Session inaugurale du Synode sur l'Amazonie, 7 octobre 2019 © Vatican Media

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Synode pour l’Amazonie: synthèse officielle de la 8ème Congrégation générale

Combien de personnes aujourd’hui connaissent l’Évangile ?

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La première semaine de travaux du Synode spécial des évêques sur l’Amazonie s’est conclue au Vatican par la huitième Congrégation générale du 12 octobre 2019, à laquelle ont participé 166 pères synodaux sous la présidence du pape François. Parmi les thèmes abordés : la centralité du Christ pour la mission de l’Église en Amazonie avec la question « combien de personnes aujourd’hui connaissent l’Evangile ? », indique le Saint-Siège qui propose cette synthèse des interventions.

Réflexion sur le célibat et le sacerdoce

Plus d’une intervention est revenue sur le thème des Viri probati. Certaines ont ainsi souligné que le manque de vocations n’est pas seulement un problème amazonien. Alors pourquoi faire des exceptions exclusivement pour cette région ? Il a été suggéré par exemple qu’un synode spécifique soit consacré à cette question.
Parallèlement à cela, de nombreux chrétiens affirment avoir été accueillis par les cultures indigènes précisément à cause de leur célibat. De plus, le monde actuel considère le célibat religieux comme le dernier rempart à abattre sous la pression d’une culture hédoniste et sécularisée. Il est donc nécessaire de réfléchir attentivement à la valeur du célibat. Il y a aussi ceux qui ont défini comme inévitable et souhaitable pour l’Amazonie la réflexion sur de nouveaux modèles d’admission au sacerdoce. Si l’on veut encourager l’envoi de prêtres d’autres diocèses et régions, il est recommandé de proposer l’ordination d’hommes sages à la foi éprouvée. Une telle hypothèse n’affecterait pas la communion dans l’Église, ni ne minerait la valeur du célibat. Selon certains, elle représenterait une étape décisive pour l’accomplissement d’un ministère ordonné non pas de visite, mais de présence. Il ne s’agit pas seulement de trouver des réponses au manque de vocations, mais d’exprimer une Église qui a une identité amazonienne. Ce synode, a-t-on suggéré, devrait jeter les bases d’une nouvelle étape, car la foi en l’Esprit Saint doit être plus forte que la peur de faire des erreurs.

Lutter contre toutes les formes de cléricalisme

Le thème des femmes dans l’Église est également revenu cet après-midi avec la demande d’une plus grande responsabilité pastorale et d’une participation effective des femmes, y compris dans la prise de décision. Un discernement pour l’institution du diaconat féminin dans la région a été demandé. De fait, aujourd’hui, les femmes ont acquis de plus en plus de place dans la vie de la communauté, non seulement comme catéchistes ou mères, mais aussi comme sujets possibles de nouveaux ministères. De plus, la présence des femmes, en signe de réconciliation et d’alliance, jette les bases d’une Église moins cléricale. L’on remarque que le cléricalisme dans l’Église est encore présent aujourd’hui et entrave le service, la fraternité et la solidarité.

A l’écoute de l’Esprit-Saint, connectés les uns aux autres

Un synode à l’écoute constante de l’Esprit Saint: il a été suggéré que cette attitude devrait toujours guider et inspirer l’urgente et nécessaire conversion écologique pour contrer la destruction environnementale qui menace la planète. La création est en effet confiée à nos soins et l’Amazonie est le jardin le plus beau et le plus vivant de la planète. Malheureusement, il y a le risque, avec les incendies notamment, de transformer ce «paradis sur terre» en un «enfer» qui pourrait nous priver de ce patrimoine indispensable. Marcher ensemble, c’est écouter «l’agonie de la Terre-Mère» et prendre acte de la «violence de l’industrie extractive ethnocidaire». L’appel lancé par les organisations indigènes amazoniennes est d’inverser la tendance pour éviter de tomber dans un précipice.
Nous sommes tous connectés les uns aux autres. «Bien vivre» n’est pas synonyme de luxe et de bien-être, mais signifie être lié à son prochain, à la terre. La fragmentation de l’existence humaine doit être rejetée et la disparité des conditions sociales, condamnée. La mondialisation, bien qu’elle ait apporté d’indéniables avantages à la vie des populations, a ouvert la porte à un capitalisme sauvage et au matérialisme qui ont accru un consumérisme extrêmement néfaste. Dans ce monde développé, on prétend payer à bas coûts des produits fabriqués au prix du sang des peuples autochtones. D’où l’appel pour un style de vie plus simple, pour une conversion écologique qui embrasse un commerce plus juste au nom de la justice et de la paix.

Le visage indigène de la vie religieuse

On demande qu’une attention constante soit accordée à la souffrance des peuples autochtones, dont l’existence en Amazonie est souveraine. Découvrir les semences du verbe dans la culture et la tradition de la région signifie reconnaître que le Christ vit déjà dans le peuple à évangéliser. L’Evangile, en effet, n’est pas le patrimoine exclusif d’une culture. Cette approche favorisera l’existence d’une Église indigène et amazonienne. L’exemple précieux de la vie consacrée, qui en Amazonie prend un visage indigène, a également été souligné. Religieuses et religieux luttent ensemble pour les droits des peuples et sentent l’appel à approfondir et à conjuguer de plus en plus, par la formation continue, la culture indigène et la spiritualité chrétienne, en favorisant une écologie intégrale qui protège l’homme et la nature.

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Rédaction

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