« Le Saint-Père jouit d’une grande estime dans notre pays et pas seulement de la part des catholiques, affirme Mgr Ioan Robu, archevêque et métropolite de l’archidiocèse latin de Bucarest, capitale de la Roumanie. C’est pourquoi nous l’attendons tous à bras ouverts : l’État, avec l’actuel président, l’Église orthodoxe, les diocèses où le Saint-Père ira ; tout le monde se prépare pour que la visite du Saint-Père soit une grande fête pour nous. »
C’est ce que Mgr Robu a dit à quelques jours du 30e voyage apostolique du pape François en Roumanie (du 31 mai au 2 juin 2019) dans une interview à Vatican News en italien ce 27 mai. C’est le deuxième pape qui foulera le sol du pays après Jean-Paul II en mai 1999.
Mgr Robu a parlé de l’« atmosphère de joie » qui règne dans le pays : « Avoir le Saint-Père parmi nous, le pape François, est un grand privilège », a-t-il dit.
Les images de la visite de Jean-Paul II et du cri « Unitate! » – unité – né parmi les fidèles orthodoxes et catholiques sont encore vivantes dans la mémoire de nombreuses personnes en Roumanie : « Je suis convaincu, a dit l’archevêque, que ce cri ‘Unitate!’ à ce moment-là ne sera jamais oublié ni par nous, ni par les orthodoxes, en nous appelant tous à la Parole de Jésus que nous soyons un. »
« Dans la vie de tous les jours, a poursuivi Mgr Robu, les relations entre catholiques et orthodoxes sont très bonnes. Dans mon archidiocèse, environ la moitié des familles sont mixtes. On vit et travaille ensemble, on se respecte sans problème. »
En ce qui concerne la vie en Roumanie « d’un point de vue religieux », le pays « n’a pas changé depuis vingt ans », a dit l’archevêque. Cependant, « le pape François trouvera une Roumanie plus divisée sur le plan social et économique, a-t-il souligné. Ainsi, nous espérons que la devise de la visite, ‘Marchons ensemble’, trouvera un large écho en chacun de nous pour notre unité ».
Mgr Robu a parlé aussi de « la grande difficulté de la Roumanie et de l’Église aujourd’hui » : le fait que « des millions de Roumains travaillent actuellement à l’extérieur » du pays : « en Italie, en Espagne, dans toute l’Europe et au-delà ». « Cela cause beaucoup de souffrances à nos familles, a souligné l’archevêque, des parents ont laissé leurs enfants à la maison… parfois les deux parents sont portés disparus … Les familles et les jeunes partent pour un meilleur salaire, pour un niveau de vie supérieur à celui que la Roumanie peut offrir. »
Audience générale du 7 nov 2018 © Vatican Media
Roumanie : le pape attendu "à bras ouverts"
Interview de l’archevêque de Bucarest