Pologne : 7ème rencontre annuelle des chrétiens d'Europe

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L’être humain : chemin et clef de la redéfinition de l’Europe

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ROME, Lundi 9 juillet 2007 (ZENIT.org) – Quel est le rôle de l’être humain et quelle place occupe-t-il dans le développement politique, économique et social de l’Europe d’aujourd’hui?

Cette question, souvent traitée dans le cadre des forums internationaux, prend ici un relief particulier, pour avoir été traitée juste avant le grand sommet européen des pays membres, à Bruxelles, pour tenter de trouver un accord sur les grandes lignes d’un traité institutionnel destiné à remplacer le projet de Constitution..

C’est sous le titre « L’homme, chemin de l’Europe. Comment rendre notre monde plus humain ? », qu’a eu lieu à Gniezno, en Pologne, du 15 au 17 juin , la 7ème rencontre annuelle des chrétiens d’Europe.

A cette occasion, des personnalités de renom, académiciens et représentants de la société civile, la plupart issus de différentes confessions chrétiennes, se sont réunis pour analyser et souligner le rôle de chaque individu dans la famille, dans la communauté, dans la société et dans le cours de l’histoire, mais également pour se prononcer aussi en faveur d’une Europe qui soit à la mesure du citoyen.

« Etre seulement les témoins du monde, voilà notre faiblesse», a dit l’archevêque de Lublin qui est aussi membre du Conseil pontifical de la culture, Mgr Józef Miroslaw Zycinski.
« Nous avons besoin de mettre aussi en évidence le cheminement de l’homme », a-t-il ajouté en se référant, entre autres, au fait que la dignité humaine doit découler d’une conception théologique et que rien dans l’être humain ne doit être étranger à aucun de nous.

Pour sa part, le Président polonais Lech Kaczynski, a mis l’accent sur ce nouveau modèle de citoyen qui est en train de se former et qui constitue, selon lui, un des grands défis de l’Europe actuelle: « L’Union européenne ne couvre pas tout le continent ; il nous faut donc rester ouverts aux autres et solidaires avec tout le monde ».

« L’Europe est un continent qui se sécularise de plus en plus, donc les controverses ne concernent pas seulement les institutions, mais aussi les populations », a-t-il ajouté. « Je suis convaincu que la route de l’Europe est la route de l’homme, et l’homme a besoin de la foi. Lutter pour défendre ses valeurs est un défi pour les européens ».

Le cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a souligné que l’individu avait besoin d’être au centre de la politique, de la culture et de tous les aspects de la vie. Pour cela, a-t-il dit, il faut commencer par respecter l’être humain en tant que tel.

« Il n’y aura pas d’unité de l’Europe, tant qu’elle ne sera pas fondée sur l’union de l’esprit », a rappelé le Cardinal Bertone en citant les paroles du Pape Jean Paul II: « L’homme est donc la première voie que l’Eglise doit parcourir dans l’accomplissement de sa mission », a-t-il souligné.

« Actuellement en Europe et dans le reste du monde, l’homme est traité sans moralité, dans une optique de croissance économique. Nous ne pouvons pas nous taire! Ce n’est pas dans ces valeurs que l’homme trouvera sa vraie vie. L’histoire sera très critique à l’égard de notre époque », a affirmé le Secrétaire d’Etat.

C’est en parlant de la construction de ces « nouvelles valeurs » que le cardinal Bertone a critiqué les manipulations génétiques: « Nous avons hérité du droit à la vie. Les décisions relatives au destin de la personne ne peuvent donc être prises dans un laboratoire ».

« Le mystère de l’homme », a-t-il poursuivi, « est inscrit dans le mystère de la rédemption. Sans respect pour la personne et pour sa dignité il est impossible d’annoncer le salut ».

Le cardinal Bertone a fait remarquer que ces dernières années l’être humain a été témoin d’une rapide croissance de la science, mais pas du développement de la responsabilité. « L’embryon de l’Europe est une Europe basée sur les valeurs chrétiennes, sur les valeurs de l’Evangile. L’Europe doit être un continent aux valeurs chrétiennes », a-t-il estimé.

Autre personnalité à intervenir, figure centrale de cette 7ème convention, l’ancien directeur de la Salle du presse du Saint-Siège, Joaquín Navarro-Valls, qui a parlé du mariage et de la famille de demain, plaçant cette question au cœur de l’avenir de l’Europe.

Après avoir affirmé que la famille est tout aussi importante pour l’homme que pour la femme, Joaquin Navarro-Valls a estimé qu’il était très dangereux de présenter la famille comme un modèle social transitoire assimilable à un syndicat ou à une corporation.

« La famille – a-t-il dit – est une cellule où la personne humaine s’accomplit et se perfectionne. Une vraie culture de la famille ne peut grandir au sein des institutions qui sont entrain de la détruire ».

« Qui soutiendra financièrement le développement de la famille? », s’est-il interrogé, « l’équilibre mondial?. Cet aspect-là doit avoir une place importante dans les négociations sociales actuelles, surtout quand la base de la société, autrement dit la famille, ne participe pas aux discussions au parlement, au gouvernement », a-t-il dit.

« La sauvegarde de la famille, de notre identité culturelle et chrétienne, est une question qui nous interpelle tous: qui suis-je et comment je me présente aux autres » a poursuivi Joaquin Navarro-Valls. « Il ne s’agit pas seulement de savoir où va l’Europe, mais de savoir où, vous, les parlementaires, nous conduisez? ».

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ZENIT Staff

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