« Nous sommes faits pour vivre en relation, dans une société inclusive et solidaire, cela fait partie de notre « écologie humaine », tel est notre écosystème. »
C’est ce qu’a déclaré M. Tebaldo Vinciguerra, official du Dicastère pour le service du développement humain intégral, en intervenant à la Commission Sciences sociales et humaines au cours de la 39e session de la Conférence générale de l’UNESCO qui s’est réunie du 7 au 9 novembre 2017, indique la mission du Saint-Siège à l’UNESCO.
« Les papes, a dit M. Vinciguerra, proposent depuis des décennies le concept de « développement humain intégral ». Il a rappelé qu’un chapitre de l’encyclique Laudato si’ du pape François avait été aussi consacré à l’écologie intégrale.
« Il n’est jamais inutile ni trop tard de rappeler à quel point notre temps a besoin de paix, de rencontre et de dialogue, a souligné l’official du Dicastère pour le service du développement humain intégral, besoin d’une politique, d’une diplomatie et d’une éthique qui soient réellement au service du bien commun de toute la famille humaine. »
MD
Intervention de M. Tebaldo Vinciguerra
Une solide base de principes éthiques est un fondement indispensable pour toutes les actions de l’UNESCO et, plus généralement, pour le travail des Nations Unies et la feuille de route tracée par l’Agenda 2030. La dignité humaine, reconnue par la Charte des Nations Unies est un socle précieux. Chaque personne a son inaliénable dignité, sa valeur, ses limites en tant qu’être humain.
Et elle existe au sein de la grande famille humaine : nous sommes faits pour vivre en relation, dans une société inclusive et solidaire, cela fait partie de notre « écologie humaine », tel est notre écosystème. C’est là un point de départ anthropologique dont il faut tirer des implications pour notre temps.
Il est effet nécessaire de prendre conscience, à notre époque, des menaces qui pèsent sur la dignité humaine ; menaces qui peuvent venir de bien des secteurs. Par exemple : le dérèglement économique qui favorise l’économie criminelle et qui entraîne le chômage, le travail esclave, la pauvreté extrême, la vente de produits qui créent une dépendance ; l’enfermement de certaines zones dans des cycles de sous-développement et d’exploitation insoutenable ; la violence dans bien des pays, qui se traduit par des migrations involontaires, des reculs dans l’alphabétisation et souvent par le recrutement d’enfants soldats ; ces dérives dans la bioéthique et le domaine paramédical qui entraînent des penseurs et des praticiens vers l’eugénisme, la location d’utérus, l’avortement, la production d’êtres humains programmés sur mesure rendue possible par les avancées de la génétique ; la violation de droits humains ou encore la promotion de soi-disant droits qui n’ont aucun fondement anthropologique.
Or, les papes proposent depuis des décennies le concept de « développement humain intégral ». Et l’encyclique Laudato si’ du pape François consacre un chapitre à l’écologie intégrale. Il est besoin d’une vision ambitieuse et holistique, « intégrale » de ce que doit être une politique de développement social, ou encore des sujets qui mériteraient d’être traités par le dialogue interculturel ou interreligieux. Il s’agit de promouvoir et de développer tous les aspects de la personne, en promouvant toutes les personnes – la société dans son ensemble.
Il n’est jamais inutile ni trop tard de rappeler à quel point notre temps a besoin de paix, de rencontre et de dialogue ; besoin d’une politique, d’une diplomatie et d’une éthique qui soient réellement au service du bien commun de toute la famille humaine.
L’encyclique Laudato si’ met en garde : « Beaucoup de choses doivent être réorientées, mais avant tout l’humanité a besoin de changer. La conscience d’une origine commune, d’une appartenance mutuelle et d’un avenir partagé par tous, est nécessaire. Cette conscience fondamentale permettrait le développement de nouvelles convictions, attitudes et formes de vie. Ainsi un grand défi culturel, spirituel et éducatif, qui supposera de longs processus de régénération, est mis en évidence » (§ 202). L’urgence de freiner la violence à laquelle nous assistons à plusieurs échelles ne permet cependant pas que l’on ignore ce besoin d’engagement sérieux sur le long terme. D’où l’importance d’établir de saines bases, notamment dans le travail de l’UNESCO et des États membres qui est réalisé au service des enfants et des jeunes, en partenariat avec les parents, avec les institutions culturelles ou éducatives.
Merci.
UNESCO, 39ème session de la Conférence générale @ Mission du Saint-Siège
UNESCO: le Saint-Siège plaide pour «une société solidaire» (texte complet)
Commission Sciences sociales et humaines