Le pape François a reçu le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, le 26 septembre 2016 au Vatican. Au cœur de cette visite : la nécessité du dialogue pour sortir du blocage politique actuel et l’urgence d’une coopération internationale pour pacifier l’est du pays.
Après avoir échangé une vingtaine de minutes en privé avec le pape, le président congolais a rencontré Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège.
Au cours des entretiens, précise un communiqué, « l’apport important de l’Église catholique à la vie de la Nation avec ses institutions à caractère éducatif, social et sanitaire, ainsi que pour le développement et la réduction de la pauvreté », a été évoqué. La population congolaise est en majorité chrétienne, avec 47 % de catholiques et 49 % de protestants, selon des chiffres de l’Aide à l’Eglise en détresse.
« Une attention particulière, poursuit la note, a été portée aux graves défis posés par la situation politique actuelle et aux récentes émeutes qui ont eu lieu dans la capitale ». Les échanges ont souligné « l’importance de la collaboration entre les acteurs politiques et les représentants de la société civile et des communautés religieuses, en faveur du bien commun, à travers un dialogue respectueux et inclusif pour la stabilité et la paix dans le pays ». Les 19 et 20 septembre, des émeutes – visant notamment les partis de l’opposition – ont éclaté à Kinshasa.
La RDC fait face à la détérioration des conditions socio-économiques et traverse une phase politique difficile, explique l’agence vaticane Fides : malgré un processus de dialogue national, l’organisation des élections présidentielles reste bloquée. Selon la constitution, Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 2001, aurait dû quitter son poste à la fin de l’année après deux mandats.
Demande de coopération internationale
Enfin, la visite du président Kabila au Vatican a été l’occasion d’évoquer « les violences persistantes que subit la population dans l’est du pays » et « l’urgence d’une coopération au niveau national et international, pour apporter l’assistance nécessaire et rétablir la coexistence civile ».
Dans la zone de Beni notamment, au Nord Kivu, ces deux dernières années ont vu le meurtre de plus d’un millier de personnes et près de 1500 enlèvements. Encore récemment en août, plus de 50 personnes ont été massacrées par des rebelles ougandais.
Il s’agissait de la troisième visite du président Kabila au Vatican : il avait rencontré Jean-Paul II en 2002 et Benoît XVI en 2008.
Avec une traduction de Constance Roques