Faire redécouvrir la beauté de la vocation des vierges consacrées, qui sont actuellement plus de 5000 dans le monde, c’est le vœu de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, qui publie ce 4 juillet 2018 l’Instruction « Ecclesiae Sponsae Imago » (Image de l’Église Epouse du Christ). Une rencontre internationale est prévue pour 2020.
Présentant ce nouveau document, le cardinal João Braz de Aviz, préfet du dicastère, explique qu’après le Rite liturgique de la consécration des vierges, publié par Paul VI le 31 mai 1970, « Ecclesiae Sponsae Imago » est « le premier document du Siège apostolique qui approfondit le visage et la discipline de cette forme de vie ».
Depuis le Concile Vatican II, note le cardinal, cette vocation féminine particulière a été connue et aimée dans le monde entier. Les vierges consacrées sont présentes sur tous les continents, dans de nombreux diocèses, et offrent leur témoignage de vie dans tout domaine de la société et de l’Eglise. Selon des statistiques publiées en 2016, on estimait à plus de 5000 les vierges consacrées dans le monde : un chiffre en croissance continuelle.
L’Instruction Ecclesiae Sponsae Imago « veut aider à découvrir la beauté de cette vocation », ajoute le préfet, qui exprime le souhait d’une nouvelle rencontre internationale en 2020 pour le 50e anniversaire du Rite.
Surprenante force d’attraction
Le secrétaire du dicastère, Mgr José Rodríguez Carballo, précise que l’Instruction est particulièrement destinée « aux évêques, aux vierges consacrées, aux femmes en formation ». Fruit d’une consultation d’experts du monde entier, elle met en lumière « les spécificités et les richesses » de cette forme de vie consacrée qui révèle « une surprenante force d’attraction » aujourd’hui.
Il souligne que déjà dans le Nouveau Testament, on trouve des traces de ces femmes qui, « accueillant le charisme de la virginité, l’embrassaient comme condition stable de vie pour s’occuper d’un cœur non divisé des choses du Seigneur », parmi les communautés apostoliques. En elles, note-t-il, « on voyait l’image de l’Eglise, vierge parce qu’elle conserve la foi intègre, épouse parce qu’indissolublement unie au Christ son Epoux, mère parce que le Christ crucifié génère en elle la vie nouvelle selon l’Esprit ».
L’Instruction, poursuit Mgr Carballo, s’arrête sur « l’absolue gratuité et le profil marial de cette vocation, rappelant que la Vierge Mère de Dieu est la Virgo virginum, mère, sœur et maîtresse des vierges consacrées ». Et de définir l’élément particulier qui distingue l’Ordo virginum des Instituts de vie consacrée : « le charisme de la virginité s’harmonise avec le charisme de chaque consacrée, en donnant lieu à une grande variété de réponses à la vocation, dans une liberté créative qui exige sens de la responsabilité et exercice d’un sérieux discernement spirituel ».
Au service du progrès intégral
Les vierges consacrées, explique encore le « numéro 2 » du dicastère, sont également appelés à se faire « proches des femmes et des hommes de notre temps » : « La consécration, en effet, les réserve à Dieu sans les enlever de l’environnement dans lequel elles vivent. Elles peuvent vivre seules, en famille, avec d »autres consacrées ou dans des situations favorables à l’expression de leur vocation et à la mise en pratique de leur projet de vie concret ».
« Elles pourvoient à leur subsistance par les fruits de leur travail, qu’elles choisissent librement et dans lequel elles se mettent au service du progrès intégral de la société, ajoute-t-il. En gardant un regard contemplatif sur la réalité, elles participent aux joies et aux espérances, aux tristesses et aux angoisses des hommes de leur temps, spécialement des plus pauvres, et elles contribuent au renouveau de la culture selon l’esprit de l’Evangile. »
L’Instruction, indique Mgr Carballo, parle de l’enracinement diocésain des vierges consacrées qui sont « filles d’une Eglise particulière ». Elle évoque également le transfert dans un autre diocèse, les associations de soutien, les expériences de vie commune. Enfin, elle aborde « les principes et les critères fondamentaux pour le discernement vocationnel » et la formation.
Il revient aux évêques de trouver des parcours pour éviter « la désorganisation, la hâte, le risque d’une uniformité excessive qui ne serait pas respectueuse de la singularité de chaque vocation, et le risque opposé de l’individualisme qui menacerait … la compréhension de la valeur ecclésiale de cette consécration ».
Mgr Carballo affirme, en conclusion, que l’Ordo virginum est « un vrai chemin de sanctification, fascinant et exigeant » et que sa redécouverte est « un donné significatif » pour la valorisation des femmes dans l’Eglise mais aussi pour « l’approfondissement de la conscience que l’Eglise a d’elle-même comme Epouse du Christ ».
