ROME, Jeudi 28 février 2008 (ZENIT.org) - Les Caritas d'Australie et des Iles Salomon élaborent un projet de coopération pour aider les réfugiés après le tsunami et le tremblement de terre de 2007, explique l'agence vaticane Fides.

Au lendemain du tsunami et du tremblement de terre de 2007, des désastres humanitaires, et après les aides d'urgence, les populations ont en effet besoin de projets à moyen et à long terme pour la réhabilitation des zones touchées, la reconstruction, la reprise d'une vie normale pour les victimes et les réfugiés.

Les Caritas des Iles Salomon et de l'Australie s'unissent pour cela dans un effort commun pour faire face aux dévastations laissées par le cyclone qui s'est abattu sur le petit archipel du Pacifique début avril 2007 (cf. Fides 2/4/2007 et 27/4/2007).

Les Caritas ont lancé un « Appel à des opérations spéciales »  ("Special Operations Appeal") à toutes les Caritas du monde et auprès d'un large public, spécialement pendant de leCarême. Elles ont ainsi reçu un soutien concret des Caritas de Corée, des Etats-Unis, du Japon, de l'Indonésie, de Taiwan, du Royaume-Uni, de Hollande et de nombreux autres donateurs dans le monde entier.

La supervision du Bureau National pour la Gestion des désastres, aux Iles Salomon, a fait le nécessaire pour répartir les interventions dans les zones touchées parmi les différentes ONG, pour éviter les superpositions et garantir une bonne coordination des forces en place. La Province des îles Shortland et la Province de Choiseul, deux zones à forte présence catholique, ont été assignée à la Caritas, même si la Caritas agit, comme d'habitude, sans aucune discrimination de croyance ou de races des bienfaiteurs.

Le Plan d'intervention de la Caritas prévoit six objectifs, en particulier la reconstruction et la réhabilitation de maisons détruites ou fortement endommagées ; des infrastructures comme les écoles, les cliniques, les rues, les institutions ; les canalisations, les puits et les équipements pour le ravitaillement hydrique et l'irrigation ; espaces publics et équipements professionnels (pour l'agriculture ou la pêche). De plus on prévoit de fournir un soutien psychologique et de conseil post-traumatique aux victimes et de poursuivre l'assistance quotidienne, avec des biens de première nécessité et des aides humanitaires, aux communautés touchées.

Une grande aide, remarquent les responsables de la Caritas, vient des bénévoles locaux, surtout des paroisses de Nila et Moli, mais également de l'archidiocèse de Gizo.

Parmi les difficultés à affronter au quotidien, celles de type logistique, culturel, politique, bureaucratique. Mais le personnel de la Caritas est confiant : « Il reste encore beaucoup à faire, mais, avec la bonne volonté et la collaboration de tous, nous sommes certains que le programme sera mené à bien ».

Les victimes des violences au Kenya racontent leur histoire

ROME, Dimanche 10 février 2008 – Des rapports diffusés sur le carnage et les affrontements tribaux dans lesquels a sombré le Kenya depuis les élections générales contestées, commencent à émerger les histoires personnelles de souffrance et de courage, précise un communiqué de Caritas Internationalis publié le 1er février dernier.

En décembre, les violences ont explosé dans ce pays d’ordinaire paisible, en faisant plus de 850 morts et des milliers de blessés, et en obligeant plus de 255 000 personnes à quitter leur foyer.

L’Eglise catholique et les membres Caritas, qui ont été les premiers à apporter l’aide dans de nombreuses régions, commencent à présenter les récits personnels des Kenyans touchés par les émeutes.

Parmi ces victimes, Linet Atieno Awinda, qui a été forcée à quitter sa maison dans le quartier de Mathare, à Nairobi, et qui campe devant le commissariat local dans le quartier avoisinant de Huruma.

« J’étais chez moi quand j’ai entendu des personnes à l’extérieur. Ils nous disaient de sortir car ils allaient incendier notre maison. Nous sommes donc partis en prenant avec nous tous les enfants », a expliqué Linet. Ce qu’elle appelle « chez moi » est un lieu qu’elle partageait avec 44 autres familles, composées surtout de femmes et d’enfants, et qui n’était pas plus grand qu’un court de tennis. Plus qu’à une habitation, il ressemblait à un dépotoir de ferraille où les familles, entassées les unes sur les autres, essayaient de dormir, de manger et de cuisiner. La nuit, quand il pleuvait, elles grimpaient dans les carcasses des véhicules pour s’abriter.

Linet a dit : « Je prie les décideurs de faire la paix, parce c’est nous et nos enfants qui sommes dehors dans le froid, parce que c’est nous qui souffrons sur le terrain. Or, s’ils décideront de se parler, nous pourrions avoir la paix ».

Christine Ochieng a trois enfants, elle a raconté son histoire, assise dans un champ dans le quartier de Huruma, à Nairobi, entourée de tout ce qu’elle possède : un matelas et quelques habits qu’on lui a donnés.

« Ma maison a été incendiée, c’était le soir, il faisait noir, j’étais sortie acheter du riz pour mes enfants, et quand je suis revenue, il y avait un grand bruit et notre maison était en flammes. Je me suis précipitée à l’intérieur pour chercher mes enfants, et ceux qui avaient mis le feu ont fermé la porte derrière moi. J’ai subi des brûlures sur les jambes, sur le corps, sur tout le côté droit. J’étais si confuse que je n’ai pas crié à l’aide. J’ai tout de même réussi à sortir avec les enfants. En sortant, j’avais mal, mais j’ai vu une autre femme qui est boiteuse et qui a un enfant malade. Je l’ai aidée à prendre son enfant, et les voyous m’ont encore battue. Mon aîné est le seul qui a compris ce qui se passait et qui en a souffert, les deux petits n’ont pas compris jusqu’à quel point la situation était grave. Quand je suis venue ici, j’ai dormi dans le froid, je n’ai fait connaissance avec personne jusqu’au lendemain. Une mère avait trois matelas et m’en a donné un. Ici, je vois des personnes malades, elles ont le cœur brisé et continuent de souffrir ».

La Confédération Caritas, qui regroupe 162 organisations d’aide catholiques, a lancé un appel de US$ 2,7 million (€1,8 million) pour aider les victimes de la violence dans la vallée du Rift, dans la province de Nyanza et dans la Province occidentale.

L’aide a été dispensée en facilitant l’accès aux vivres et à l’eau propre et en fournissant des abris temporaires et des articles comme matelas, couvertures et vêtements. Le programme visait également à fournir des services de conseil aux adultes et aux enfants et à faciliter la médiation entre les communautés.