IIIe dimanche de l’Avent – Rite Romain
So 3,14-18 ; Is 12,2-6 ; Ph 4,4-7 ; Lc 3,10-18
La joie est la présence de l’Aimé
1) La joie n’est pas simplement une émotion, elle est une expérience.
Les textes des évangiles proposés par la liturgie romaine et ambrosienne attirent notre attention sur Jean-Baptiste, appelé aussi le Précurseur. Cette appellation indique que Jean ne courrait pas seulement en avant, mais devant le Christ pour Lui préparer le chemin, en le redressant par la charité d’une vie et d’une prédication de conversion.
Le Précurseur n’a pas mérité ce « surnom » parce qu’il courait physiquement, mais parce qu’il marchait avec des pas d’amour. Nous pourrions dire qu’il était un ambassadeur de l’Amour, qui enseignait qu’il fallait aller vers le Messie à pas d’amour converti, purifié.
La conversion est de dire « oui » à Dieu, comme le prophète Sophonie (Ière lecture) nous le rappelle, et de dire « oui » au prochain (Evangile d’aujourd’hui). En effet, lorsque les foules demandaient à Jean : « Que devons nous faire ? », celui-ci répondait : « Que celui qui a deux tuniques en donne une à qui n’en a pas ; et que celui qui a à manger fasse de même ».
Sophonie nous apprend que l’amour renouvelle le cœur (Ière lecture, 3, 18) et la peur le fait vieillir. L’Evangile d’aujourd’hui nous apprend que l’amour est partage et source de joie. Le psaume aussi nous invite à la joie : “Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !”. Dans la deuxième lecture l’Apôtre Paul ne dit pas moins ; et en écrivant aux chrétiens de Philippe, il insiste sur la joie : “Laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie” et il précise : “Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes.”
La source de la joie est Dieu, qui guide nos pas pour nous conduire où Il nous attend. Mais comment marcher vers la grande lumière du Christ qui nous est indiquée par la petite lumière de Jean ? La torche qui est Jean nous indique le Soleil qui est le Christ (de cette façon, nous ne nous brûlons pas nos yeux)? En redonnant notre cœur à Jésus qui donne force et espérance, aussi au milieu des situations les plus difficiles.
L’important est s’abandonner aux bras divins qui nous soutiennent dans notre chemin. Dieu ne nous abandonne jamais : il est l’Emmanuel, le Dieu toujours avec nous.
Tournons (con-vertissons) notre regard vers Lui. Admirons-Le sur le bois de la crèche à Bethléem et sur le bois de la Croix à Jérusalem, où il nous a définitivement donné Sa vie parce qu’Il nous aime. La contemplation d’un amour si grand ouvrira nos cœurs à une espérance et une joie que rien ne pourra abattre.
Comment pouvons-nous être tristes, si nous avons rencontré le Christ qui a donné Sa vie pour nous, pour chacun de nous ? Mais même si nous sommes tristes, cela ne fait rien. La tristesse est le signe que Dieu nous manque, même si nous n’en sommes pas conscients. La tristesse qui se fait humble demande, est le prix pour la joie de la réponse. Il suffit que notre cœur crie : « Viens, Seigneur Jésus », Toi, le Fils de Dieu qui n’est pas un Dieu qui prends plaisir au mal (cfr Ps 5,5). Alors nous ferons l’expérience de Dieu qui bénit « le juste : comme un bouclier, Il le couvre de Sa bienveillance » (Ps 5,13) et nous aurons une confiance sereine, fondée sur la miséricorde-fidélité (en hébreu hésed) de Dieu, d’une par, et sur la justice-salut (en hébreu sedaqáh) d’autre part. Ces deux mots hébreux sont utilisés par la Bible pour célébrer dans la joie l’alliance qui unit pour toujours le Seigneur à son peuple et aux fidèles pris chacun en particulier. En effet la joie du Christ consiste dans le fait qu’il daigne jouir de nous ; et notre joie parfaite consiste à être en communion avec Lui (cf St Augustin, Discours 32): c’est l’Alliance nouvelle et éternelle.
