Communiqué de l'UISG @ internationalunionsuperiorsgeneral.org

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Abus: les supérieures générales encouragent les religieuses à porter plainte

« Profonde douleur et indignation face au schéma d’abus répétitifs »

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L’Union Internationale des Supérieures Générales des communautés de religieuses (UISG), qui a son siège à Rome, encourage celles-ci à porter plainte et à dénoncer les « abus de toutes sortes », dans un communiqué du 23 novembre 2018.
L’Osservatore Romano publie cet appel dans son édition en italien du 27 novembre 2018.
L’Osservatore Romano avait lancé un premier pavé dans la marre en mars dernier, en dénonçant les conditions de travail des religieuses. Maintenant les supérieures générales lèvent le voile sur un tabou: les abus dont les religieuses peuvent être les victimes dans le monde doivent être dénoncées, quelque soit l’auteur, y compris à l’intérieur même de l’Eglise.
Des religieuses sont victimes d’abus de pouvoir et d’abus sexuels, de viols, pas seulement en Inde ou dans certains pays d’Afrique, y compris de la part de membres du clergé, mais la loi du silence a longtemps prévalu, telle religieuse ayant peur d’être elle-même accusée si elle s’ouvrait à sa supérieure.
Le communiqué de l’UISG marque un tournant décisif pour que les victimes n’aient jamais peur de s’ouvrir à une supérieure et que l’agresseur ne puisse plus nuire.
L’UISG annonce aussi des mesures pour la prévention des abus.
Voici le communiqué de l’UISG, dans sa version en français.
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DÉCLARATION DE L’UISG CONTRE LES ABUS DE TOUTES SORTES

L’Union Internationale des Supérieures Générales (UISG), qui regroupe  2 000 Supérieures Générales de Congrégations religieuses féminines du monde entier, représentant plus de 500 000 Sœurs, exprime sa profonde douleur et son indignation face au schéma d’abus répétitifs qui prévaut au sein de l’Église et de la société aujourd’hui.

L’abus sous toutes ses formes – sexuelle, verbale, émotionnelle, ou tout usage inapproprié du pouvoir dans une relation, portent atteinte à  la dignité et au sain développement de la victime.

Nous apportons notre soutien aux femmes et aux hommes qui ont eu le courage de dénoncer des abus auprès des autorités. Nous condamnons celles et ceux qui entretiennent la culture du silence et du secret, souvent sous le couvert de la « protection » de la réputation d’une institution ou en affirmant qu’elle « fait  partie de notre culture ». Nous préconisons une dénonciation transparente civile et criminelle des abus, que ce soit au sein des congrégations religieuses, au niveau paroissial ou diocésain, ou dans n’importe quel domaine public.
Nous demandons que toute religieuse ayant été abusée dénonce cet abus auprès de la responsable de sa congrégation, et auprès des autorités ecclésiales ou civiles selon le cas. Si l’UISG reçoit une dénonciation d’abus, nous offrirons une présence d’écoute et nous aiderons la personne à avoir le courage de déposer sa plainte auprès des organisations compétentes.
Nous nous engageons à travailler avec les Autorités civiles et de l’Eglise, pour aider les victimes d’abus à guérir du passé, à travers un accompagnement et en réclamant justice. Nous investirons également dans la prévention des abus en collaborant au niveau de la formation et de la mise en place de programmes éducatifs, tant pour les enfants que pour les hommes et les femmes. Nous désirons tisser des liens de solidarité dans ces situations déshumanisantes et contribuer à une nouvelle création dans le monde entier.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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