« La logique de la peur et de la méfiance doit être remplacée par une nouvelle éthique mondiale », déclare Mgr Paul Gallagher qui prône l’élimination des armes nucléaires.
Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États a pris la parole à la Conférence de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) le lundi 14 septembre à Vienne (Autriche).
« Nous avons besoin d’une éthique globale de responsabilité, de solidarité, de coopération et de sécurité capable de contrôler la puissance de la technologie nucléaire, de sorte qu’elle soit utilisée uniquement à des fins pacifiques et ne soit plus une épée de Damoclès au-dessus de la terre », a martelé Mgr Gallagher.
Il a salué « la participation de l’AIEA à la vérification et au suivi des engagements liés au nucléaire de l’Iran dans le cadre du Plan global d’action conjoint (JCPOA) ». Il a souligné la contribution du Vatican dans cet accord en ajoutant que le Saint-Siège estimait toujours que la seule « façon de résoudre les conflits et les difficultés devrait être celle du dialogue et de la négociation ».
« Nous espérons que la mise en œuvre complète de JCPOA veillera à la nature pacifique du programme nucléaire de l’Iran en vertu du Traité de Non-Prolifération (TNP), et sera un pas définitif vers une plus grande stabilité et la sécurité dans la région », a dit Mgr Gallagher.
Le secrétaire du Saint-Siège a ajouté que « parvenir à un accord sur une question sensible », « dans une région où il y a déjà trop de conflits », était « une étape importante » qui allait « promouvoir le dialogue et la coopération sur d’autres questions ».
Mgr Gallagher a fait remarquer que la dissuasion nucléaire ne pouvait pas « être la base de la coexistence pacifique entre les peuples et les États du XXIe siècle » : « Au lieu d’être une étape vers le désarmement nucléaire, la dissuasion nucléaire est devenue une fin en soi. »
Mgr Gallagher a également souligné que les dépenses pour les armes nucléaires dilapidaient la richesse des nations en citant le message du pape François à la Conférence de Vienne en décembre 2014 : « Donner la priorité à ces dépenses est une erreur et une mauvaise allocation des ressources, qui seraient mieux investies dans les domaines du développement humain intégral, l’éducation, la santé et la lutte contre l’extrême pauvreté. »
Le secrétaire du Saint-Siège a diagnostiqué ce qu’il appelle la « dette nucléaire » des États dotés d’armes nucléaires. Il a précisé qu’ils assumaient « une lourde charge morale de veiller à ce que leurs armes nucléaires ne soient jamais utilisées et de réduire sensiblement leurs stocks tout en prenant les devants dans la négociation d’une interdiction des essais nucléaires ».
En conclusion, Mgr Gallagher a affirmé que le Saint-Siège ne se faisait « aucune illusion sur les défis liés à la construction d’un monde exempt d’armes nucléaires » : c’est un processus « long et difficile » et les mesures déjà prises dans cette direction sont souvent « limitées, insuffisantes » et parfois « congelées dans l’espace et le temps ».
Il a réaffirmé « le rôle indispensable de l’AIEA en matière de sûreté nucléaire et de l’élimination des déchets, de la vérification et de la surveillance ».