2) La joie n’est pas seulement être aimés, mais aimer en donnant.
La charité nait d’un cœur dilaté par la joie et la charité consiste à partager la joie, c’est la transmettre. Organiser (donner) une fête pour pouvoir partager sa joie avec les autres (réjouissez-vous avec moi) est la manière que le bon Pasteur connaît pour transmettre Sa joie quand il retrouve la brebis qui s’était perdue, c’est la manière que le Père miséricordieux utilise quand le fils prodigue retourne à la maison.
Les paraboles du bon Pasteur et du Père miséricordieux nous montrent clairement que l’amour produit la joie et que la joie est une forme d’amour. Aimer signifie vouloir le bien de l’autre et vouloir le bien de l’autre signifie procurer le vrai bien à la personne aimée, jusqu’au don heureux et total de soi-même à et pour qui l’on aime, comme l’a fait Jésus à Bethleem et sur le Calvaire. C’est ainsi que la Vierge Marie, pleine de grâce et de joie a fait : (« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ») lorsqu’elle a apporté à Elisabeth non seulement de l’aide matérielle, mais aussi la joie en personne : le Christ. Il est une Présence si joyeuse que le petit Jean, encore dans les entrailles de sa mère âgée, exulta de joie en percevant la présence de Jésus, même si celui-ci aussi était aussi dans les entrailles de sa jeune maman.
Si Jean fut capable de percevoir la présence du Christ, malgré l’obscurité des entrailles qui le contenaient, et s’en réjouit, ne pouvons-nous pas percevoir la présence du Christ, malgré l’obscurité des petites ou grandes difficultés qui nous entourent et être dans la joie ? Bien sûr que oui. Il suffit que nous allions chez le Christ avec la curiosité des pasteurs et l’attitude de recherche des Roi Mages et que nous nous mettions à genoux devant Lui. A leur suite, comme les pasteurs et les rois, offrons au Christ notre heureux étonnement et nos « pauvres cadeaux » (pour Celui qui a fait le monde et en est le Seigneur, même l’or est une petite chose). Et Lui se donnera à nous complètement et avec tendresse, à nouveau.
« Les femmes consacrées sont appelées de façon tout à fait spéciale à être, par le don d’elles-mêmes vécu en plénitude et avec joie, un signe de la tendresse de Dieu pour le genre humain et un témoignage particulier du mystère de l’Église, vierge, épouse et mère. » (Jean Paul II, Exhortation Apostolique, Vita Consecrata, 25 mars 1996, n. 57).
Les vierges consacrées reçoivent ce don d’une façon particulière durant le Rite de la Consécration et elles sont appelées à le vivre d’une façon toujours plus mûre et consciente. Par ce don, « la vierge est constitué comme personne consacrée, signe transcendant de l’amour de l’Eglise pour le Christ son époux, image eschatologique de la vie à venir » (Préliminaires au Rite, n. 1). « Recevez cet anneau, signe de votre union avec le Christ. Gardez une fidélité san partage au Seigneur Jésus ; il vous introduira un jour dans la joie de l’alliance éternelle » (Rituel de la Consécration des Vierges, n. 66).
La modalité habituelle est de faire mémoire du Christ, né pour nous, dans la vie quotidienne comme histoire du salut et rendre grâce (= faire Eucharistie). « Qu’elles brulent de charité et n’aiment rien en dehors de toi ; qu’elles méritent toute louange sans jamais s’y complaire ; qu’elles cherchent à te rendre gloire, d’un cœur purifié, dans un corps sanctifié ; qu’elles te craignent avec amour, et, par amour, qu’elles te servent » (Rituel de Consécration des Vierges n° 64), dans la joie.
