, le Ciel, l Soleil, l´Incomparable, la Vie, l´Etre par excellence, le Transcendant, etc ». « L´existence de Dieu et la nécessité de la religion sont des questions qui ne se posent même pas… ».
La famille, les ancêtres, la vie
Ils croient aussi en des « esprits inférieurs à Dieu », vénèrent leurs ancêtres, en conclusion: « le sens du sacré prévaut » et « l´athéisme est généralement inconnu dans ces sociétés traditionnelles ». La famille, le caractère sacré de la vie, l´estime pour les personnes âgées, la foi, la moralité, le culte, sont autant de valeurs sur lesquelles l´annonce de l´Evangile peut s´appuyer et dont elle doit tenir compte.
L´enseignement de Jean-Paul II
Publié avec un avant propos du cardinal Arinze, et un introduction de Mgr Félix A. Machado, qui avec d´autres membres du conseil a préparé l´édition, le livret propose cinq textes récents de Jean-Paul II à ce sujet:
-L´Esprit de Dieu et les « semences de vérité » présentes dans les religions non-chrétiennes (Audience générale du 9 septembre 1998);
-Dialogue avec la communauté juive (Audience générale du 28 avril 1999);
-Dialogue avec l´Islam (Audience générale du 5 mai 1999;
-Témoigner de Dieu le Père dans le dialogue interreligieux (Audience générale du 21 avril 1999);
-Dialogue avec les grandes religions mondiales (Audience générale du 19 mai 1999).
Il présente également les religions traditionnelles, l´hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme, le shintoïsme, le confucianisme, le taoïsme, l´islam, le zoroastrisme, les sikhs, mais aussi… le christianisme et le judaïsme, choix pédagogique étant donné qu´habituellement les relations avec le judaïsme soient particulièrement confiées à une commission du Conseil pontifical pour la promotion de l´unité des chrétiens, étant donné le lien spécial du christianisme avec le judaïsme.
