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Vendredis de la miséricorde: le pape en visite à la "Casa di Leda"

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Pour des mamans détenues et leurs enfants

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Le pape François s’est rendu, à l’improviste, dans une maison d’accueil pour les femmes détenues ayant des enfants mineurs, provoquant la stupeur des mamans et des enfants, rapporte un communiqué du Vatican: le pape poursuit ainsi l’expérience des « vendredis de la miséricorde du Jubilé de la miséricorde.
Le pape a quitté le Vatican ce vendredi 2 mars 2018, dans l’après-midi, à 16h00, accompagné de Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, et il est allé « sans aucun préavis en cette circonstance », dans le quartier de l’EUR qui date de la préparation de l’Exposition universelle de Rome, prévue en 1942, mais annulée du fait de la guerre.
C’est là, indique le Vatican, que se trouve « la Casa di Leda », une résidence confisquée au crime organisé (mafias), qui abrite aujourd’hui une maison d’accueil pour les femmes détenues ayant des enfants mineurs: un projet unique en Italie.
Cinq jeunes mères âgées de 25 à 30 ans, y habitent actuellement: certaines d’ethnie Rom, une Egyptienne et une Italienne, chacune avec son enfant. Aux côtés des mamans en détention, il y a toujours des agents, des éducateurs et des bénévoles de l’association « A Roma Insieme ».
Le pape François a été accueilli avec beaucoup d’étonnement par les mamans, leurs enfants et le personnel qui était en service à ce moment-là dans l’établissement, raconte le communiqué.
Un goûter avec le pape
Le pape a pu échanger quelques mots avec les mamans et avec les jeunes en service à la Casa. Il a joué avec les enfants, leur a offert en cadeau des grands oeufs de Pâques, accueillis avec une grande joie par les enfants, qui l’ont invité à goûter avec eux.
Les mamans ont voulu laisser au pape un petit cadeau produit par les activités simples et les différentes tâches qu’elles accomplissent à l’intérieur de la Casa, tout en lui racontant cette possibilité qui leur a été donnée d’élever leurs enfants malgré les nombreuses difficultés.
Le séjour dans cette structure permet en effet aux mères d’accompagner et de ramener les enfants de l’école, ou de mener des activités utiles à l’apprentissage d’un métier, en vue d’une future réinsertion dans le monde du travail et dans la société.
Après avoir laissé des cadeaux aux jeunes mamans, dont un parchemin signé, en souvenir de sa visite, le pape a quitté la maison à 17 heures pour retourner à Santa Marta, au Vatican.
Le responsable de la structure, M. Mauro Di Lillo , a raconté au pape « les efforts » nécessaires pour la mettre en place, l’importance de redonner à la société un « espace réaménagé » et en même temps de développer un projet « de civilisation et une grande humanité ».
Invisibles et fleurs fragiles
« Sainteté, cher Père, nous sommes les invisibles »: c’est par ces mots que le M. Di Mauro a décrit la situation de ces enfants en se plaçant de leur point de vue: « Nous sommes certains de ces milliers de petites-filles et petits-garçons enfants de parents qui sont emprisonnés dans les prisons italiennes qui nous vivons avec eux en prison ou qui allons leur rendre visite (…). Pour défendre la dignité de nos parents emprisonnés ils nous raconte des mensonges nous faisant croire d’entrer dans un collège ou sur un lieu de travail. Nous sommes fouillés, violés dans notre intimité par des mains d’adultes étrangers, qui nous retirent nos peluches, les pauvres jouets qui sont nos amis, pour les ouvrir, les contrôler, Parfois ils nous prennent aussi notre culotte pour s’assurer que nos mères n’y ont pas caché de la drogue. »
« Nous sommes des fleurs fragiles, a ajouté le responsable de la Casa di Leda, dans le désert de la bureaucratie et les mesures de sécurité, dans l’indifférence des adultes aliénés par le travail laid et violent. Pour beaucoup nous sommes des statistiques: 4 500 enfants qui ont une maman en prison, environ 90 000 ceux qui ont un papa détenu. Même nos parents spéculent parfois sur nous. »
Collaboration de différentes associations
« Pour ne pas être montré du doigt, a-t-il insisté, nous racontons que notre père travaille dans des pays fantastiques et lointains et que notre mère est une reine. Pour nous défendre, nous devenons  agressifs et intraitables, mais nous ne sommes pas mauvais, ce sont les autres qui nous voient et nous veulent comme cela: « Nous sommes les enfants des prisonniers ». »
La maison est gérée par coopérative sociale « Cecilia Onlus » depuis mars 2017 et elle accueille des mamans détenues pour des infractions mineures et auxquelles est reconnue la « capacité parentale » et qui peuvent donc prolonger la période de détention avec leurs enfants au sein de cette maison-famille.
Les réalités de la P.I.D. (Pronto Intervento Disagio Società Cooperativa Sociale Onlus) l’association Ain Karim sont aussi  impliquées. Sont également en service dans la maison des personnes « Mises à l’épreuve », des prévenus coupables de délits mineurs pour lesquels la détention n’est pas prévue et qui peuvent avoir des aménagements de peine et effectuent des travaux utiles pour la collectivité.
 
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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