Président Klaus Iohannis, Roumanie, capture Vatican Media

Président Klaus Iohannis, Roumanie, capture Vatican Media

Roumanie : le président exprime l'engagement du pays pour les droits humains

Print Friendly, PDF & Email

UN exemple envers les 20 minorités nationales (Traduction intégrale)

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« L’Europe a besoin aujourd’hui (…) de modèles de coexistence pacifique, de modèles de dialogue entre la majorité et les minorités, un dialogue entre les cultures qui offre des points de référence afin de consolider la tolérance et le respect réciproque », a souligné le président Iohannis devant le pape François. Il a présenté la Roumanie comme « un exemple de “bonnes pratiques”, pour la manière dont elle a assuré et dont elle assure le respect des droits des personnes appartenant aux 20 minorités nationales historiques de son territoire ».

Le pape a été reçu par le président roumain, Klaus Werner Iohannis, dans la Salle Unirii du palais présidentiel de Cotroceni, à Bucarest, ce vendredi 31 mai 2019, en présence des Autorités, des représentants de la Société civile et du Corps diplomatique. Le pape est arrivé en Roumanie, ce vendredi matin 31 mai 2019, pour une visite de trois jours (31 mai – 2 juin) sous le signe de la marche vers l’unité des chrétiens et de la Vierge Marie.

Après la « tragique expérience du totalitarisme », a souligné le président, « la Roumanie a retrouvé son destin dans la famille de l’Europe unie ». Pour les citoyens roumains, a assuré le président, la visite du pape François est « un nouvel encouragement à servir le bien commun afin de contribuer à une société juste et à un monde d’amour entre les hommes ». Et le président de conclure : « Nous marchons avec confiance avec votre Sainteté (…) afin de construire un monde de paix et de réalisation humaine »

Voici notre traduction du discours prononcé par le président roumain.

HG

Discours du président roumain Klaus Werner Iohannis

Sainteté,
Béatitude
Éminences,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C’est une grande joie pour moi, en qualité de Président de la Roumanie et au nom de tous les Roumains, de vous recevoir à Bucarest, dans le Palais Cotroceni, et de vous souhaiter la « Bienvenue en Roumanie ! »

Vous allez passer quelques jours sur la terre de l’apôtre saint André, Protecteur de la Roumanie, et je suis convaincu, Saint-Père, qu’à Bucarest, Iaşi, Şumuleu Ciuc et Blaj, vous serez accueilli avec la plus grande chaleur. Vous connaîtrez la terre que le pape Jean-Paul II a appelée d’un nom si beau : « Jardin de la Mère de Dieu ».

À notre tour, nous serons heureux de recevoir l’évêque de Rome, lieu des racines de notre langue et de notre foi. La visite de Votre Sainteté s’inscrit dans une semaine qui, pour les croyants catholiques, se trouve entre l’Ascension et la Pentecôte et qui, pour les croyants orthodoxes, précède la commémoration de l’Ascension du Seigneur.

À la fin de sa visite en Roumanie le pape Jean-Paul II nous a laissé, le 9 mai 1999, un message fort de confiance dans l’avenir de notre pays, dans son destin européen et dans le rôle de notre civilisation comme pont entre l’Occident et l’Orient. Aujourd’hui, je peux vous dire que ce message que nous avons reçu a fructifié et la Roumanie a retrouvé son destin dans la famille de l’Europe unie. Il y a moins d’une semaine, ce destin européen a été fortement reconfirmé par les Roumains dans le pays et à l’extérieur.

La diplomatie pontificale continue d’être un facteur pacificateur et d’équilibre pour affronter les questions de l’agenda mondial. Face aux défis contemporains, les citoyens de Roumanie voient dans la visite de Votre Sainteté un nouvel encouragement à servir le bien commun afin de contribuer à une société juste et à un monde d’amour entre les hommes.

Pendant cette période, la Roumanie remplit le premier mandat de notre pays à la Présidence du Conseil de l’Union européenne. Comme vous l’avez souligné à maintes occasions, nous devons prendre soin de notre maison commune, l’Europe.

