Saint-Jean: Une « grande et belle famille » et son « heureux Père fondateur »

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Homélie du card. Poupard

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ROME, Mardi 14 février 2006 (ZENIT.org) – « Une grande et belle famille dont vous êtes l’heureux Père fondateur, béni de Dieu à travers une multitude de fils et de filles répartis aux quatre coins de la terre » : le cardinal Poupard évoque en ces termes la paternité spirituelle du père Marie-Dominique Philippe, op, fondateur de la famille spirituelle de Saint-Jean.

Ce matin, fête des saints Cyrille et Méthode, co-patrons de l’Europe, le cardinal Paul Poupard, président du conseil pontifical de la Culture, a en effet présidé en la basilique Saint-Jean du Latran, une messe pour les participants au pèlerinage de la communauté Saint-Jean (cf. ci-dessous, « Documents », pour le texte intégral).

Le pèlerinage rassemble jusqu’à demain, 15 février, les frères, les sœurs, les oblats et les amis de la communauté Saint-Jean, autour du fondateur, soit quelque 1500 personnes.
« En accueillant les frères, les sœurs et les amis de la Communauté Saint-Jean réunis en pèlerinage d’action de grâces pour les 30 ans de sa fondation, je me dois de m’adresser en premier lieu à vous, disait le cardinal Poupard à l’adresse du père Philippe, et de vous redire ma reconnaissance pour le don de votre vie au service de l’Eglise selon la grâce de saint Dominique à qui vous avez toujours voulu rester fidèle, tout en étant appelé par Dieu à accompagner ces jeunes désireux d’offrir leur vie au service de l’Eglise et du Christ, selon la grâce de l’Apôtre saint Jean ».

Le cardinal évoquait ce souvenir : « Il m’en souvient, c’était voici déjà trente ans : j’étais aumônier de « Saint-Do », via Cassia (l’Ecole Saint-Dominique, ndlr), où vous séjourniez à l’occasion de vos séjours romains. Vous me parliez de vos étudiants passionnés par la réflexion sur l’être et la métaphysique, l’interrogation du beau et la philosophie de l’art, la recherche du vrai et la critique… Ils faisaient votre joie et vous encourageaient dans un environnement intellectuel sinon hostile, du moins peu enclin à suivre un tel enseignement. Ces étudiants, vous les accompagniez aussi spirituellement : vous les voyiez se joindre pour vivre ensemble, comme les premières communautés chrétiennes des Actes des Apôtres, mettant leurs biens en commun, priant intensément et longuement, fervents dans la célébration de l’eucharistie comme vous leur en montriez l’exemple, et profondément unis dans un amour tout fraternel et communicatif. C’est ainsi qu’une multitude s’est jointe à eux au fil des ans, jusqu’à devenir une grande et belle famille dont vous êtes l’heureux Père fondateur, béni de Dieu à travers une multitude de fils et de filles répartis aux quatre coins de la terre : ils constituent une grande famille, une vivante mosaïque de cultures fécondées par l’agapè de la foi, témoins en notre monde de l’universelle fraternité des hommes en Jésus-Christ ».

« Je mesure avec vous, continuait le cardinal Poupard, le chemin parcouru depuis trente ans, les joies mais aussi les épreuves qui ne manquent pas, tant il est vrai – l’Eglise de Rome en est le signe éloquent – que nul n’édifie l’Eglise sans verser le sang de son cœur, parfois jusqu’à l’épuisement, à la suite de Jésus sur la Croix. Continuez, cher Père, à accompagner de votre sagesse et de votre fervente charité, ces filles et ces fils de l’Eglise pour qu’ils continuent à être généreusement aujourd’hui et demain, à l’exemple de Jean-Baptiste et de Jean l’Evangéliste, des martyrs romains et de Benoît de Nursie, de Cyrille et Méthode, de Catherine de Sienne, Brigitte de Suède et Thérèse-Bénédicte de la Croix, les apôtres de la nouvelle évangélisation. Paul VI nous y invitait dans sa belle Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, la charte apostolique qui constitue pour la Famille Saint-Jean comme pour toute l’Eglise, une grande lumière pour sa mission. Le serviteur de Dieu Jean-Paul II me le disait dans un confiant entretien sur l’évangélisation des cultures et l’inculturation de l’Evangile qui marchent du même pas : « Il faut toujours revenir à Evangelii nuntiandi ! ». »

