ROME, Mercredi 14 mars 2001 (ZENIT.org) – « La communauté internationale ne peut pas se laver les mains », car la paix au Moyen-Orient dépend aussi de la communauté internationale, a souligné le patriarche latin de Jérusalem, Michel Sabbah, dans un entretien accordé à Radio Vatican. Il reconnaissait pour Israël le « droit à la sécurité » et ajoutait: la sécurité pour Israël ce sera de « ne plus avoir d´ennemis ».
Le patriarche se trouve actuellement à Rome à l´occasion de la visite ad limina de la Conférence des évêques latins des régions arabes (CELRA).
A propos de l´éventuelle force d´interposition internationale, le patriarche affirmait: « Ce conflit n´a jamais été fermé. Il n´a jamais été un conflit uniquement arabo-israélien: il a toujours eu d´une façon ou d´une autre une dimension internationale. C´est pourquoi la communauté internationale ne peut pas s´en laver les mains. Elle était présente à l´origine des hostilités, et doit aider les deux parties à en sortir, à définir leurs positions respectives, à déterminer les droits des uns et des autres. Le droit d´Israël à la sécurité, mais aussi celui des Palestiniens à la liberté et à la protection ».
A propos de l´exigence de « sécurité » pour les habitants d´Israël, le patriarche disait: « La sécurité, c´est ne plus avoir d´ennemis. La possibilité de ne plus avoir d´ennemis est dans les mains des Israéliens, en transformant les Palestiniens en amis. Cela se fera par la reconnaissance des droits civils des Palestiniens, la restitutions aux Palestiniens des territoires occupés depuis 1967. Israël a droit à la sécurité, mais il est aussi en son pouvoir d´obtenir cette sécurité. Il faudrait revenir au dialogue, aux tractations, mais avec l´intention claire de redonner aux Palestiniens leur liberté, leur dignité et leur territoire occupé. »
Le patriarche déplorait en particulier la disparition, en Terre-Sainte de la « liberté de mouvement de ville à ville ou de village à village », ce qui « rend la vie quotidienne très difficile pour tous, chrétiens ou non ». Il soulignait que les professeurs et les élèves des écoles ont du mal à rejoindre les établissements d´enseignement, écoles ou paroisses.