Le Saint-Siège et la République de l’Union de Birmanie (Myanmar) établissent des relations diplomatiques bilatérales, a annoncé un communiqué du Vatican le 4 mai 2017. Une initiative formalisée à l’occasion de la visite de la ministre birmane des Affaires étrangères Aung San Suu Kyi dans le petit Etat.
« Désireux de promouvoir des liens d’amitié mutuelle », peut-on lire dans la note, le Saint-Siège et la Birmanie « ont décidé d’un commun accord d’établir des relations diplomatiques au niveau de nonciature apostolique du côté du Saint-Siège et d’ambassade de la part de la République de l’Union de Birmanie ».
Le communiqué a été publié à l’issue de la visite d’Aung San Suu Kyi, ministre des Affaires étrangères et conseillère d’Etat. Le Prix Nobel de la paix a été reçu pour la seconde fois – après la rencontre d’octobre 2013 – par le pape François.
Pour « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA), cette deuxième rencontre est plus délicate : avant d’accéder au pouvoir, Aung San Suu Kyi avait fait de la paix sa première priorité. Mais elle « peine à concrétiser cet objectif » et « se heurte à sa propre politique » qui « nie les violations des droits de l’homme dont souffrent les Rohingyas depuis six mois ».
Ces contradictions sont « lourdes à porter », estime EDA, face au pape François qui a pris plusieurs fois la défense de la minorité musulmane : récemment encore, lors de l’audience générale du 8 février dernier, il a évoqué « nos frères et sœurs Rohingyas, chassés de la Birmanie, qui vont d’un côté et de l’autre parce qu’on ne les veut pas ». Les Rohingyas, a-t-il dénoncé, « souffrent depuis des années, ils ont été torturés, tués, simplement parce qu’ils continuaient leurs traditions, leur foi musulmane ».
Aung San Suu Kyi, 4 mai 2017 © L'Osservatore Romano
Saint-Siège/Birmanie: établissement de relations diplomatiques
Deuxième visite d’Aung San Suu Kyi au Vatican