En tout cas, tous et toutes, célibataires et mariés, religieux ou laïques nous sommes appelés à mettre en pratique les paroles de Jésus rappelées par Saint Paul dans les Acte des Apôtres : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Act 20,35). Cette phrase était expliquée par M. Teresa de Calcutta ainsi : « La joie est un réseau d’amour pour capturer les âmes. Dieu aime celui qui donne avec joie. Et celui qui donne avec joie donne plus ». Et le Serviteur de Dieu Paul VI écrivait : «En Dieu même tout est joie parce que tout est don » » (Exhortation Apostolique Gaudete in Domino, 9 mai 1975).
Donc avec joie préparons-nous à accueillir le Christ qui amène dans le monde le Don de Dieu, l’infini Amour fidèle et miséricordieux, juste et salvifique.
Prière de Saint Thomas More pour la bonne humeur :
“Donne moi l’humour
Donne moi une bonne digestion, Seigneur, et aussi quelque chose à digérer.
Donne moi la santé du corps avec le sens de la garder au mieux,
Donne moi une âme sainte, Seigneur, qui ait les yeux sur la beauté et la pureté, afin qu’elle ne s’épouvante pas en voyant le péché, mais sache redresser la situation.
Donne moi une âme qui ignore l’ennui, le gémissement et le soupir.
Ne permets pas que je me fasse trop de souci pour cette chose encombrante que j’appelle « moi ».
Seigneur, donne moi l’humour pour que je tire quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres.
Amen”
Saint-Thomas More, Martyr (7 février 1478 – 6 juillet 1535)
Mari et père exemplaire, homme politique, grand humaniste chrétien, qui a forgé le terme « utopie » (parole formée du grec ou = non et topos = lieu) qui signifie « en aucun lieu », mentionnant une île imaginaire formée par une société idéale.
Il est connu pour son refus d’accéder à la revendication du Roi Henri VIII de devenir Chef Suprême de l’Eglise Anglicane. Cette décision mit fin à sa carrière politique le conduisant à la peine capitale et fut accusé de trahison. Il préféra être condamné à mort par Henri VIII plutôt que trahir sa conscience. L’harmonie entre le naturel et le surnaturel constitue l’élément qui définit la personnalité de ce grand homme d’état anglais. Il vécut une vie publique intense, avec une humilité simple, marquée par « la bonne humeur » même à l’imminence de sa mort. Poussé par sa passion pour la vérité, il démontra qu’avec l’acceptation de sa condamnation à mort, on ne peut séparer l’homme de Dieu, ni la politique de la morale. Le témoignage de St Thomas More, décapité, illustre clairement une vérité fondamentale de l’éthique politique : la défense de la liberté de l’Eglise vis-à vis de l’ingérence inopportune de l’Etat et simultanément, au nom de la conscience, défense de la liberté de la personne envers le pouvoir politique.
Le 31 octobre 2000, le Pape Jean-Paul II, le proclama Patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques.
Lecture patristique
Saint Augustin d’Hippone (354 – 430)
Sermon XVI
ANALYSE. – Après avoir rappelé les éloges que Jean avait faits de Jésus et les témoignages que Jésus avait rendus à Jean, saint Augustin se demande comment et pourquoi le Précurseur envoya vers le Sauveur deux de ses disciples pour lui demander s’il était le Messie. En doutait-il après l’avoir montré comme tel au peuple d’Israël ? Il n’en doutait pas, mais il voulait confirmer les siens dans la foi à Jésus-Christ. – Recommandation en faveur des pauvres.
- La lecture du saint Évangile a soulevé devant nous une question relative à Jean-Baptiste. Que le Seigneur nous accorde de la résoudre à vos yeux comme il l’a résolue aux nôtres.
