Patriarche Daniel, cathédrale orthodoxe de Bucarest, Roumanie © Vatican Media

Patriarche Daniel, cathédrale orthodoxe de Bucarest, Roumanie © Vatican Media

Roumanie : les cloches de la nouvelle cathédrale orthodoxe où s'est rendu le pape

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Gratitude du patriarche pour le soutien de l’Église catholique

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La nouvelle cathédrale orthodoxe de Bucarest a bénéficié d’une aide financière de la part de Jean-Paul II, qui a permis l’acquisition de cloches fabriquées en Autriche. « Dans les traditions orthodoxes et catholiques », a rappelé le patriarche, « les cloches ont une valeur symbolique très profonde : elles sont la voix de Dieu qui appelle les personnes à la prière et à la coopération fraternelle ».

Le pape François a participé à une prière dans la nouvelle cathédrale de l’Église orthodoxe roumaine, à Bucarest, avec le patriarche Daniel qui l’a accueilli par des remerciements appuyés « pour cette aide financière symbolique ». « Nous vous remercions aussi », a-t-il ajouté, « pour le soutien que vous offrez constamment aux fidèles orthodoxes roumains en Italie et dans d’autres pays où l’Église catholique romaine a mis à la disposition des communautés roumaines orthodoxes 426 lieux de culte, 306 en Italie et 120 dans d’autres pays d’Europe occidentale ».

Voici notre traduction des paroles prononcées par Sa Béatitude Daniel

HG

Discours de Sa Béatitude Daniel

Sainteté,

Nous vous adressons le salut pascal : « Le Christ est ressuscité ! » et nous vous recevons aujourd’hui dans cette nouvelle cathédrale de l’Église orthodoxe roumaine, que Votre Sainteté a voulu personnellement visiter. Il y a vingt ans, les 7-9  mai 1999, quand Jean-Paul II a visité la Roumanie en pèlerin, il a appelé ce pays « Jardin de la Mère de Dieu ». Aussi, aujourd’hui, nous vous souhaitons la bienvenue en tant que pèlerin dans cette nouvelle cathédrale, où se trouve, au-dessus de l’autel (le sanctuaire) la grande icône en mosaïque de la Vierge Marie, appelée en grec ‘Platytera’ et en latin ‘Regina Coeli’. Cette icône de la cathédrale nationale de Bucarest confirme symboliquement le nom de « Jardin de la Mère de Dieu » donné à la Roumanie. Cette cathédrale a pour protecteur spirituel la fête de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ, où nous célébrons aussi la Journée des Héros roumains, notre fête nationale. Toutefois, le second patron spirituel de la cathédrale nationale est l’apôtre saint André, le Premier appelé, frère de l’apôtre Pierre, de la ville de Bethsaïde, qui se trouve en Galilée.

Cette cathédrale est une basilique dédiée à l’apôtre saint André parce qu’il est l’apôtre du peuple roumain et le protecteur de la Roumanie. Il a prêché l’Évangile du Christ dans le premier siècle chrétien sur le territoire de l’actuelle Roumanie, dans l’ancienne province de la Scythie Mineure (Dobroudja).

La cathédrale nationale a été construite sur un terrain obtenu de l’État roumain, par le patriarche Teoctist, de digne mémoire, comme acte de réparation morale pour les cinq églises qui existaient dans ce secteur, dont trois furent démolies et deux déplacées par le régime communiste, pour construire la Maison du Peuple (l’actuel Parlement). En ce sens, la nouvelle cathédrale nationale est un édifice symbolique de la résurrection des églises démolies, mais aussi un symbole de la liberté religieuse du peuple roumain, après presque 50 années de régime communiste.

La construction de cet édifice a commencé effectivement fin mars 2011 et a duré huit ans de sorte que, le 25 novembre 2018, nous avons consacré l’autel de la cathédrale nationale, avec Sa Sainteté Bartholomée, patriarche œcuménique, en présence des membres du Saint Synode de l’Église roumaine, des clercs, des croyants et des représentants de la société roumaine.

En 1999 et en 2002, Sa Sainteté le pape Jean-Paul II a offert une aide financière à Sa Béatitude le patriarche Teoctist pour construire cette cathédrale, d’une valeur de 200.000 dollars. En 2017, ce soutien financier a été symboliquement intégré par le Patriarcat roumain comme participant au coût total de 500.000 euros, pour l’acquisition de cloches de la cathédrale nationale à l’entreprise catholique Grassmayr à Innsbruck, en Autriche, puisque, dans les traditions orthodoxes et catholiques, les cloches ont une valeur symbolique très profonde : elles sont la voix de Dieu qui appelle les personnes à la prière et à la coopération fraternelle.

Nous sommes reconnaissants pour cette aide financière symbolique et nous vous remercions aussi pour le soutien que vous offrez constamment aux fidèles orthodoxes roumains en Italie et dans d’autres pays où l’Église catholique romaine a mis à la disposition des communautés roumaines orthodoxes 426 lieux de culte, 306 en Italie et 120 dans d’autres pays d’Europe occidentale. C’est pour cette raison que nous avons accepté la proposition du parti catholique d’offrir à Votre Sainteté et aux croyants catholiques présents dans cette cathédrale la possibilité de réciter le Notre Père en latin et de chanter quelques chants de Pâques catholiques. Ce geste est un acte de gratitude pour les espaces liturgiques offerts par les communautés catholiques aux paroisses orthodoxes roumaines en Europe occidentale. Et, après la fin des chants de Pâques catholiques, la prière du Notre Père sera récitée en roumain et les chants de Pâques orthodoxes seront entonnés.

En signe de l’hospitalité roumaine, nous voulons offrir à Votre Sainteté une icône en mosaïque de l’apôtre saint André, Patron spirituel de la Roumanie, avec ce souhait : Ad multos annos !

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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