Le pape rencontre les enfants malades de l'hôpital Bambino Gesù, capture CTV

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Quand le pape explique aux enfants "comment on fait" pour devenir pape

Dialogue avec les enfants de la paroisse Santa Maria Josefa (Traduction intégrale)

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« C’est un processus fait de beaucoup de prière. On ne paie pas, il n’y a pas d’amis puissants qui poussent » et « la personne la plus importante » du processus est « Dieu, le Saint-Esprit ». C’est en ces termes que le pape François a expliqué aux enfants de la paroisse romaine Santa Maria Josefa « comment on fait » pour devenir pape, le 19 février 2017. « Celui qui est élu, n’est peut-être pas le plus intelligent, a-t-il ajouté,… mais c’est celui que Dieu veut pour ce moment de l’Église ».
« Pour moi, la vie n’a pas été facile », a confié le pape devant les enfants du catéchisme qu’il a rencontrés au cours de sa visite pastorale dans la paroisse de la banlieue est de Rome. Mais s’il y a « toujours » des difficultés dans la vie, « il ne faut pas s’en effrayer, a-t-il ajouté. Les difficultés se surmontent, on va de l’avant, avec la foi, avec la force, avec le courage ! »
Il a aussi initié un dialogue  avec ses petits interlocuteurs – offrant quelques réponses désopilantes – sur le Dieu Trinité. Et de conclure en récapitulant : « Combien de personnes ? [“Trois”] Combien de “Dieu”? [“Un”] La Vierge Marie est-elle Dieu ? [“Non”] La Vierge Marie est…? La Mère de Dieu. C’est clair. N’oubliez jamais cela ».
AK
Rencontre du pape François avec les enfants de la paroisse
Le curé : Alessandro est un garçon très intelligent. Il y a quelques dimanches, à propos de l’appel des apôtres, j’ai dit : « Si Jésus vient aujourd’hui et t’appelle, qui est disposé à y aller ? » et plusieurs ont levé la main. Dont lui. Alessandro, voici Sa Sainteté le pape François, le vicaire du Christ, et tu peux lui demander tout ce que tu veux.
Alessandro : Pourquoi es-tu devenu pape ?
Pape François : Parce qu’il y a des « coupables ». Un des coupables est lui [il indique le cardinal Vallini]. [Les enfants éclatent de rire]. Parce que tu sais comment on fait le pape ? Voilà, je te l’explique. Vous savez comment on fait le pape [Non !] On paie pour devenir pape ? [« Non ! »] Mais si quelqu’un paie beaucoup, beaucoup, beaucoup, à la fin on le fait pape ? [« Non ! »] Non. On tire au sort, le pape ? [« Non ! »] Non. On ne tire pas au sort. Et comment fait-on ? Qui sont ceux qui élisent le pape ? Réfléchissez bien : qui est-ce ? [« Les cardinaux »]. Les cardinaux. Et don Agostino [Vallini] est un cardinal, il est le vicaire de Rome et il faisait partie des 115 qui étaient réunis pour élire le pape. Compris ? Et ils se réunissent, ils parlent entre eux, ils réfléchissent… « Et, mais pensons à celui-ci, pensons à celui-ci et celui-ci a tel avantage, celui-là tel autre avantage… » et ils raisonnent… Mais surtout – et c’est le plus important – on prie. Compris. Ces personnes qui sont dans la clôture, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas parler avec les gens de l’extérieur, ils sont comme isolés, de la Maison Sainte Marthe, ils vont dans la Chapelle Sixtine élire le pape. Ils parlent entre eux de ce dont l’Église a besoin aujourd’hui et, pour cela, c’est mieux une personnalité de ce profil ou de cet autre… ; des raisonnements humains. Et le Seigneur envoie le Saint-Esprit et le Saint-Esprit aide dans l’élection. Ensuite, chacun donne son vote et on fait les comptes, les suffrages, et celui qui a les deux tiers est élu pape.
Comme vous le voyez, c’est un processus fait de beaucoup de prière. On ne paie pas, il n’y a pas d’amis puissants qui poussent, non, non. Donc, qui fait le pape ? Non, la question, je fais la poser comme cela : qui est la personne la plus importante dans ce groupe qui fait le pape ? Réfléchissez bien ! Qui est-ce ? [Quelqu’un dit : « Le pape »]. Non le pape n’est pas encore fait. [Certains : « Dieu »]. Dieu, le Saint-Esprit qui, à travers le vote, fait le pape. Et puis celui qui est élu, n’est peut-être pas le plus intelligent, n’est peut-être pas le plus malin, n’est peut-être pas le plus rapide à faire les choses, mais c’est celui que Dieu veut pour ce moment de l’Église. Compris ? [« Oui ! »]. Et je vous pose une question, mais réfléchissez-bien. Dans l’élection, tu as posé la première question, Alessandro, quand ils m’ont élu pape, moi, nous étions 115. Je vous pose la question : qui était le plus intelligent de ces 115. [« Toi ! »]. Non ! [Certains : « Tous »]. Non. Le plus, le plus… [« Dieu »]. Dieu. Dieu est le 116ème.
Mais, on ne sait pas, mais celui qui est élu n’est pas nécessairement le plus intelligent. Compris ? Il y en a de plus intelligents que lui, mais Dieu a choisi celui-ci. Et comme pour tout dans la vie, le temps passe, le pape doit mourir comme tout le monde, ou partir à la retraite, comme l’a fait le grand pape Benoît, parce qu’il n’avait pas une bonne santé, et un autre arrivera, qui sera différent, il sera différent, peut-être sera-t-il plus intelligent ou moins intelligent, on ne sait pas. Mais cet autre arrivera de la même manière : élu par le groupe des cardinaux sous la lumière du Saint-Esprit. Vous avez compris ? Dis-moi, Alessandro, tu es satisfait de la réponse ? Elle est vraie ? Je ne me suis pas trompé ? Je n’ai pas dit de mensonge ? Merci.
Le curé : Flavio, du groupe de la confirmation. Où est-il ? Faisons un et un.
Flavio: Toi, quand tu étais petit, que voulais-tu faire plus tard ?
Pape François : Je vais te le dire : mais comment t’appelles-tu ?
Flavio: Flavio.
Pape François : Je te le dis, mais ne ris pas ! Je ne plaisante pas, je dis la vérité. Je voulais être boucher. Vraiment ! Parce que quand j’allais au marché avec ma grand-mère, je voyais comment le boucher faisait les morceaux de viande : « Comme il est fort, cet homme ! » et cela me plaisait. « Quand je serai grand, je serai boucher ».
Flavio: Et… est-ce que je pourrais faire une photo de toi ?
Pape François : Oui, et dis-moi, toi, que veux-tu faire quand tu seras grand ?
Flavio: Footballeur.
Pape François : Footballeur ! Vous l’avez vu jouer au foot, lui ? [« Oui ! »] Il est bon ou pas [« Il est bon ! »] Et à quel poste joue-t-il ?
Flavio: Milieu de terrain.
Pape François : Milieu de terrain ? C’est bien…
Le curé : Présente-toi, dis comment tu t’appelles.
Cristian: Je m’appelle Cristian. Comment as-tu fait pour devenir pape?
Le curé : Encore une fois ?
Cristian: Euh, c’est ma question !
Le curé : C’était ta question ? Il t’a répondu avant … poses-en une autre …
Pape François : Une autre. Réfléchis, réfléchis. Réfléchis tranquillement, tu penses à une autre et…
Le curé : Pose une question. Celle que tu veux…
Pape François : Comment t’appelles-tu ?
Agostino: Agostino.
Pape François : Agostino, comme le vicaire de Rome.
Agostino: Mais, pour devenir pape, à l’école, tu devais bien marcher ?
Pape François : Pour devenir pape tu dois, avant tout, être un bon chrétien. Normalement, on est d’abord prêtre, puis évêque. Mais dans les premiers temps de l’Église, tous les papes n’étaient pas nécessairement prêtres : certains étaient diacres. Mais il faut être un bon chrétien. Et la communauté donne le signalement, donnait, à cette époque. Il y avait beaucoup de chrétiens qui connaissaient celui-ci ou celui-là et ils le signalaient ; certains étaient prêtres, d’autres diacres. Mais ensuite, avec le temps, on a bien établi le système d’élection et maintenant ce sont seulement les cardinaux qui élisent le pape. Le cardinaux de moins de 80 ans.
Un enfant : Quel a été le point le plus difficile de ta vie ?
Pape François : Quel a été… ?
L’enfant : … le point le plus difficile de ta vie ?
Pape François : Oui, il y en a eu quelques-uns de difficiles. Pour la santé, j’ai eu quelques moments difficiles. Quand j’avais 20 ans, je suis presque mort pour une infection, on m’a enlevé une partie d’un poumon, mais le Seigneur m’a gardé. Et puis, les moments difficiles que nous avons tous, tous, dans la vie. Faites attention à cela : la vie est un don de Dieu mais, dans la vie, il y a des moments durs, il y a des moments difficiles qu’il faut dépasser et aller de l’avant. J’en ai eu beaucoup, comme tout le monde. Mais je me souviens de celui-ci, de la maladie à 20 ans, et j’en ai eu d’autres difficiles. Mais je dirais ceci : pour moi, la vie n’a pas été facile. Je vous le demande : pour tout le monde, pour les gens, la vie, en général, est facile ? [« Non ! »] Y a-t-il des difficultés dans la vie ? [« Oui ! »] Toujours ! Il y en a et il y en aura. Mais il ne faut pas s’en effrayer. Les difficultés se surmontent, on va de l’avant, avec la foi, avec la force, avec le courage ! Mais vous n’êtes pas courageux… Vous l’êtes ou vous ne l’êtes pas ?…
L’enfant : À certains moments…
Pape François : Vous êtes courageux ou pas ? [« Oui ! »] Vous êtes forts ? [« Oui et non »] Ou bien vous êtes tous peureux ? [« Non ! »] Vous êtes courageux ? [« Oui ! »] Bien, en avant ! Merci !