Le Christ, vous l’avez entendu, a rendu témoignage à Jean, et il l’a loué jusqu’à dire de lui que nul ne l’a surpassé parmi les enfants des femmes. Mais au-dessus de lui était le fils de la Vierge. Et de combien au-dessus ? Le héraut nous dira lui-même quelle distance entre lui et le Juge qu’il annonce. Sans doute Jean a devancé le Christ par sa naissance et ses prédications ; mais il l’a devancé pour le servir et non pour se préférer en lui. Tous les officiers du juge ne le précédent-il pas ? Ils lui sont inférieurs, quoiqu’ils marchent devant lui. Or, quel témoignage Jean n’a-t-il pas rendu au Christ ? Il est allé jusqu’à proclamer qu’il n’était pas digne de dénouer la courroie de sa chaussure. Quoi encore ? « Nous avons, dit-il, reçu de sa plénitude (2). » II se donnait comme un flambeau allumé à sa lumière ; aussi se prosternait-il à ses pieds ; il craignait en s’élevant de s’éteindre au souffle de l’orgueil. Il était si grand qu’on le prenait pour le Christ, et que si lui-même n’eût publié qu’il ne l’était point, l’erreur se serait accréditée et on aurait cru qu’il Pétait. Quel homme humble ! Le peuple lui rendait de tels hommages, et il les dédaignait. On se trompait sur la nature de sa grandeur, et il s’abaissait davantage. Ah ! c’est que rempli du Verbe de Dieu, il ne voulait point de l’élévation que confère la parole des hommes.
- Voilà ce que Jean dit du Christ ; mais le Christ, que dit-il de Jean ? Nous l’avons entendu tout à l’heure. « Il commença à dire de Jean à la multitude : Qu’êtes-vous allés voir dans le désert ? Un roseau agité par le vent?» Assurément non, Jean en effet ne flottait pas à tout vent de doctrine. « Mais qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, et plus qu’un prophète. Pourquoi plus qu’un prophète ? Les prophètes ont prédit le futur avènement du Seigneur ; ils ont désiré de le voir et ne l’ont pas vu ; mais Jean a obtenu ce qu’ils ont vainement cherché. Il a vu le Seigneur, il l’a vu, il l’a montré du doigt en s’écriant : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui efface le péché du monde (1), » le voici. – Déjà le Christ était venu, mais on ne le connaissait pas ; de là les fausses idées répandues sur Jean. Voici Celui que les prophètes ont désiré de voir, Celui qu’ils ont prédit, Celui que figurait la Loi. « Voici l’Agneau de Dieu, voici Celui qui ôte le péché du monde.» Tel est le témoignage glorieux rendu par lui au Seigneur.
Et de son côté : « Parmi les enfants des femmes, dit le Seigneur, il ne s’en est point élevé de plus grand que Jean-Baptiste. Mais Celui qui vient après lui dans le royaume des cieux est plus grand que lui ;» par l’âge il vient après lui, pansa majesté il est plus grand que lui,
C’est de lui-même que le Seigneur parlait ainsi. Combien donc Jean est grand parmi les hommes, puisque parmi les hommes le Christ seul est au-dessus de lui !
On peut encore donner aux mêmes paroles cette autre interprétation. « Parmi les enfants des femmes, il ne s’en est point élevé de plus grand que Jean-Baptiste ; mais le plus- petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.» A ces mots : « Celui qui est plus petit que lui dans le royaume des cieux est plus grand que lui,» donnez un sens différent de celui qui précède, et entendez ici le royaume des cieux où sont les Anges. Il s’ensuit que le moindre des Anges l’emporte sur Jean. Quelle idée Jésus nous donne de ce royaume que nous devons ambitionner ; de cette cité dont nous devons aspirer à devenir les citoyens ! Quels ne sont pas ceux qui l’habitent? Qui pourrait mesurer leur grandeur, puisque le moindre d’entre eux est supérieur à Jean? A quel Jean? A celui que nul ne surpasse parmi les enfants des femmes.
