ROME, Mardi 3 juillet 2007 (ZENIT.org) – Des montagnards des hauts plateaux du Vietnam continuent de franchir la frontière cambodgienne par petits groupes, indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA n° 466).

A un rythme modéré mais continu, les demandeurs d’asile montagnards des hauts plateaux du centre du Vietnam, continuent de se présenter à la frontière du Cambodge pour y solliciter l’assistance du Haut-Commissariat aux réfugiés, qui a établi un de ses bureaux à Phnom Penh. Selon des informations émanant du bureau du Haut-Commissariat, au cours du mois de mai dernier, deux groupes de montagnards, au total une quinzaine de personnes, ont franchi la frontière nord-ouest du Cambodge. Aux alentours du 8 juin, on signalait la présence dans les mêmes lieux d’un groupe de douze autres montagnards originaires de la même région du Vietnam. Au milieu du mois, ce dernier groupe, ainsi que les deux précédents, étaient encore dans la forêt dans le district d’Oya Dao, dans la province de Rattanakiri, selon les témoignages de la population locale qui a également rapporté que ces nouveaux arrivants avaient demandé l’assistance du Haut-Commissariat pour les réfugiés.

Avec ce troisième groupe, le nombre de montagnards ayant franchi la frontière cambodgienne depuis le début du mois de mai, sans pouvoir prendre contact avec les instances internationales, s’élève donc à vingt-sept personnes. Selon une association humanitaire travaillant sur la frontière, un certain nombre de ces demandeurs d’asile connaissaient des difficultés de santé et souffraient en particulier de paludisme. Par ailleurs, ils sont recherchés par la police cambodgienne pour être renvoyés au Vietnam.

Chung Rawuth, porte-parole du bureau du Haut-Commissariat à Phnom Penh, a fait savoir que son organisation n’avait pas été mise au courant de l’arrivée de montagnards. Cependant, il a ajouté que son bureau attendait une autorisation du gouvernement local pour leur porter assistance dans la forêt. Depuis la mi-juin, aucune information n’a été donnée au sujet de ces montagnards.

Le même porte-parole du Haut-Commissariat à Phnom Penh a rappelé qu’au cours du mois d’avril dernier, ses services avaient accueilli dix-huit montagnards, qui, après avoir franchi la frontière nord-ouest, se cachaient dans la forêt du district d’Andong Meas, dans la province de Rattanakiri. Selon les mêmes sources, à cette même époque, six autres montagnards avaient été arrêtés par la police locale et renvoyés au Vietnam.

L’attitude de la police cambodgienne à l’égard des réfugiés montagnards venant chercher refuge au Cambodge a fait l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale cambodgienne. Un député de l’opposition, Dim Sowann a critiqué le Premier ministre sur ce point, affirmant que l’expulsion des demandeurs d’asile par la police était contraire au droit et aux conventions internationales.

Après le premier soulèvement montagnard en 2001, la répression et les procès qui suivirent, un premier exode avait eu lieu depuis les hauts plateaux vers le Cambodge. Un millier de ces demandeurs d’asile avaient été ensuite admis dans un pays d’asile définitif, la plupart aux Etats-Unis. Après le soulèvement du week-end pascal de 2004 et la violente répression qu’il avait entraînée, un même mouvement d’exode s’était déclenché, fort mal considéré aussi bien par les autorités vietnamiennes que cambodgiennes. Le nombre de ces nouveaux demandeurs d’asile a aujourd’hui atteint celui des participants du premier exode. Des accords tripartites signés en janvier 2005 entre le Haut-Commissariat, le Vietnam et le Cambodge prévoient la possibilité pour les montagnards de revenir volontairement dans leur pays. Ces accords et la garantie offerte par le Vietnam aux montagnards revenant au pays restent, aujourd’hui encore, un sujet de controverse.