Plus loin, le cardinal Poupard évoquait la rencontre avec Benoît XVI, demain matin en disant : « Demain le Pape vous accueillera, non pas seuls, mais avec une multitude d’hommes et de femmes qui, comme vous, chacun à sa mesure, prend sa part à l’édification de l’Eglise et s’insère dans l’unité du Corps mystique du Christ. Le Saint-Père illumine nos méditations par ses enseignements, et particulièrement sa première Lettre encyclique : Deus caritas est. Elle est pour vous, en ces jours romains, comme l’invitation à renouveler votre engagement de religieux et de religieuses, de couples et de familles, d’oblats et de baptisés, en revenant à l’essentiel de notre vocation chrétienne : l’amour agapè « dont Dieu nous comble et que nous devons communiquer aux autres » (DCE, n. 1). »

« Le pape Benoît XVI le dit lui-même, ajoutait le cardinal Poupard : il a voulu « insister sur certains éléments fondamentaux, de manière à susciter dans le monde – et donc dans la communauté Saint-Jean et ses amis – un dynamisme renouvelé pour l’engagement dans la réponse humaine à l’amour divin. » Et pour cela, il nous invite à le suivre pour rejoindre la source de sa méditation toute johannique : « Celui qui a le regard tourné vers le côté ouvert du Christ, dont parle Jean (cf. 19, 37), comprend ce qui a été le point de départ de cette Encyclique : «Dieu est amour» (1 Jn 4, 8). C’est là que cette vérité peut être contemplée. » Ainsi, entrés dans le mystère de l’agapè divin, il nous faut garder le regard fixé sur le côté ouvert du Christ en Croix, près de Jean et de la Mère que le Christ lui donne, et à travers lui à chacune et chacun d’entre nous ».

Et d’insister : « L’amour est la raison d’être de toute notre vie. Mais qu’est-ce que l’amour ? Le Pape Benoît XVI nous l’enseigne : l’amour humain, l’eros grec, est appelé à une plus grande perfection dans la charité, l’agape biblique, et, pour cela, emprunte un chemin de purification. La grâce d’un pèlerinage est grâce de purification, à travers aussi les lenteurs, les lourdeurs, les imprécisions et les imprévus qui ne manquent jamais, autant d’occasions de grandir dans un amour plus parfait dont saint Paul énumère les fruits en son Epitre aux Galates : « joie, paix, patience, longanimité, bonté, bénignité, mansuétude, fidélité, modestie, continence, chasteté ». Le sacrement du pardon et nos Eucharisties sont autant d’occasions de renouvellement de nos âmes à travers ce que le pape appelle la « mystique des sacrements » qui « se fonde sur l’abaissement de Dieu vers nous », et « est d’une tout autre portée et entraîne bien plus haut que ce à quoi n’importe quelle élévation mystique de l’homme pourrait conduire ». »

Le cardinal Poupard ajoutait, en faisant allusion aux épreuves qui ont récemment marqué la famille spirituelle de Saint-Jean : « Cette purification, vous le savez bien, n’est pas seulement pour le temps du pèlerinage : les épreuves de la vie, les médisances qui nous blessent d’autant plus qu’elles proviennent de ceux que nous avons aimés, comme Jésus à qui n’ont point été épargnées les trahisons et les infidélités. Reconnaissons aussi dans la simplicité du cœur, et confessons notre propre péché, nos égoïsmes et notre orgueil, autant de blessures de l’amour qu’il nous faut panser et transformer en occasions d’un amour renouvelé. Appelés « à suivre l’agneau partout où il va » à la suite des disciples de Jean le Baptiste, acceptons avec amour et générosité ces croix comme don de Dieu pour croître en son amour et dans celui de nos frères ».

La première démarche du pèlerinage de la communauté Saint-Jean a été, lu
ndi, la consécration du pèlerinage à la Vierge Marie, en la basilique Sainte-Marie des Anges ; la deuxième, la profession de foi au tombeau de Saint-Pierre, en la basilique vaticane ; la troisième étape, le renouvellement des promesses du baptême près du baptistère de Saint-Jean ; la quatrième, le pèlerinage à Sainte-Marie Majeure où le fondateur a répondu aux questions des jeunes, puis les vêpres. La dernière étape aura lieu demain, avec la participation à l’audience générale et la messe à Saint-Paul hors les Murs, pour l’envoi en mission.

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ZENIT Staff

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