- Après ces glorieux et véridiques témoignages rendus au Christ par Jean et à Jean par le Christ, pourquoi du sein de sa prison, où il doit subir bientôt la mort, Jean envoie-t-il ses disciples vers le Christ en leur adressant ces mots: «Dites-lui: Etes-vous, Celui qui doit venir, ou bien est-ce un autre que nous attendons? Comment! c’est à cela que se réduisent toutes ses louanges? Doute-t-il de lui après l’avoir tant glorifié? Que dis-tu, Jean? A qui parlés-tu et qui es tu toi-même? C’est au Juge que tu parles et tu es son héraut. Tu l’as, montré du doigt, tu l’as montré et tu as dit: «Nous avons tous reçu de sa plénitude.» Tu as dit aussi: «Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sa chaussure; » et maintenant tu demandes: «Est-ce vous qui devez venir, ou est-ce un autre que nous attendons?» N’est-ce pas lui-même? Et toi? n’es-tu pas son précurseur? N’es-tu pas celui dont il a été prédit: «Voici que j’envoie mon Ange devant ta face et il te préparera la voie?» Comment lui préparer la voie si tu t’égares?
Les disciples de Jean s’en allèrent donc, et Jésus leur dit : « Allez, dites à Jean : Les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les pauvres évangélisés, et bienheureux qui ne se scandalisera point à mon sujet.» Ne vous imaginez point que Jean se soit scandalisé au sujet du Christ. Ces mots: «Etes-vous Celui qui doit venir?» semblent l’indiquer; mais interroge mes oeuvres: «Les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiées, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés;» et tu demandes qui je suis? Mes oeuvres sont des paroles. «Allez, annoncez. Comme ils retournaient,» et pour empêcher de dire: Jean était d’abord un homme de bien, mais l’Esprit de Dieu l’a abandonné, Jésus attendit leur départ, il attendit pour louer Jean, le départ des disciples de Jean.
- Comment donc résoudre cette obscure question ? Répands sur nous ta lumière, ô Soleil où s’est allumé ce flambeau.
La réponse est d’une incontestable évidence. Jean avait des disciples à part, ce n’était pas pour se séparer du Christ mais pour être prêt à lui rendre témoignage. Il fallait qu’il en eût pour rendre témoignage au Christ qui en avait et pour voir par eux les merveilles de Celui dont il aurait pu se montrer jaloux. Ces disciples de Jean avaient donc une haute idée de leur maître; ils s’étonnaient de ce que celui-ci disait du Christ, et Jean pour ce motif voulut avant sa mort que le Christ lui-même confirmât son témoignage. Ces disciples se disaient sans doute Notre Maître fait de Jésus un si pompeux éloge, Jésus ne le ratifiera point. «Allez, demandez-lui:» je ne doute pas, mais je veux vous instruire. «Allez, demandez-lui;» entendez de sa bouche ce que je ne cesse de répéter. Après le héraut, entendez le juge. «Allez, demandez-lui: êtes-vous Celui qui vient ou en attendons-nous un autre?» Ils allèrent, et pour eux-mêmes, non pas pour Jean, ils interrogèrent le Christ, et pour eux encore le Christ répondit: «Les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, les lépreux sont purifiés, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés. Vous me voyez, connaissez-moi; vous voyez mes oeuvres, connaissez Celui qui les fait. «Et bienheureux qui ne se scandalisera point à mon sujet.» C’est de vous que je parle et non de Jean. – Pour prouver en effet qu’il ne parlait pas de Jean, «Comme ils s’en retournaient, Jésus commença à dire de Jean à la multitude;» à faire de lui un éloge vrai, étant lui-même véridique et la vérité même.
- Cette question me semble suffisamment éclaircie. Il convient donc de terminer ici ce discours. Mais songez aux pauvres. Vous qui (306) n’avez pas fait encore votre offrande, faites-la; croyez-moi, ce n’est pas une perte. Que dis-je? Vous ne perdez que ce que vous ne mettez point sur le char de la charité. Nous allons distribuer aux pauvres ce que vous avez donné, je parle à ceux qui ont donné. Mais nous avons beaucoup moins que d’ordinaire; secouez votre indolence. Je me fais mendiant pour les mendiants. Que m’importe? Ah! que je sois mendiant pour les mendiants, pourvu que vous comptiez au nombre des enfants!
- 1. Jn 1,29