« Notre délégation se désolidarise des paragraphes de la résolution qui favorisent le MISP comme une réponse appropriée aux situations déjà dramatiques auxquelles font face tant de femmes et d’enfants dans des contextes humanitaires difficiles », a déclaré Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève, devant le Segment humanitaire du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), le 23 juin 2017.
Le programme du MISP comprend des équipements de ‘santé reproductive’ conçus pour les femmes et les filles en âge de procréer, dont certains impliquent un avortement.
C’est pourquoi le représentant du Saint-Siège a expliqué ainsi sa position sur la résolution intitulée « Renforcement de la coordination de l’assistance humanitaire d’urgence des Nations Unies » : « Notre délégation souhaite insister sur le fait que les services de santé ne doivent jamais être conçus – ou opérer – contre la vie des plus sans défense ou des personnes à naître ».
Voici notre traduction de la déclaration, en anglais, de Mgr Jurkovic.
CR
Déclaration de Mgr Jurkovic
Monsieur le Président et distingués co-facilitateurs,
Ma délégation tient à remercier les co-facilitateurs et l’OCHA pour leur engagement et leur travail acharné pour parvenir à un consensus lors des négociations informelles de cette année sur la résolution intitulée « Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence des Nations Unies ».
Malgré une coopération ouverte et fructueuse de nombreuses délégations, les négociations de cette année ont été particulièrement difficiles. Si, d’une part, nous avons progressé, comme des paragraphes spécifiques sur la famine et l’insécurité alimentaire, d’autre part, nous regrettons l’inclusion dans le texte du paquet de service initial minimal (MISP) controversé.
Le paquet de service initial minimal (MISP) est un ensemble d’activités prioritaires, fournies par le FNUAP, et comprend 13 types d’équipements de santé reproductive conçus pour les femmes et les filles en âge de procréer, dont certains impliquent un avortement. Parmi eux, le « KIT 10 » fournit l’ « extracteur à vide » bien connu, qui est la méthode la plus commune pour se procurer l’avortement, et qui pose également de sérieux risques pour la santé de la mère. Notre délégation souhaite insister sur le fait que les services de santé ne doivent jamais être conçus – ou opérer – contre la vie des plus sans défense ou des personnes à naître. L’application du droit à la vie ne doit jamais discriminer en fonction des différentes étapes de la vie.
Bien que nous reconnaissions les risques particuliers auxquels sont confrontées les femmes et les enfants dans les contextes d’urgence humanitaire et leurs besoins spécifiques et intégrés en matière d’accès aux soins de santé de base, aux services obstétriques essentiels, à la sécurité sanitaire et à la sécurité alimentaire, nous ne pouvons pas accepter comme solution appropriée les services qui fournissent et / ou promeuvent l’avortement. Pour ces raisons, notre délégation se désolidarise des paragraphes de la résolution qui favorisent le MISP comme une réponse appropriée aux situations déjà dramatiques auxquelles font face tant de femmes et d’enfants dans des contextes humanitaires difficiles.
De plus, notre délégation souhaite réitérer ses réserves sur les concepts suivants :
1. Le Saint-Siège ne considère pas l’avortement, l’accès à l’avortement ou l’accès aux abortifs comme une dimension des termes « santé sexuelle et reproductive » et « services de santé sexuelle et reproductive ».
2. En ce qui concerne le « genre », le Saint-Siège comprend que le terme doit être fondé sur l’identité et la différence sexuelles biologiques.
Nous vous prions de bien vouloir faire en sorte que le texte de cette déclaration soit inclus sur les documents officiels de cette réunion.
Je vous remercie.
© Traduction de Zenit, Constance Roques