Veillée de Pentecôte: Protéger toute la création de l’exploitation égoïste

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Homélie de Benoît XVI

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ROME, Dimanche 4 juin 2006 (ZENIT.org) – Le respect de la Création a été certainement la partie la plus citée dans les media italiens de l’homélie de Benoît XVI lors des premières vêpres de la Pentecôte: une création dans son sens global, de la vie humaine pas encore née, à toutes les ressources placées par le Créateur à la disposition de l’homme. En quelque sorte un riche petit traité d’écologie spirituelle, globale. Mais dans cette perspective, le pape a aussi insisté sur la communion et l’unité, sur la liberté et la vie, et sur la source de la création: la vie de la sainte Trinité.

Le pape Benoît XVI a présidé la célébration des premières vêpres de la Pentecôte samedi, en fin d’après-midi, en présence de quelque 400 000 participants de plus de 120 mouvements et communautés nouvelles du monde entier.

L’unité, la création, la Trinité
« Les mouvements naissent de la soif de la vraie vie », disait le pape, or, « là où ne coule plus la vraie source de la vie, où l’on s’approprie la vie, au lieu de la donner, là, on est prêt à exclure la vie sans défense et pas encore née », et l’on finit facilement « par se réfugier dans la drogue dans la grande illusion ».

Evoquant l’unité de l’Eglise, le pape faisait remarquer que les multiples formes et l’unité sont inséparables, et que, justement, « l’Esprit, dans ses dons multiformes souffle où il veut ».

« Il veut, précisait le pape, vos formes multiples, et il vous veut pour l’unique corps. Il ne nous épargne pas la fatigue d’apprendre à construire des relations réciproques. Il prend part à l’édification de l’unique corps ».

Mais comment reconnaître l’Esprit Saint ? Toute la création porte son sceau répondait en substance Benoît XVI: « Nous devons, disait-il, la considérer comme un don qui nous a été confié, non pour la destruction ».

« Face aux multiples formes de l’exploitation de la terre », la création et l’histoire attendent des hommes et des femmes qui soient vraiment « enfants de Dieu »: « L’Esprit qui vient de Dieu nous apporte vie et liberté », a affirmé le pape.

La vie et la liberté, dons de l’Esprit
Pour ce qui est du don de la vie, le pape affirmait: « Les mouvements sont né justement de la soif de la vraie vie; là où l’on se contente de s’approprier la vie au lieu de la donner, là la vie des autres aussi est en danger; on est prêt à exclure la vie sans défense qui n’est pas encore née, parce qu’elle semble enlever un espace à la vie. Si nous voulons protéger la vie, nous devons surtout retrouver la source de la vie ».

Pour ce qui est du don de la liberté, le pape précisait: « La vraie liberté » n’est pas de faire ce que l’on veut: « Les mouvements ecclésiaux veulent et doivent être des écoles de cette liberté véritable. Dans ce monde, si plein de libertés factices, qui détruirent l’environnement et l’homme, nous voulons avec la force de l’esprit Saint apprendre ensemble la liberté véritable, démontrer aux autres par notre vie que nous sommes libres et combien il est beau d’être vraiment libres de la vraie liberté des enfants de Dieu ».

Participation active des mouvements et communautés à la liturgie
Le pape Benoît XVI était arrivé vers 17 h 30 au lieu de 18 heures, faisant sereinement et joyeusement le tour de la place Saint-Pierre, descendant ensuite la via della Conciliazione le long de laquelle la foule qui n’avait pu entrer place Saint-Pierre s’était amassée, au milieu des acclamations, des calicots, des drapeaux des nations et étendards des mouvements.

Deux chœurs ont soutenu et accompagné la liturgie: l’un formé de membres de différents mouvements, l’autre, celui du diocèse de Rome, sous la direction de Mgr Marco Frisina, avec la participation de l’orchestre du diocèse du pape.

Le pape a été accueilli par quelques mots de bienvenue du président du Conseil pontifical pour les Laïcs, Mgr Stanislas Rylko, la lecture du message de la fondatrice de l’Œuvre de Marie – connu sous le nom de Mouvement des Focolari, Chiara Lubich, et l’allocution du secrétaire du Conseil pontifical pour les Laïcs, Mgr Joseph Clemens. Des commentaires des trois psaumes ont été proposés par le fondateur de la communauté de Sant’Egidio, Andrea Riccardi, le fondateur du Chemin néo-catéchuménal, Kiko Argüello, et par le président de la Fraternité Communion et Libération, don Julián Carrón.

« L’Eglise peut compter sur les Mouvements, prêts à la mission », disait notamment Mgr Rylko.

« A vous, Sainteté, nous voulons assurer que la collaboration et la communion entre les Mouvements continuera afin que dans la pleine communion avec vous et dans l’obéissance, on travaille à la mise en œuvre des objectifs voulus par jésus : avant tout l’unité », disait le message de Chiara Lubich, lu par Graziella De Luca.

Dans l’expérience de Sant’Egidio, Andrea Riccardi soulignait l’importance de l’aide de la prière dans les situations les plus humainement désespérées: « Les vies humaines ne doivent pas être oubliées! Je pense en ce moment à l’Afrique, mais j’ai aussi à l’esprit les pauvres, dont la maison est souvent un tas d’ordures. Dieu n’est pas indifférent! Nous l’avons vu! »

Kiko Argüello, fondateur du Mouvement néocatéchuménal, a pour sa part exhorté à persévérer dans le combat spirituel de la foi: « Dans l’Apocalypse, on dit que l’Agneau immolé a vaincu la bête. Et pour que les chrétiens ressemblent à l’Agneau, ils ont besoin des charismes ».

Don Julian Carrón, a pour sa part souligné que lorsque souffle l’Esprit, il transforme la vie et l’humanité ne reste pas indifférente: « Une seule chose peut susciter chez ceux que nous rencontrons dans la vie le désir de venir avec nous: voir la réalisation en nous de la promesse du Christ ».

Le « doux Christ sur la terre » et la vocation à l’amour
Le 30 mai 1998, le pape Jean-Paul II avait prononcé pour les mouvements des paroles qui ont encore résonné samedi soir: « A tous, je veux crier: ‘Ouvrez-vous avec docilité aux dons de l’Esprit! Accueillez les charismes avec gratitude et obéissance’ ».

Les vêpres ont été marquées par le geste symbolique de sept responsables de communautés qui ont allumé sept torches à un même feu, pour aller à leur tour allumer sept brasiers faits de trois flammes. Parmi eux, un Français, Dominique Vermersch, père de famille, ingénieur agronome, et actuellement modérateur de la Communauté de l’Emmanuel.

Particulièrement touchantes ont été, à la fin de la célébration, les paroles de gratitude de Patty Mansfield, témoin de la naissance du Renouveau charismatique catholique aux Etats-Unis en 1967, qui, en anglais remerciait très chaleureusement le pape de son invitation à ce rassemblement. Elle citait à son adresse l’expression de sainte Catherine de Sienne « qui appelait le pape de son époque le « doux Christ sur la terre » », rappelait-elle pour appliquer ce titre au pape Benoît XVI avant de citer une autre mystique dont il a naguère soutenu le « doctorat » : sainte Thérèse de Lisieux. Patty Mansfield concluait en disant que la vocation des mouvements dans l’Eglise est celle exprimée par la sainte française: « Dans le cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’amour ». Elle remerciait ainsi le pape de sa première encyclique : « Dieu est amour ».

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ZENIT Staff

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