Syrie: crise de l'eau, une situation humanitaire dramatique à Alep

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Nouvelles du terrain

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L’eau est coupée dans la ville d’Alep, à plus de 300 km au Nord de Damas, depuis plus d’une semaine, la centrale étant occupée, et les habitants s’empoisonnent en buvant de l’eau polluée. Un témoin qui souhaite garder l’anonymat tire le signal d’alarme auprès de Zenit.

Les habitants commencent à « désespérer »: rien pour se laver, pour les lessives, ménages… Et rien surtout pour boire. Le prix des bouteilles d’eau est devenu exorbitant.
Le gouvernement a demandé aux mosquées et aux églises qui ont des puits de faire des distributions gratuites. Les queues s’en finissent pas, avec de maigres résultats.
Les hôpitaux sont surchargés de gens rendus malades par de l’eau polluée: la situation est « dramatique ».

Ceux qui bénéficient d’un puits artésien réduisent leur consommation au maximum, par solidarité, et parce que les puits ne sont pas intarissables, après plus d’un an de sécheresse, elle aussi dramatique, et que les moteurs qui tirent l’eau doivent être ménagés.

A Pâques, la situation s’est encore dégradée, avec de violents combats notamment dans le quartier de l’université. Les routes ayant été coupées à l’entrée de la ville, les denrées alimentaires ne passaient plus. Les prix ont grimpé, laissant les pauvres « de plus en plus désemparés »… Les coupures d’électricité ont repris, parfois pour plusieurs jours, comme au moment du triduum pascal.

Mais la même source décrit aussi la solidarité des habitants pour accueillir les familles de réfugiés et évoque des « témoignages de foi, de pardon, d’entraide rayonnent, discrètement mais efficacement, témoignant de la charité qui anime un nombre infini de cœurs ».

Le Jeudi Saint qui a été « très violent dans les quartiers chrétiens d’Alep et des célébrations ont dû être supprimées », mais les autres jours ont été « assez calmes et les foules sont revenues dans les églises ».

Le Frans van der Lugt, jésuite d’origine néerlandaise, assassiné à Homs le 7 avril, « reste pour tous un bel exemple » déclare la même source: « jusqu’au bout, le Père Frans a voulu être un témoin de paix et de réconciliation : puisse son sacrifice, joint à ceux d’innombrables personnes, connues ou inconnues, qui offrent leur vie pour le pays, donner enfin, unis au Sacrifice rédempteur du Christ, des fruits de paix et de vie pour cette chère Syrie ».

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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