Le pape François remercie le « Groupe Sainte-Marthe » pour sa « contribution essentielle pour affronter les causes et les effets » du fléau de la traite et de l’exploitation des personnes « qui continue de causer d’indicibles souffrances humaines »: « L’Église est reconnaissante, ajoute-t-il, pour tous les efforts faits pour apporter le baume de la miséricorde divine à ceux qui souffrent ».
Le pape François a reçu en audience les membres du « Groupe Sainte-Marthe » ce vendredi 9 février 2018, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, à l’issue de la réunion qui s’est déroulée au Vatican du 8 au 9 février.
Le pape invite à « à examiner sérieusement les différentes formes de complicité avec lesquelles la société tolère et encourage (…) l’exploitation d’hommes, de femmes et d’enfants vulnérables. Il dénonce « les vastes secteurs qui y sont liés », comme les technologies et les moyens de communication, « sans parler de l’étude des implications éthiques des modèles de croissance économique qui privilégient le profit sur les personnes ».
Le « Groupe Sainte-Marthe » a été lancé en 2014 par le pape François, et il rassemble des compétences dans différents domaines: police, réseaux de communautés religieuses, finance, droit… pour à la fois lutter contre l’activité des trafiquants et aider les victimes à se réinsérer dans la société.
Voici notre traduction du discours prononcé par le pape François.
L’allocution du card. Nichols, archevêque de Westminster, qui a remercié le pape au nom du Groupe Sainte-Marthe, se trouve ici. Il a notamment rendu hommage au courage des religieuses, en première ligne.
HG
Allocution du pape François
Chers frères évêques,
Chers amis,
Je vous souhaite la bienvenue, à vous les membres du Groupe Sainte-Marthe, à l’issue de votre Conférence consacrée cette année à fournir une perspective mondiale sur la traite des êtres humains et sur les formes modernes d’esclavage. En tant que responsables dans les forces de l’ordre, dans la recherche, dans les politiques publiques et dans l’assistance pastorale, vous offrez une contribution essentielle pour affronter les causes et les effets de ce fléau moderne qui continue de causer d’indicibles souffrances humaines.
Mon espoir est que ces journées de réflexion et d’échange d’expériences aient davantage porté à la lumière l’interaction des problématiques mondiales et locales de la traite de personnes humaines. L’expérience montre que ces formes modernes d’esclavage sont bien plus répandues que ce que l’on peut imaginer, jusque – c’est pour nous une honte et un scandale – à l’intérieur de nos sociétés les plus prospères.
Le cri de Dieu à Caïn, qui se trouve dans les premières pages de la Bible – « Où est ton frère ? » – nous provoque à examiner sérieusement les différentes formes de complicité avec lesquelles la société tolère et encourage, particulièrement en ce qui concerne la traite à des fins sexuelles, l’exploitation d’hommes, de femmes et d’enfants vulnérables (cf. Ex. ap. Evangelii gaudium, 211). Les initiatives destinées à combattre la traite de personnes humaines, dans leur objectif concret de démanteler les réseaux criminels, doivent considérer de plus en plus les vastes secteurs qui y sont liés, comme par exemple l’usage responsable des technologies et des moyens de communication, sans parler de l’étude des implications éthiques des modèles de croissance économique qui privilégient le profit sur les personnes.
Je suis convaincu que vos discussions de ces derniers jours aideront aussi à augmenter la prise de conscience de la nécessité croissante d’aider les victimes de ces crimes, en les accompagnant sur un chemin de réintégration dans la société et de rétablissement de leur dignité humaine. L’Église est reconnaissante pour tous les efforts faits pour apporter le baume de la miséricorde divine à ceux qui souffrent, parce que cela représente aussi un pas essentiel pour l’assainissement et le renouveau de la société dans son ensemble.
Chers amis, avec ma gratitude pour votre engagement et votre collaboration dans ce secteur crucial, je vous présente mes meilleurs vœux, accompagnés de ma prière, pour la poursuite de votre travail. Sur vous, sur vos familles et sur tous ceux que vous servez, j’invoque la bénédiction du Seigneur qui donne sagesse, force et paix. Et je vous demande, s’il vous plaît, de vous souvenir de prier pour moi.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat