Place Saint-Pierre © Musées du Vatican

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Sécurité: le card. Parolin salue la collaboration des gendarmes du Vatican et de la police italienne

Fête des saints archanges

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La mission de la Gendarmerie vaticane et de la police d’État italienne « nécessite une préparation spécifique, un soin exemplaire et une haute tension morale », a dit le cardinal Pietro Parolin qui a aussi salué leur « collaboration » et leur « synergie exemplaires ».
Le cardinal secrétaire d’État a en effet prononcé l’homélie au cours de la messe dans l’église de Santa Maria della Famiglia, au Gouvernatorat de la Cité du Vatican, pour le Corps de la Gendarmerie vaticane et pour la Police d’État italienne à l’occasion de la fête de leur saint patron, saint Michel Archange, ce vendredi 29 septembre 2017.
« La sécurité est un bien inestimable qui se construit moyennant un travail d’équipe incessant, dans la collaboration concrète et intelligente de tous », a affirmé le cardinal. « C’est le résultat d’une constante et prudente action, d’autant plus efficace qu’elle est discrète et capillaire. »
« Les lectures bibliques de la fête de ce jour nous enseignent que la persistance du mal et du péché dans le monde trouve son origine dans des événements qui dépassent l’histoire elle-même et impliquent des dynamiques célestes », a rappelé le secrétaire d’État.
Mais l’Écriture nous assure aussi, a-t-il poursuivi, « que l’archange Michel a prévalu et que le mal, tout en apportant le désordre et la souffrance, n’aura pas le dernier mot. »
Voici notre traduction de l’homélie, en italien, du cardinal Parolin.
HG
Homélie du cardinal Secrétaire d’Etat
Éminences, Excellences, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les Autorités, chers Gendarmes et Agents, chers frères et sœurs dans le Christ,
Je suis heureux de célébrer cette sainte messe pour vous, gendarmes et agents de la Sécurité publique, le jour où l’Église fête les archanges Michel, Gabriel et Raphaël.
J’adresse cordialement la bienvenue à S.E. Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Marco Minniti et au chef de la Police italienne, le dr. Franco Gabrielli et je les remercie pour leur présence. Je salue le commandant de la Gendarmerie pontificale, le dr. Domenico Giani.
Au nom du Saint-Père François, je vous remercie, chers gendarmes et agents, pour l’important service que vous rendez et pour votre dévouement et votre engagement.
La mission qui consiste à assurer, par votre présence discrète et attentive, l’ordre, la tranquillité et l’observance des normes, nécessite une préparation spécifique, un soin exemplaire et une haute tension morale. Celle-ci, quand elle est enracinée dans la foi, prédispose l’esprit et le cœur à recevoir ce supplément de force, de clarté et de sérénité qui vient d’en-haut et qui se révèle très utile pour la bonne réussite de votre travail.
Je désire souligner aussi la collaboration et la synergie exemplaires avec lesquels vous vous comportez, facteur indispensable pour la bonne issue de votre mission et je souhaite que vous puissiez toujours plus en tirer un profit réciproque à travers un fructueux échange d’expériences et d’informations.
La sécurité est un bien inestimable qui se construit moyennant un travail d’équipe incessant, dans la collaboration concrète et intelligente de tous. C’est le résultat d’une constante et prudente action, d’autant plus efficace qu’elle est discrète et capillaire. Je vous exhorte donc à entrainer non seulement votre corps pour les exigences opérationnelles de vos fonctions et votre intelligence pour la compréhension des phénomènes humains et naturels, mais aussi votre esprit pour être toujours bien équipés devant les difficultés et les imprévus.
La fête de ce jour nous conduit à réfléchir sur les anges, sur cette vérité de foi qui concerne l’existence des êtres incorporels que la Sainte Écriture appelle habituellement des anges. Comme nous l’avons appris au catéchisme, ce sont des purs esprits qui se tiennent en présence de Dieu, dociles exécuteurs de sa volonté et de son projet de salut pour le genre humain et toute la création. À partir de son commencement jusqu’à l’heure de la mort, ils entourent la vie humaine de leur protection et de leur intercession. Tous les fidèles ont à leurs côtés un ange comme protecteur et pasteur, l’ange gardien (cf. Catéchisme de l’Église Catholique n. 336).
L’Église célèbre ensuite la mémoire de certains anges en particulier : Gabriel, « force de Dieu » qui a annoncé à Zacharie la naissance du Baptiste et à la Vierge Marie la naissance de Jésus ; Raphaël, qui a accompagné Tobie dans son difficile voyage, a guéri sa femme Sara et la cécité de son père Tobi, méritant ainsi son nom qui signifie « médecine de Dieu » ; et enfin Michel, que vous honorez comme votre patron céleste.
Et il est certainement approprié que saint Michel, prince des milices célestes, soit votre protecteur. À toutes les époques, y compris celle qu’il nous est donné de vivre, se manifestent en effet des opportunités et des défis, des réalisations importantes mêlées à des difficultés et à des dangers. Il suffit de feuilleter un quotidien ou d’écouter les nouvelles pour avoir une vision des brillantes acquisitions contemporaines, mais aussi de la violence de personnes ou de groupes organisés qui, dans leur désespoir et leur arrogance, commettent des gestes d’une férocité inouïe.
Les lectures bibliques de la fête de ce jour nous enseignent que la persistance du mal et du péché dans le monde trouve son origine dans des événements qui dépassent l’histoire elle-même et impliquent des dynamiques célestes.
Nous avons en effet écouté le texte de l’Apocalypse affirmer « Il y eut alors un combat dans le ciel : Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec ses anges, mais il ne fut pas le plus fort ; pour eux désormais, nulle place dans le ciel. » (Ap 12,7). L’Écriture nous avertit qu’à cause d’une ancienne rébellion contre le dessein de salut de Dieu, des conséquences dramatiques en ont découlé mais, en même temps, elle nous assure que l’archange Michel a prévalu et que le mal, tout en apportant le désordre et la souffrance, n’aura pas le dernier mot.
Michel signifie « Qui comme Dieu ? » Michel, par son nom, nous interpelle pour que nous répondions à cette question. Personne n’est comme Dieu, personne n’est bon comme lui parce qu’il est pure bonté, personne n’est puissant comme lui, parce qu’il est le créateur de tout ce qui existe, personne n’est miséricordieux comme lui parce qu’il est notre Rédempteur. Personne ne nous aime comme lui parce qu’il est mort sur la croix pour chacun de nous. Personne ne nous connaît aussi profondément que lui. Nous en avons la preuve dans la page d’Évangile que nous avons lue récemment, quand Jésus dit à Nathanaël interloqué : « Avant que Philippe ne t’appelle, je t’ai vu quand tu étais sous le figuier » (Jn 1,48b).
Avant que nous ne soyons formés dans le sein maternel, le Seigneur nous a vus, a pensé à nous, nous a aimés. Lui seul nous promet la vie éternelle dans la joie de sa présence, avec tous les saints.
Par conséquent, personne ne peut se comparer à Dieu ni usurper sa fonction. Celui qui le fait défigure son vrai visage et, au lieu de nous libérer et de nous élever, nous assujettit à un dur esclavage, au lieu de la joie et de la lumière que nous procurent le bon, le vrai et le beau, et nous apporte l’obscurité de la disharmonie, de la tromperie et de la perfidie.
La soif de pouvoir, de plaisir, de l’argent, de la réputation à tout prix, la recherche futile du divertissement et la fuite de toute responsabilité qui y est liée ne conduisent pas au bonheur, ne font pas vivre  en harmonie avec soi-même ni aborder à un port tranquille, ne construisent pas de relations fraternelles et solides, mais produisent frustration, désillusion, violence et font grandir les hypocrisies, les mesquineries et le vide intérieur.
Si, oubliant la crainte de Dieu, l’homme se laisse séduire par la recherche effrénée de quelque satisfaction égoïste et désordonnée, il s’éloigne de la sagesse pour se conformer aux critères du monde, répandant tristesse et vanité. Une solide relation avec le Seigneur fournit en revanche les paramètres adéquats pour un rapport avec soi-même, avec le prochain, avec la communauté civile et ecclésiale.
Quand Dieu devient la référence sure pour les choix de tous les jours, tout est transformé. On s’ouvre alors à l’espérance sans être bloqués par l’angoisse de l’avenir, on poursuit des projets de vie à long terme, mobilisant les meilleures énergies pour construire des familles stables, cimentées par l’amour et par le sens de la responsabilité, on cherche à construire une société fraternelle et solidaire, on est capable de se sacrifier pour le bonheur des autres, pour le bien de la communauté et de l’Église et on trouve en cela le vrai sens de l’existence.
Pour acquérir cette sagesse, je vous invite à approfondir dans la prière la connaissance de Dieu et à recourir avec confiance à votre patron saint Michel Archange. Comme est belle l’image que nous présente l’Évangile du ciel ouvert et des anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l’homme (cf. Jn 1,51). Ils montent pour porter à Dieu nos prières, nos demandes, nos nécessités, nos besoins ; et il descendent jusqu’à nous pour nous donner sa grâce et sa bénédiction, afin que nous puissions tous atteindre le but de notre chemin, le Paradis, et écouter ces voix puissantes dont nous parlait la première Lecture : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! » (Ap 12,10).
Au Venezuela, nous chantions une chanson que j’aimais beaucoup et qui disait : « Si tu entends un bruissement et que tu ne sais pas ce que c’est, c’est un ange qui arrive même si tu ne le vois pas, pour rapprocher nos prières du Seigneur… Oui, les anges volent en ce lieu, au milieu de nous tous et au-dessus de l’autel, les mains pleines de bénédictions… »
Regardons aussi la très Sainte Vierge Marie, que le peuple des croyants honore dans les litanies de Lorette par le titre merveilleux de Reine des Anges. Invoquons-la par ces paroles : « Qui est comme Dieu ? Qui est comme toi, Marie Reine des Anges qui a vaincu l’enfer ? O bonne et tendre Mère Marie, épouse vierge du Roi des esprits célestes, qui veulent se regarder en toi comme dans un miroir, tu resteras toujours notre amour, notre espérance, notre refuge et notre fierté. »
Je vous confie à elle, comme aux saints anges et en particulier à l’archange saint Michel, afin qu’ils vous défendent et vous protègent, qu’ils défendent et protègent vos familles et vos proches et qu’ils vous aident à accomplir votre œuvre avec un engagement, une constance et une générosité renouvelés. Ainsi soit-il.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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