La Floride, l’Arizona, le Colorado, le Maryland, le Missouri, le Montana, le Nebraska, le Nevada, New York et le Dakota du Sud se prononceront en faveur du droit à la vie ou à l’avortement le 5 novembre sur le bulletin de vote. Le même jour que l’élection présidentielle, les citoyens décideront s’ils soutiennent la vie des bébés conçus ou s’ils les tuent.
Ces consultations font suite à l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022, qui a rendu aux États de l’Union le pouvoir de légiférer en matière d’avortement. Près de la moitié d’entre eux ont légiféré pour protéger les bébés dans l’utérus. Pour le scrutin de novembre, huit amendements ont été proposés par des citoyens qui ont recueilli les milliers de signatures nécessaires pour promouvoir le changement et deux ont été adoptés par la Chambre des Représentants de l’État.
Les conservateurs soutiennent le rejet de l’avortement, bien que la semaine dernière, le secrétaire d’État de l’Arkansas, John Thursto, ait déclaré qu’il n’y avait pas assez de documents pour que la pétition soit inscrite sur le bulletin de vote. En Arizona, une tentative a été faite pour reprendre une loi de 1864 interdisant l’avortement, mais les partisans du meurtre des bébés dans l’utérus ont recueilli de nombreuses signatures pour que les électeurs définissent s’ils veulent protéger ce droit jusqu’à ce que le fœtus soit viable.
Au Colorado, la mesure en faveur de l’avortement a recueilli suffisamment de soutien pour être soumise au vote et l’initiative en faveur de la vie n’a pas réussi à obtenir le nombre minimum de signatures avant la date limite du 18 avril pour défendre le bébé, en proposant qu’il « ne soit pas intentionnellement démembré, mutilé, empoisonné, ébouillanté, laissé à l’abandon par manque de chaleur ou de nutrition, ou tué d’une autre manière ».
La mesure en faveur de l’avortement maintient les lois existantes de l’État qui autorisent l’avortement pendant neuf mois de grossesse et exige que le gouvernement « ne nie pas, n’entrave pas ou ne discrimine pas l’exercice du droit à l’avortement, y compris l’interdiction de la couverture de l’avortement par l’assurance-maladie ».
Face à cette loi, la Floride propose d’ajouter le droit à l’avortement au-delà de six semaines de grossesse si le médecin de la femme le juge nécessaire. Les juges de la Cour ont statué en avril que la mesure pouvait figurer sur le bulletin de vote.
La proposition d’amendement à la loi sur la Liberté de Reproduction du Maryland vise à renforcer le « droit» à l’avortement et à soutenir l’adoption de lois pro-vie. Actuellement, le Maryland ne fixe pas de limites de gestation pour l’avortement. Il exige en outre une notification parentale pour qu’une mineure puisse subir l’opération.
La loi du Missouri protège les enfants à naître tout au long de la grossesse, à la seule exception des cas d’« urgence médicale». La Conférence Catholique du Missouri s’oppose à « un amendement constitutionnel extrême qui légalise l’avortement à n’importe quel stade de la grossesse sans protection pour l’enfant à naître, même lorsque celui-ci est capable de ressentir la douleur ». L’amendement « interdirait toute réglementation de l’avortement, y compris celles destinée à protéger les femmes qui subissent un avortement, et interdirait tout recours civil ou pénal contre quiconque pratique un avortement et blesse ou tue la femme enceinte ».
La proposition du Montana modifierait la constitution de l’État afin de « prévoir expressément le droit de prendre et de mettre en œuvre des décisions concernant la grossesse, y compris le droit à l’avortement ».
L’initiative garantirait le droit à l’avortement avant la viabilité du fœtus, consacrant un arrêt de 1999 de la Cour Suprême du Montana selon lequel les avortements avant la viabilité relèvent d’un « droit à la vie privée » garanti par la Constitution.
« Il interdirait au gouvernement de refuser ou d’entraver le droit à l’avortement avant la viabilité du fœtus, de refuser ou d’entraver l’accès à l’avortement si un médecin estime qu’il est nécessaire de protéger la vie ou la santé d’une femme, et empêcherait le gouvernement de pénaliser les patients, les prestataires de soins de santé ou toute personne qui aide quelqu’un à exercer son droit à prendre et à mettre en œuvre des décisions volontaires concernant sa grossesse ».
Les évêques catholiques du Montana ont écrit une lettre en Mai pour dénoncer la proposition, qualifiant l’initiative d’attaque contre «la reconnaissance de la dignité infinie dont jouissent toutes les personnes ».
Le Nebraska est le seul État de l’Union où les électeurs se prononceront sur deux mesures opposées en matière d’avortement. L’une vise à inscrire dans la constitution les protections actuelles en faveur de la vie, l’autre à instaurer un « droit » constitutionnel à l’avortement ».
La législation actuelle de l’État du Nebraska restreint l’avortement après environ 12 semaines. La mesure en faveur de l’avortement consacrerait le « droit » à l’avortement jusqu’au point de viabilité ou plus tard, pour protéger la santé de la femme enceinte.
Les électeurs du Nevada choisiront d’autoriser l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse. La législation du Nevada exige une majorité simple lors de deux élections consécutives pour modifier la constitution de l’État, ce qui signifie qu’elle devra être adoptée à nouveau en 2026.
La proposition soumise au vote dans l’Etat de New York interdirait la discrimination fondée sur « l’issue de la grossesse » ou « l’expression du genre ». Le 7 mai, un tribunal de l’État de New York a bloqué le vote de la pétition. Le 18 juin, la cour d’appel a décidé à l’unanimité d’autoriser le vote.
Le secrétaire d’État du Dakota du Sud a confirmé en mai le vote de l’amendement en faveur de l’avortement qui établirait « un droit constitutionnel à l’avortement » et autoriserait la procédure pendant neuf mois de grossesse. Actuellement, l’avortement est illégal dans le Dakota du Sud, sauf en cas de risque pour la vie de la mère.