ROME, Mardi 31 mai 2011 (ZENIT.org) – La dignité de la personne humaine doit toujours être respectée, rappellent les membres d’un congrès international sur le sida qui s’est tenu au Vatican (27-28 mai) sur le thème : « Le caractère central de la personne dans la prévention et le traitement du sida ». Ils demandent à nouveau l’accès gratuit aux thérapies.

Il était promu par la fondation « Le Bon Samaritain » voulue par Jean-Paul II, au siège du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé (cf. Zenit du 27 mai 2011).

L’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, à Genève, Mgr Silvano Maria Tomasi, a à nouveau demandé de favoriser l’accès gratuit aux médicaments antirétro-viraux. D’une part, on garantit ainsi « une survie plus importante et une meilleure qualité de vie pour les personnes déjà contaminées », mais cela peut aussi contribuer à prévenir la diffusion du virus « en abaissant la virémie des sujets contaminés ».

Mais la route est encore longue, a rappelé Mgr Tomasi qui rappelle les chiffres : 33 millions de personnes vivent actuellement avec le virus, et pour chaque personne qui accède aux soins, deux autres sont infectées, soit 7100 nouvelles contagions chaque jour, enfin, 10 millions de personnes n’ont pas accès aux médicaments.

Mais des signes encourageants existent aussi : une firme pharmaceutique des Etats-Unis a décidé de céder aux pays pauvres les brevets des médicaments de façon à ce qu’ils puissent être confectionnés sur place et être ainsi disponibles sans arrêt.

Le projet « Dream » de la communauté de Sant’Egidio réalise pour sa part un système d’assistance sanitaire structuré et capillaire dans les régions d’Afrique les plus pauvres, avec des petits centres de santé reliés entre eux et gérés par un personnel local, où les médicaments sont distribués gratuitement et où l’on est particulièrement attentif à empêcher la contagion entre la mère et l’enfant.

La fondation le Bon Samaritain a élaboré un modèle d’action intégré qui promeut d'abord l’accès gratuit aux médicaments anti-rétroviraux dont le prix, réduit au minimum, est assumé par les gouvernements ; deuxièmement, la formation du personnel médical infirmier local ; la réalisation d’un réseau de laboratoires d’analyse, de diagnostic, et de traitement ; troisièmement, la prévention, en faveur des enfants et des familles ; et, quatrièmement, la promotion de projets de développement agricole et de micro-crédit.

Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat, a souligné, le 27 mai, que le caractère central de la personne humain est un « objectif encore loin d’être complètement réalisé au plan pratique », et qu’il implique une réflexion non seulement des médecins, mais aussi de toute la société.

Il a souligné l’expérience acquise par l’Eglise – on estime que 25 % environ des structures pour les malades du sida sont catholiques -, notamment pour « l’éducation pour dépasser les préjugés, la relation aux personnes contaminées par le virus, comme à des personnes douées d’une dignité inaliénable, la prise de conscience de la contribution qu’elles peuvent et doivent apporter à leur famille, et à la société, la possibilité de donner un sens à leur souffrance ».

« Nous comprenons encore mieux, a-t-il fait observer, l’importance de ces aspects non seulement pour le soutien moral aux personnes frappées, mais aussi pour la prévention de la contagion, et pour l’efficacité de la thérapie même ».

Mais il rappelle aussi l’importance de « l’éducation à éviter des comportements à risque » qui soit « basée sur des principes moraux solides ».

Il rappelle aussi que « la prise en charge des malades non seulement par des personnels de la santé, mais aussi par les familles et par la communauté tout entière est en mesure de favoriser une plus grande efficacité des traitements médicaux et une prise de conscience plus profonde de l’importance de la prévention ».

Pour le président du dicastère organisateur, Mgr Zygmunt Zimowski, mettre « au centre » la personne humaine, signifie privilégier les options qui promeuvent la croissance humaine de la personne : la personne malade et souffrante est « le chemin de l’Eglise ».

Il recommande spécialement une « promotion de la santé chez les jeunes ». Et, pour la prévention, il invite à susciter un « changement de comportement » et un « nouveau modèle de sexualité inspiré par les valeurs de la fidélité conjugale, de la famille même si, évidemment, c’est la voie la plus difficile ».