Sainte-Marthe, 25 février 2020 © Vatican Media

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Sainte-Marthe : «Une seule voie contre l’esprit du monde», explique le pape

«Servir les autres, choisir la dernière place, ne pas grimper»

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« Qui est le plus important dans l’Église ? Le pape, les évêques, les monsignori, les cardinaux, les curés des plus belles paroisses, les présidents d’associations de laïcs ? » : le pape François répond à cette question en commentant l’évangile du jour lors de sa messe matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, ce mardi 25 février 2020, rapporte Vatican News en italien (Debora Donnini).

Le pape François répond : « Non ! Le plus grand dans l’Église est celui qui sert tout le monde, pas celui qui a le plus de titres ».

Le pape a commenté l’évangile de ce jour (Mc 9,30-37) dans lequel Jésus répond aux Douze que celui qui veut être le « premier », doit devenir le « dernier et le serviteur de tous », au lieu de chercher la « domination » sur les autres.

Le Christ présente alors un enfant à ses apôtres: « Et pour faire comprendre cela, a ajouté le pape, Jésus prend un enfant, le place au milieu d’eux et, l’embrassant tendrement – parce que Jésus parlait avec tendresse, il en avait tant – il leur dit: « Celui qui accueille un enfant, c’est moi qu’il accueille », c’est-à-dire celui qui accueille le plus humble. C’est la voie à suivre. Il n’y a qu’une seule voie contre l’esprit du monde: l’humilité. Servir les autres, choisir la dernière place, ne pas grimper ».

Jésus sait, explique le pape, qu’en cours de route, les disciples ont discuté entre eux pour savoir qui est le plus grand, « par ambition » : « Je dois continuer, je dois monter » et c’est typique de caractéristique de « l’esprit du monde », diagnostique le pape. Dans la première lecture de la messe aussi (Jc 4,1-10) l’apôtre Jacques rappelle que « l’amour du monde est l’ennemi de Dieu ».

Le pape fustige les demi-mesures : il ne faut pas « négocier avec l’esprit du monde », il ne faut pas dire : « J’ai droit à cet endroit, car, regardez la carrière que j’ai faite ». Il invite plutôt à écouter cette parole « si sage » et encourageante de Jésus dans l’évangile: « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous, le serviteur de tous ».

Pour le pape, un baptisé « ne peut pas vivre l’Évangile en faisant des compromis, sinon on se retrouve avec l’esprit du monde », qui est « l’ennemi de Dieu » et « vise à la domination des autres » : l’évangile invite à choisir au contraire la voie du « service ».

Le pape décrit le mécanisme spirituel et le dialogue intérieur de la tentation: « Cette angoisse de la mondanité, d’être plus important que les autres et de dire: « Non ! Je mérite ceci, l’autre ne mérite pas cela ». C’est la mondanité, c’est l’esprit du monde et quiconque respire cet esprit, respire l’inimitié de Dieu. Jésus, dans une autre étape, dit aux disciples : « Ou vous êtes avec moi, ou vous êtes contre moi”. Il n’y a pas de compromis dans l’Évangile. Et quand on veut vivre l’Évangile en faisant des compromis, on finit par se retrouver avec l’esprit du monde, qui essaie toujours de faire des compromis pour monter plus haut, pour dominer, pour être plus grand ».

Les guerres, déplore le pape, ont leur origine dans les « désirs du monde », les « passions », pas seulement les guerres entre les nations. Il se demande : « Aujourd’hui, le monde entier est parsemé de guerres. Mais qu’en est-il des guerres qui nous opposent ? Comme celle entre les apôtres pour savoir qui est le plus important ? »

Le pape a de nouveau utilisé un feint dialogue intérieur pour démasquer le démon destructeur de « l’envie » : « “Regardez la carrière que j’ai faite : maintenant, je ne peux plus revenir en arrière ! » C’est l’esprit du monde et ce n’est pas chrétien. « Non ! C’est mon tour ! Je dois gagner plus pour avoir plus d’argent et plus de pouvoir ». C’est l’esprit du monde. Et puis, la méchanceté des ragots. D’où vient-elle ? De l’envie. Le grand envieux est le diable, nous le savons, la Bible le dit. L’envie du diable amène le mal dans le monde. La jalousie est un ver qui vous pousse à détruire, à anéantir l’autre ».

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Hélène Ginabat

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