J’ai eu le privilège de recevoir les leaders européens à Sibiu, le 9 mai, qui est précisément la Journée de l’Europe, pour un temps important de réflexion sur l’Avenir de l’Europe.

Je me réjouis que, par la Déclaration politique adoptée au Sommet de Sibiu, les nations européennes et les dirigeeants européens aient clairement réaffirmé leur volonté d’œuvrer ensemble pour une Europe unie dans la paix et la démocratie, une Europe unique, guidée par ses valeurs et par ses libertés.

Sainteté,

Les citoyens de Roumanie ont fait personnellement la tragique expérience du totalitarisme, du manque de liberté, de la privation forcée des valeurs chrétiennes. La visite de Votre Sainteté se situe un an après la célébration de la Grande Union et trente ans après que nous avons retrouvé, à travers des sacrifices, l’exercice des droits fondamentaux, y compris de la liberté d’expression et de conscience. Aujourd’hui, les Roumains glorifient le Très-haut, sans peur et sans aucun obstacle, en roumain ou dans les langues de toutes les minorités nationales.

La béatification des évêques martyrs de l’Église roumaine unie avec Rome, gréco-catholique, est aussi un grand hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés pendant la période communiste pour la liberté et pour la foi.

La visite de Votre Sainteté a aussi une grande signification pour les relations de la Roumanie avec le Saint-Siège, en prévision de l’anniversaire du centenaire des relations diplomatiques bilatérales qui sera célébré en 2020. Les relations politiques et diplomatiques entre la Roumanie et le Saint-Siège sont très bonnes, basées sur une communication constante.

Lors du 25ème anniversaire de la reprise des relations diplomatiques bilatérales, le 15 mai 2015, nous nous sommes rencontrés, Saint-Père, et nous avons eu l’honneur de vous inviter à vous rendre dans notre pays.

Sainteté,

Dans un monde marqué par des phénomènes complexes, l’Europe a besoin aujourd’hui, peut-être plus que jamais, de modèles de coexistence pacifique, de modèles de dialogue entre la majorité et les minorités, un dialogue entre les cultures qui offre des points de référence afin de consolider la tolérance et le respect réciproque.

La Roumanie est un exemple de « bonnes pratiques », pour la manière dont elle a assuré et dont elle assure le respect des droits des personnes appartenant aux 20 minorités nationales historiques de son territoire.

Sous le signe de la générosité, de la solidarité sociale et de la compréhension entre les civilisations, la mission que vous menez dans le monde est bien connue et appréciée dans notre pays.

Dans les églises catholiques de rites latin et oriental, dans les églises orthodoxes, dans celles d’autres cultes chrétiens, comme dans les lieux de prière d’autres cultes reconnus par la loi en Roumanie, on trouve les valeurs dont la source est l’amour du prochain, auquel Votre Sainteté invite toujours. Le partage de ce don est le fondement des bonnes relations entre les cultes dans notre pays.

En Roumanie, pays dont la population est en majorité orthodoxe, l’engagement de l’État à garantir la liberté religieuse a conduit à un dialogue interconfessionnel caractérisé par un profond respect réciproque. Ce climat reflète aussi l’hospitalité que l’Église catholique offre à notre diaspora en Europe, et je voudrais vous en remercier chaleureusement.

Sainteté,

Les messages de Votre Sainteté invitent à l’empathie et à l’action face à la pauvreté, à la violence, aux migrations, à l’affaiblissement de la communion humaine, à l’agression environnementale et au consumérisme.

Les appels à la solidarité et à la responsabilité de Votre Sainteté résonnent dans la société roumaine.

Nous marchons avec confiance avec votre Sainteté sur ce pont afin de construire un monde de paix et de réalisation humaine, un jardin de la Mère de Dieu pour tous, vers lequel nous devons « marcher ensemble ! »

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

Share this Entry

Hélène Ginabat

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel