Un livre présente le mystère de l’Immaculée Conception de Marie

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Entretien avec le père Paul Haffner, Professeur de théologie

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ROME, mercredi 8 décembre 2004 (ZENIT.org) – Le père Paul Haffner, titulaire d’une Chaire à la Faculté de Théologie de l’Université pontificale Regina Apostolorum (UPRA), a publié il y a deux mois aux éditions Gracewing (Grande-Bretagne) et Hillenbrand Books (USA), un ouvrage en langue anglaise intitulé : « The Mystery of Mary », (« Le Mystère de Marie »).

A l’occasion de la solennité de l’Immaculée Conception, Zenit a voulu interviewer l’auteur.

Zenit : Quelles raisons vous ont poussé à écrire un livre sur le dogme de l’Immaculée Conception ?

P. Paul Haffner : L’ouvrage ne traite pas uniquement du dogme de l’Immaculée Conception. Ce livre a été publié pour célébrer le 150ème anniversaire de la définition, par Pie IX, du dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge.

Dans ce livre je tente d’offrir une vision claire, articulée et globale de la théologie et de la doctrine à l’égard de Marie, dans une perspective historique. Je suis convaincu en effet que la base d’une riche dévotion à l’égard de la Mère de Dieu commence par une authentique doctrine fondée sur les Ecritures et sur la Tradition, et nourrie par une bonne théologie.

Zenit : Pourquoi Pie IX a-t-il décidé de proclamer le dogme de l’Immaculée Conception ?

P. Paul Haffner : En 1849, le Bienheureux Pie IX a consulté les évêques sur la foi de l’Eglise relative à la doctrine de l’Immaculée Conception, et également sur l’opportunité ou non d’une définition dogmatique à ce propos. La réponse fut affirmative dans l’ensemble des scrutins, et ainsi, le 8 décembre 1854, le Bienheureux Pie IX définit solennellement la doctrine de l’Immaculée Conception. Le pape proclama une doctrine à laquelle l’Eglise croyait déjà depuis les premiers temps d’une manière ou d’une autre.

Zenit : Il semble que le monde moderne ait des difficultés à comprendre le sens du dogme lié à la Vierge Marie. De quelle manière l’expliqueriez-vous aux jeunes d’aujourd’hui ?

P. Paul Haffner : La difficulté est liée au monde moderne, et réside dans le fait que celui-ci est l’héritier de nombreuses philosophies erronées et incomplètes. En effet, le Mystère de Marie illustre et révèle non seulement le Mystère du Christ, mais également les désirs ardents et les aspirations de l’existence humaine. Son Immaculée Conception et sa vie exempte du péché, nous montrent par exemple que le salut en Dieu a vraiment eu un impact, parce qu’Il l’a préservé du péché. Elle est donc un rayon de lumière dans un monde marqué par les ténèbres.

En outre, en 1950 a eu lieu la définition de l’Assomption de Marie, et cela aussi a été d’une grande importance historique. Cela est advenu au milieu d’un siècle où la sacralité du corps humain était niée de manière théorique et pratique à de nombreux niveaux.

Dans la première moitié du XXème siècle, celle-ci a été niée au niveau politique dans les systèmes totalitaires du marxisme et du nazisme à travers la négation de la conception théorique de la sacralité du corps et à travers la mort de millions de personnes dans les goulags et dans les camps de concentration.
Dans la deuxième moitié du XXème siècle, l’assaut déchaîné contre la sacralité du corps humain dépassa l’imagination avec le massacre de millions et de millions de personnes à travers l’avortement et l’euthanasie, et aussi à travers les expériences sacrilèges réalisées sur les embryons, pour ne pas parler ensuite de l’ingénierie génétique et des tentatives de clonage des êtres humains.

Tout ceci est contre balancé par l’affirmation du Christ selon laquelle la Vierge a été élevée corps et âme dans la gloire des Cieux. L’Eglise, croyant dans la résurrection du corps, considère que ce corps a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et qu’il est appelé à un destin surnaturel dans le Christ.

Zenit : Quelle relation existe-t-il entre la conception de Marie et le dialogue oecuménique ?

P. Paul Haffner : De nombreux passages du livre traitent des questions œcuméniques liées à la Vierge. Alors qu’existe un accord significatif entre catholiques et orthodoxes sur la mariologie, il est encourageant de noter une appréciation croissante de Marie au sein des cercles réformés.

En effet, un théologien réformé que j’ai cité dans le Chapitre 7, John Macquarrie écrit : « C’est Marie elle-même qui est venue symboliser l’harmonie parfaite entre la volonté divine et la réponse humaine, ainsi c’est elle qui donne un sens à l’expression co-rédemptrice » (1).

Marie est également Médiatrice au moyen des anges, comme il a souvent été soutenu dans la théologie orientale. Marie en effet, étant proche de Dieu, est la seule qui mérite de recevoir la Grâce de l’Esprit Saint.

Saint Grégoire Palamas soulignait de cette manière l’importance de la Theotokos, après son départ de ce monde : « Du niveau de proximité avec Dieu qui dépasse tous ceux qui se sont approchés de Lui, pour toutes ces raisons la Theotokos a été considérée comme la plus méritante par une foule toujours plus grande. Je ne parle pas seulement des hommes, mais également de la hiérarchie même des anges » (2).

(1) J. Macquarrie, Mary for All Christians ( London ; Collins 1990 ; p. 113)
(2) Saint Grégoire Palamas, A Homily on the Dormition of Our Supremly Pure Lady Theotokos and Ever-Virgin Mary (Homily, 37)

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ZENIT Staff

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