CITE DU VATICAN, Mardi 6 mars 2001 (ZENIT.org) – L´amour de Dieu, « prévenant » et gratuit, est un don indispensable au détachement intérieur des choses terrestres et à la conversion du coeur. Radio Vatican résume ainsi le thème des deux premières méditations proposées par le cardinal Francis Eugene George au pape et à la curie romaine, lundi 5 mars.
En tout, le cardinal a préparé 22 méditations sur le thème: « Une foi pour tous les peuples: conversion, liberté et communion dans le Christ ».
Des exemples
Toujours selon la même source, le cardinal George a pris d´abord comme modèle l´Apôtre Pierre, puis les exemples d´une vieille femme Esquimau, d´une ancienne esclave afro-américaine, qui découvrent la foi à partir de leur libération, choisissant d´abandonner les tabous culturels ou les contre-valeurs d´un style de vie antérieur. Ils ont tous un commun dénominateur: pour suivre Dieu, on a besoin d´un « détachement », mais plus encore d´un acte de l´amour « prévenant » du Père céleste.
Le détachement, signe de conversion
Le point de départ du cardinal George est cet acte de liberté par lequel l´homme choisit Dieu, la foi personnelle pleinement consciente. Pour en arriver là, expliquait le prédicateur dans sa première méditation, il faut une conversion du coeur. Or se convertir suppose un « détachement ». C´est l´exemple de saint Pierre. Le pêcheur encore sceptique accepte, après une difficile nuit de travail, d´aller en eau profonde, et de jeter les filets, sur la Parole du Christ qu´il ne connaît pas encore. Ensuite, continuait le cardinal, Pierre effectue le détachement. Il accepte de tout quitter: famille, habitudes, confort des choses quotidiennes, et jusqu´à son propre langage, sa façon de s´exprimer. Le détachement, c´est le « prix » pour faire un Chrétien.
« Beaucoup d´entre vous, disait-il, qui servez l´Eglise dans le contexte de la curie, vous savez par expérience personnelle quel est le prix et parfois la peine que comporte le détachement de tant de choses qui peuvent être considérées comme des attachements légitimes, forts et naturels. Ce n´est jamais simple de s´éloigner de ce qui nous est si proche et si cher. Ce ne le fut pas pour Pierre, et ça ne l´est pas pour nous. Nous éloigner de ces liens forts et naturels pour suivre le Christ demeure un défi permanent et réclame toujours la grâce de Dieu qui libère, la conversion ».
Deuxième méditation: le besoin de la grâce de Dieu
Mais lorsqu´il rentre avec ses filets remplis, Pierre se sent « indigne ». Il « plie sous le poids du sens de son péché », remarquait encore le cardinal George lors de la deuxième méditation sur le thème du « besoin de la grâce de Dieu ».
Car, disait-il, le détachement n´est pas suffisant pour garantir la pleine communion de l´homme avec le « ciel ». Un deuxième degré de liberté est nécessaire, à l´initiative de « l´amour prévenant » et gratuit de Dieu: la conversion est toujours un don et l´abondance de la grâce précède toujours l´homme dans son histoire.
Et de prendre comme exemple l´Afrique au cours du siècle dernier, marquée par une exceptionnelle croissance spirituelle, comme l´a célébré le synode et le document « Ecclesia in Africa »: un clair exemple de l´action de Dieu, parce qu´une telle oeuvre ne saurait être attribuée aux seuls efforts de l´homme.
Or, l´initiative gratuite de Dieu, expliquait l´archevêque, consiste à pardonner les péchés. Il concluait sur le fait que la conversion est une fait extrêmement dynamique entre le choix de l´homme et la grâce de Dieu. Que sera donc pour nous, Chrétiens, le troisième millénaire? Le cardinal George répondait, toujours d´après le texte italien de Radio Vatican: « Nous sommes appelés à découvrir et à redécouvrir, sans nous lasser, que nous sommes aimés et pardonnés par Dieu. Cela signifie écouter, réfléchir et prier sur la Parole qui proclame la Bonne nouvelle (…). Cela signifie prendre la ferme décision, avec la grâce de Dieu, d´opérer ces changements qui sont la conséquence logique de notre réponse à un aussi grand amour ».
