CITE DU VATICAN, Mercredi 7 mars 2001 (ZENIT.org) – L´amour des ennemis et la liberté de se donner, fruits de la conversion, a expliqué en substance le cardinal Francis Eugene George, archevêque de Chicago, dans sa prédication au pape et à la curie romaine sur la « liberté », hier, mardi 6 mars.
Le prédicateur est parti de deux exemples évangéliques de la liberté: Zachée (Luc 19) et la Vierge Marie, la liberté qui naît du repentir, et la liberté qui naît du pardon des ennemis. Zachée, le collecteur d´impôts, fait l´expérience du pardon de ses péchés et entend l´appel du Christ à la conversion. Il y répond généreusement par une volonté de réparation: « je donnerai », « je restituerai ». Rencontrer le Christ, soulignait le prédicateur, signifie donc aussi « mettre de l´ordre dans les priorités de la vie et faire des actions concrètes ».
Le cardinal George disait en italien (noue reprenons Radio Vatican): « le processus de conversion implique une liberté de donner, une capacité retrouvée de donner et de donner généreusement. Cette liberté de donner, fruit de la conversion du cœur, est en nette opposition avec le besoin d´attachement aux choses ».
Le cardinal continuait sa méditation en contemplant la Vierge des Douleurs telle qu´elle est représentée par la « Pietà » de Michel-Ange en la basilique Saint-Pierre. Elle fait comprendre, disait-il, combien il peut être difficile de perdre un fils, et d´autant plus lorsque c´est de façon violente.
L´archevêque de Chicago évoque le drame survenu en 1996 près de Chicago: Mario Ramos avait tué l´un de ses compagnons, Andrew, qui, selon des témoins s´était moqué de lui. Le curé et toute la communauté paroissiale se mirent à prier intensément pour qu´une réconciliation puisse avoir lieu entre la famille du jeune qui avait été tué et son agresseur. C´est ainsi, explique le cardinal George, que la « chaîne de la haine » a été brisée. Deux lettres, celle de Mario Ramos, depuis la prison, et celle de la maman d´Andrew, scellèrent le repentir de l´un et le pardon de l´autre. Et de conclure: « Seule la grâce de Dieu peut casser le cycle de la violence », quelque chose que vient d´au-delà de l´homme et de ses catégories, le cri du Christ, innocent, qui pardonne sur la croix à qui le tue.
« Si nous percevons les choses seulement à partir de catégories humaines, expliquait le cardinal George, proclamer les paroles de Jésus sur l´amour des ennemis est inutile et vain. Nous ne proclamons pas la sagesse de ce monde, ni celle des gouvernants de ce monde, qui sont caduques. Au contraire, nous proclamons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée. Nous conservons la mémoire vive des grâces du passé – « Père pardonne leur » – et d´une nouvelle possibilité pour l´avenir – « Aimez vos ennemis ». Pour nous, au service de l´Eglise, cela signifie que nous devons maintenir notre fidélité à la fin même de l´évangélisation, comme la décrit « Ecclesia in Africa »: elle consiste à transformer et à renouveler le cœur de l´humanité ».
L´après-midi, le cardinal George s´est arrêté sur deux autres aspects de la question: « Repentir et saint réalisme » et « Pardon réciproque et solidarité ». Il invitait à réfléchir aux paroles du Christ à qui veut le suivre, et à méditer la parabole de l´Enfant prodigue qui fait comprendre le lien existant entre pardon et solidarité. Le péché marque l´éloignement de Dieu et des frères, mais la solidarité est le fruit de la communion et du pardon réciproque, fruit de l´amour de ce Père qui se porte au-devant de son fils qui se repent.