CITÉ DU VATICAN, dimanche 4 mars (ZENIT.org) – Réagissant à une mauvaise interprétation de certaines expressions utilisées dans l´Église, faisant du christianisme quelque chose qui mortifie l´homme, Jean-Paul II a proposé aujourd´hui de vivre le Carême comme une option pour l´amour dans sa plénitude.
« Celui qui aime sa vie, la perd », a rappelé Jean-Paul II. « Ces paroles n´exprime pas un mépris pour la vie, elles expriment au contraire un amour authentique pour la vie. Une amour qui ne désire pas ce bien fondamental uniquement pour soi et immédiatement, mais pour tous et pour toujours, en opposition ouverte avec la mentalité du ´monde´ ».
Voici les paroles que Jean-Paul II a prononcées ce matin, avant de réciter la prière de l´Angélus en présence des fidèles réunis place Saint Pierre.
Chers frères et soeurs,
1. Nous sommes rentrés depuis quelques jours dans le Carême, temps de prière et de pénitence qui nous invite à répondre, de manière particulière, aux exigences du divin Maître qui dit : « Si quelqu´un veut venir à ma suite, qu´il se renie lui-même, qu´il se charge de sa croix, et qu´il me suive » (Mt 16, 24); et encore : « où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12, 26). Il s´adresse non seulement aux disciples mais à tous, lorsqu´il affirme : « Qui aime sa vie la perd; et qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle » (Jn 12, 25).
2. Qu´est-ce que ça signifie, « se renier soi-même »? « haïr sa propre vie »? Ces expressions, mal comprises, ont parfois donné du christianisme l´image d´une religion qui mortifie l´humain, alors que Jésus est venu pour que l´homme ait la vie et l´ait en abondance (cf. Jn 10, 10). Le fait est que le Christ, contrairement aux faux maîtres d´hier et d´aujourd´hui, ne trompe pas. Il connaît profondément la créature humaine et sait que pour s´ouvrir à la vie, celle-ci doit effectuer un ´passage´, une ´pâque´ précisément, de l´esclavage du péché à la liberté des fils de Dieu, reniant ´le vieil homme´ pour laisser la place à l´homme nouveau, sauvé par le Christ.
« Qui aime sa vie la perd ». Ces paroles n´expriment pas un mépris pour la vie, mais au contraire un amour authentique pour la vie. Un amour qui ne désire pas ce bien fondamental uniquement pour soi et immédiatement, mais pour tous et pour toujours, en opposition claire avec la mentalité du ´monde´. En réalité, c´est en suivant le Christ sur la ´voie étroite´ que l´on trouve la vie; celui qui choisit en revanche la voie ´large´ et facile, échange sa vie contre des satisfactions éphémères, méprisant sa propre dignité et celle des autres.
3. Parcourons donc avec joie l´exigeant itinéraire de carême, en essayant de traduire le renouvellement intérieur par des choix concrets, personnels, ecclésiaux et sociaux. Sur ce chemin, la très Sainte Vierge Marie est très proche de nous. Elle nous précède toujours à la suite de son Fils Jésus, et nous soutient lorsque le combat contre l´Esprit du mal devient plus dur et plus ardu. Nous lui confions ce Carême, afin qu´il soit pour tout le peuple chrétien un temps de profonde conversion. Nous lui demandons par ailleurs d´accompagner la Curie Romaine, qui avec moi, commencera ce soir des Exercices Spirituels. Nous comptons aussi, chers Frères et Soeurs, sur vos prières, afin que ces journées d´écoute intense de l´Esprit de Dieu, de silence et de prière constante, apportent les fruits attendus de renouvellement spirituel.
NB : traduit de l´italien par Zenit