L’enfant : Merci à toi. Je peux faire une photo de toi ?
Pape François : Oui. Maintenant, passons au second temps : le temps des petites filles. Nous allons voir qui gagne, hein ?
Giulia: Comment se sent-on à être le représentant de l’Église catholique ?
Pape François : On se sent avec beaucoup de responsabilités. Tu as dit le mot « représentant », et quelqu’un qui « représente » l’Église ne peut faire mauvaise impression. Le pape peut faire mauvaise impression ? [« Non ! »] Non, il ne peut pas. Il doit faire attention à ne pas faire mauvaise impression. Mais on se sent aussi autre chose. Le pape est l’évêque… Le pape est évêque ou il n’est pas évêque ?
Giulia : Si.
Pape François : Mais de quelle ville est-il évêque ?
Giulia : De Rome
Pape François : De Rome. Le pape est l’évêque de Rome mais il a le souci pastoral de toute l’Église du monde avec les autres évêques. Mais quel est le diocèse du pape [Quelqu’un dit : « Saint Jean »] La cathédrale est Saint Jean. Et le diocèse est…
Giulia : Saint Pierre.
Pape François : Rome. D’accord. Le pape est aussi évêque et père et ce que doit sentir le pape, c’est qu’il est père ; si le pape ou l’évêque ne sent pas qu’il est père, il lui manque quelque chose. C’est cela.
Le curé : Bien, les enfants, cela suffit avec les questions.
Les enfants : Non !
Pape François : Maintenant, c’est moi qui les pose…
Le curé : Maintenant, les enfants, silence absolu parce que le pape veut vous poser une question. Alors vous devez être attentifs.
Pape François : Je vous pose les questions et vous répondez tous. Combien de ‘Dieu’ y a-t-il ? [“Un”] Mais… j’en connais trois ! [“Le Père, le Fils et le Saint-Esprit”] Père, Fils et Esprit Saint : un, deux et trois. Ils sont trois. Que répondez-vous à cela ? Qui peut répondre ? [Quelqu’un dit : “Ils sont trois”] Il y a trois dieux ? Ou un ? [Quelqu’un dit : “Il est un seul divisé en trois parties”] En trois morceaux ? Non, Dieu est un [“C’est un seul Dieu mais qui représente plusieurs choses”] Ca ne va pas… Combien de ‘Dieu’ y a-t-il ? [“Trois”] Trois “Dieu”? Ou un ? [“Un”] Mais s’il est un… Je vous pose cette question : le Père est Dieu ? [“Oui”] Le Fils est Dieu ? [“Oui… Non…”] Ah, il n’est pas Dieu ? [“Sì, il est Dieu”] Le Saint-Esprit est Dieu ? [“Oui”] Ils sont trois, mais c’est quelque chose qui n’est pas facile à comprendre : ce sont trois Personnes, compris cela ? Ce sont trois Personnes, mais les trois Personnes font un seul Dieu. D’accord ? [“Oui”] Vous n’êtes pas convaincus ? Alors ce sont trois, quoi ? Trois… [“Personnes”] et un [“Dieu”] Trois… [“Personnes”] et un [“Dieu”] Et la Vierge Marie est Dieu ? [“Non”] Qui est la Vierge Marie ? [“La Mère…”] La Mère de Dieu. Pourquoi est-elle la Mère de Dieu ? Parce que c’est elle qui a porté Jésus au monde. D’accord ? [“Oui”] Oui. Et Joseph a aidé la Vierge Marie, vraiment. Le Père est Dieu ? Oui. Le Fils est Dieu ? Oui. Le Saint-Esprit est Dieu ? Oui, Trois Personnes, d’accord ? Combien de personnes ? [“Trois”] Combien de “Dieu”? [“Un”] La Vierge Marie est-elle Dieu ? [“Non”] La Vierge Marie est…? La Mère de Dieu. C’est clair. N’oubliez jamais cela. C’est bien.
Le curé : Merci mille fois, Sainteté. Les enfants, nous nous mettons debout et maintenant le Saint-Père va nous faire prier, donc silence, comme nous le faisons d’habitude dans l’église.
Pape François : Silence. Les yeux fermés. Pensons à la Vierge Marie et prions la Vierge Marie qui est Mère de Dieu et notre mère. Tous ensemble. Je vous salue, Marie…
Que Dieu tout-puissant vous bénisse…
Et priez pour moi, d’accord ? [“Oui!”] C’est sûr ? [“Oui !”] Merci !
© Traduction de Zenit, Constance Roques
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Constance Roques

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