Par Filipe d’Avillez et Amy Balog
Les églises du Liban ont ouvert leurs portes aux personnes cherchant à fuir l’impact dévastateur des attaques en cours. Bien que les frappes aériennes visent la milice islamiste Hezbollah, elles « touchent tout le monde », selon Marielle Boutros, coordinatrice de projet de l’organisation caritative catholique Aide à l’Église en détresse (AED) au Liban.
Elle a déclaré : « Les gens vivent maintenant dans des salles paroissiales, ils auront donc besoin de nourriture, de produits sanitaires, de matelas, de couvertures – et si cela continue, nous aurons besoin de chauffage pour l’hiver, même si, bien sûr, nous espérons que cela ne durera pas si longtemps. »
Elle a ajouté que l’organisation caritative travaillait avec des partenaires ecclésiastiques locaux pour trouver des moyens d’aider les milliers de personnes déplacées depuis le début des bombardements, lundi 23 septembre.
Mme Boutros a déclaré que « tout le sud du Liban est visé » – une région à forte population chrétienne – ce qui a conduit de nombreux habitants à chercher refuge dans les églises.
Elle a ajouté : « Il ne s’agit pas uniquement de zones chiites ou du Hezbollah, et de nombreuses familles chrétiennes y vivent. Certaines ont perdu leur maison et se déplacent maintenant du sud vers d’autres endroits de Beyrouth, du Mont-Liban et du nord, pour se mettre à l’abri ».
Mme Boutros a expliqué que des attaques ont également eu lieu dans des quartiers de Beyrouth où le Hezbollah dispose de la plupart de ses soutiens.
Elle a ajouté : « Beyrouth n’est pas une grande ville, donc si une partie de Beyrouth est visée, tout Beyrouth le sentira, et toute la journée les gens entendent le bruit des avions militaires ou des drones ».
Elle a souligné que le conflit pourrait entraîner une nouvelle vague de départs de chrétiens du Liban – un exode qui dure depuis des décennies -, ce qui réduirait encore l’influence chrétienne dans la région.
Selon Firass Abiad, ministre libanais de la Santé, au moins 558 personnes ont été tuées dans les frappes aériennes de lundi, dont 50 enfants.
Mme Boutros a déclaré que l’AED avait soutenu plus de 300 projets dans le pays, y compris l’aide d’urgence en réponse à la guerre de faible ampleur qui sévit dans le sud du Liban depuis le mois d’octobre dernier.
Elle a ajouté que les écoles, que l’organisation caritative a également soutenues, « sont fermées, mais c’est temporaire, et elles passent maintenant à l’enseignement en ligne ».
Mme Boutros a conclu en demandant aux amis de l’AED de prier pour que la paix « arrive enfin au Liban et dans toute la région, et pour une fin juste au conflit actuel ».