Pour la première étape de son nouveau voyage apostolique, le pape François s’est arrêté au Luxembourg jeudi 26 septembre 2024. Une journée très attendue, dont le moment fort a été sans aucun doute sa rencontre, l’après-midi, avec plus 10 000 catholiques venus l’écouter.
Le Luxembourg est un petit pays multiculturel et multilinguistique, qui s’est souvent trouvé au carrefour des événements historiques européens les plus importants. À deux reprises, dans la première moitié du siècle dernier, il a dû subir l’invasion et la privation de liberté et d’indépendance. Son histoire est néanmoins fortement liée à la recherche et à la construction de la paix.
Le Luxembourg, modèle d’accueil et d’intégration
Juste après son arrivée jeudi matin, le pape a effectué une visite de courtoisie au palais du Grand-ducal, où il a salué le Grand-duc Henri et son épouse María Teresa, ainsi que leur famille. Il a ensuite rencontré le premier ministre, les autorités et le corps diplomatique au Cercle Cité de Luxembourg-ville.
Dans son discours, il a surtout rappelé l’engagement et le rôle du Luxembourg dans la construction d’une Europe unie et solidaire : « Le Luxembourg est un pays aux portes ouvertes, un beau témoignage de non-discrimination et de non-exclusion ». Il a remercié les autorités pour leur esprit d’accueil, notamment envers les migrants, et a souhaité que le pays « soit une aide et un exemple pour montrer la voie à suivre dans l’accueil et l’intégration des migrants et des réfugiés. Et vous êtes un modèle en cela ».
Le Saint-Père leur a également parlé des avantages de la coopération entre les nations, et leur a demandé de continuer à rechercher le bien commun. « Et permettez-moi d’ajouter une chose » a-t-il déclaré avec humour à la fin du discours, « j’ai vu le taux de natalité : s’il vous plaît, plus d’enfants, plus d’enfants ! C’est l’avenir. Je ne dis pas plus d’enfants et moins de chiens – je le dis en Italie – mais plus d’enfants. »
Service, mission, joie et pardon : un beau programme
Après avoir déambulé dans les rues du Luxembourg et salué les passants, le pape François a retrouvé la communauté catholique multilingue du pays : la cathédrale et le parvis à l’extérieur était bondés. Cette rencontre coïncidait avec le Jubilé des 400 ans de la dévotion à Marie consolatrice des affligés, patronne de la ville et du pays.
Après plusieurs témoignages de foi donnés par des luxembourgeois, le pape a prononcé un discours en présence du cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, et du Grand-Duc et de sa famille.
Aux participants, il leur a demandé d’être des serviteurs et de se pencher particulièrement sur l’accueil : « Je vous encourage donc à rester fidèles à votre héritage, à cette richesse que vous avez, en continuant à faire de votre pays une maison d’amitié pour tous ceux qui frappent à votre porte en demandant aide et hospitalité ».
Il a ensuite abordé le thème de la mission, car « l’Église, dans une société sécularisée, évolue, mûrit, grandit. Elle ne se replie pas sur elle-même, triste, résignée, rancunière, non ». Il a demandé aux luxembourgeois d’avoir du courage et d’être fidèles aux « valeurs de toujours », ceci pour revaloriser de nouvelles voies d’évangélisation, afin de faire connaître au plus grand nombre la joie de la rencontre avec le Christ.
Le Saint-Père a, par ailleurs, invité le peuple catholique à la joie, « la joie de l’Évangile, car c’est ce qui nous fait tant croire et grandir ». Enfin, il a terminé son discours avec un message sur le pardon. « S’il vous plaît, ne perdez pas la capacité de pardonner. Vous savez que nous devons tous pardonner, mais savez-vous pourquoi ? Parce que nous avons tous été pardonnés et que nous avons tous besoin de pardon ».
Le pape a quitté jeudi soir le Luxembourg pour la Belgique, où il restera trois jours, à la rencontre des réalités pastorales et universitaires, notamment des facultés de Louvain. Il célèbrera une grande messe dimanche 29 septembre au stade du Heysel, à Bruxelles.