Cuba : Après la visite de Jean-Paul II, "plus rien comme avant"

Le card. Ortega y Alamino dans L´Osservatore Romano

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ROME, Jeudi 1er mars 2001 (ZENIT.org) – « La visite du pape et l´Année sainte : rien de pourra plus jamais être comme avant », tel est le titre de l´entretien de L´Osservatore Romano, en italien, de ce 1er mars, avec le cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino, archevêque de La Havane, trois ans après la visite apostolique de Jean-Paul II à Cuba en 1998. Le cardinal insiste, dans le sillage de la visite du pape, sur l´importance des célébrations jubilaires dans les différents sanctuaires – « L´année sainte, dit-il, a marqué la vie des gens » – et celle du congrès eucharistique.

La visite de Jean-Paul II a marqué à jamais l´histoire de Cuba
« La visite de Jean-Paul II a marqué à jamais l´histoire de Cuba, affirme l´archevêque », soulignant que ce qui a été acquis à cette occasion est « sans retour », dans les domaines spirituel, de la psychologie sociale, etc. Faisant peut-être allusion à des articles parus dans la presse faisant état d´une tentative d´effacer les traces de ce voyage, le cardinal observe: « Même si de la part d´organismes officiels, il y avait l´intention de mettre de nouveau des limites à l´Eglise, ce ne serait pas possible, parce que là où ont lieu certaines libérations de l´âme des peuples, de l´âme des chrétiens, une fois franchis de tels pas, rien d´extérieur ne peut jamais plus réduire à nouveau l´espace comme auparavant. Les espaces demeurent ouverts parce que le pape a créé des espaces dans les cœurs, dans l´esprit des catholiques cubains et de tous les autres habitants de l´Ile ».

La JMJ
Le quotidien du Vatican rappelle que cinquante jeunes catholiques de Cuba ont pu, pour la prière fois, en l´An 2000, participer à la Journée mondiale de la jeunesse. Il sont été reçus par le pape Jean-Paul II. De retour dans leur pays, explique le cardinal Ortega, ils se retrouvent et stimulent la vie spirituelle des autres jeunes catholiques de l´Ile comme « un ferment », en maintenant l´esprit de Tor Vergata, comme par exemple lors du Congrès eucharistique national de La Havane. « La participation à la Journée mondiale les a marqués à vie », constate le cardinal cubain.

Le Jubilé
En outre, le cardinal Ortega souligne l´impact à Cuba du Jubilé, à commencer par celui de la Culture et du monde du spectacle, mais aussi de celui des sportifs, qui s´est déroulé au sanctuaire de la Virgen de la Caridad. « Etaient présents des sportifs connus à Cuba comme Sotomayor,… des jeunes pratiquant le sport dans nos paroisses, qui font partie d´équipes de baseball, de basket, de handball. Ils sont entrés dans l´église en tenant une torche à la main, et ont allumé un feu qui a été entretenu tout au long de la messe. Ce fut une belle célébration ». Le cardinal Ortega évoque aussi la ferveur des autres jubilés: des médecins et des chercheurs, des communicateurs, des travailleurs, des enfants, « très intense », « très émouvant ».

Le congrès eucharistique
A propos du congrès eucharistique, le cardinal constate encore: « La Première communion des enfants, toujours au « campus eucharistique » de La Havane a été un événement particulièrement touchant. Il manifestait le sens du retour vers le Christ présent au milieu de nous, au Christ vivant dans l´eucharistie. Personne ne pourra oublier l´adoration du Seigneur qui passait au milieu du peuple, dans un climat de silence profond et de respect, avec toutes ces personnes qui s´agenouillaient dans les rues, au passage de la procession avec le Saint-Sacrement ».

L´exode douloureux
Pourtant le cardinal signale la « réalité douloureuse » vécue par tout le pays et pas seulement par l´Eglise de Cuba, marquée par « l´exode continu » des Cubains, y compris de membres du Parti, en raison de la situation économique difficile, mais aussi en raison « d´une organisation sociale, une conception de l´Etat qui empêche à chacun d´avoir un projet personnel ». « Dans les systèmes socialistes, explique le pasteur, surtout dans ceux qui ont une grande centralisation, même idéologique, il y a des projets communautaires auxquels tous ne participent pas ». Il souligne en particulier l´impact de ce système sur la famille, affaiblie. Il préconise de remédier à cet exode en favorisant des projets personnels « qui permette à l´être humain de vivre dans son pays et de servir la société mais sans voir son projet personnel dissout dans un tout dans lequel l´aspect personnel, subjectif, n´a pas d´espace ».

Les vocations
Pour ce qui est des vocations sacerdotales, nombreuses (80 en tout), le cardinal souligne aussi leur qualité. Au séminaire de La Havane, ils étudient la théologie, à Santiago de Cuba la philosophie et les lettres. Ils étaient 25 seulement il y a 5 ans. Les vocations féminines à la vie consacrée ont aussi augmenté, pour la vie contemplative ou apostolique. Il y a 15 ans, elles étaient environ 200, et aujourd´hui, 600. Pour ce qui est de l´aide extérieure, après la visite du pape, 40 prêtres et religieux avaient pu venir dans l´Ile. Mais les autorités n´autorisent pas l´arrivée de nouveaux ecclésiastiques. Actuellement les prêtres dans l´Ile sont environ 310, pour 12 millions d´habitants, répartis en quelque 200 paroisses. A ce propos, le cardinal insiste sur l´importance des centres de formation pour les laïcs.

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ZENIT Staff

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